Iron man, Secret défense

Les vengeurs travaillent pour l’ONU, et Tony Stark, le milliardaire aux airs d’Howard Hughes, se retrouve de nouveau aux prises avec les milieux dirigeants américains.

 

 

Mais en révélant son identité, Iron man a permis au gouvernement d’exploiter les brevet de sa panoplie révolutionnaire. L’ambitieux sous-secrétaire Sony Burch profite de cette clause pour multiplier les contrats d’exploitation industrielle, sans en maîtriser la technologie. Des accidents surviennent, obligeant Stark a intervenir.

 

            La série confirme plus que jamais sa qualité dans un scénario en phase avec les réalités ultra-contemporaines. Ainsi, la thématique de cet épisode, qui continue à décliner sur un mode mineur le thème des exploits herculéen de ce superhéros dans une approche classique (profondément humain, rongé par le mal être et la difficulté à concilier sa nature humaine et ses capacités exceptionnelles, le superhéros américain exprime des fêlures personnelles inversement proportionnelles à ses prouesses), se concentre sur les enjeux géostratégiques et moraux nés du 11 septembre.

 

            Car on sent que les auteurs cherchent à faire passer sinon un message, du moins une interrogation. Devant la toute puissance du complexe militaro-industriel, alors que le chaos mondial s’étend au point de faire peser ses menaces jusque dans le ciel de Washington, il importe d’offrir au président des Etats-Unis (id est Georges W. Bush), le choix patriotique des moyens, afin que force ne reste pas à la violence. Loin de l’idéalisme angélique, l’idée entend donc concilier pacifisme et realpolitik.

 

            Au demeurant, le temps des combats manichéens abstrait est révolu. Rattrapés par les dures réalités de la géopolitiques, comme tous les Américains, Stark entre dans l’arène politique, conscient que le centre de gravité du monde se situe désormais à la maison blanche. Toujours séducteur mais ayant mis un terme à ses addictions, patriote et déterminé, Iron Man entre en lutte contre le terrorisme qui menance son pays, selon la même logique qui avait consisté à embrigagder les héros de comics dans la lutte contre l’Axe pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

            Servi par le dessin magistralement réaliste, et une mise en scène nerveuse à peine emphatique, l’ensemble expose les mécanismes du pouvoir US, sans nuire à la dramatisation du récit. Une vraie réussite pour des auteurs qui ont su faire évoluer leur héros au gré de l’actualité et des enjeux contemporains.

 

 

 

Joël DUBOS

 

 

 

Iron man, Secret défense, de Miller, Lucas, Carreno, chez Marvel, 25 euros

 

 

 

 

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