Créé par l’écrivain irlandais Bram Stoker en 1897 — et inspiré par le personnage historique du comte Vlad III de Valachie, qui vécut au XVe siècle —, « Dracula » s’apparente autant à un roman qu’à une étude ethnologique ou géographique : l’auteur décrivant pourtant la Transylvanie, sans jamais être allé dans cette région austro-hongroise, en se documentant uniquement dans des bibliothèques. En effectuant un retour aux origines du mal présentes dans l’œuvre originale, tout en s’inspirant librement, cette version — sous-titrée « L’Ordre du dragon » — est une somptueuse bande dessinée d’horreur coéditée par Glénat et Lo Scarabeo.
Lire la suite...« Celle que … » T3 (« Celle que je suis ») par Vanyda
Après « Celle que je ne suis pas » puis « Celle que je voudrais être », ce troisième album met le point final à cette très bonne chronique consacrée à l’adolescence.
On retrouve avec grand plaisir Valentine, la jolie et jeune héroïne, qui vient d’entrer en première. On la suit dans son quotidien de lycéenne, partageant son temps entre les amis, le travail et les loisirs. Pour commencer cette nouvelle année, Valentine prend une grande décision : elle dispose sa chambre autrement et range dans les cartons les livres de son enfance. Mais elle garde son panda en peluche ! Elle grandit certes, elle s’affirme mais ne veut pas briser tous les liens. Et puis, il y a la tribu des amis qui est toujours là, dans laquelle elle se sent bien. Mathys, son copain d’enfance, l’entraîne dans des parties de baby-foot animées ; Melvin, toujours en forme, l’emmène aux cours de hip-hop ; Yamina, l’accro aux mangas et la meilleure amie, est moins disponible car elle est amoureuse. Valentine retrouve Charles, un copain de collège, qui fait son retour au lycée. Il a changé, il a grandi et mûri. Charles et Valentine se voient régulièrement, font ensemble leurs devoirs de maths, regardent des animés, parlent beaucoup et se rapprochent. Valentine se sent amoureuse à son tour et veut vivre cette expérience doucement, à son rythme, sans brûler les étapes. Elle se sent bien. Elle commence à savoir ce qu’elle veut et qui elle est.
On s’immerge avec grand plaisir dans le petit monde de Valentine, que Vanyna met en scène avec un dessin épuré, qui va toujours à l’essentiel. Le ton est juste et la chronique, intime, procède par petites touches sensibles. Vanyna n’est plus adolescente mais elle puise dans ses émotions passées pour cerner au mieux ce temps délicat de l’adolescence, où l’on change, où l’on se cherche. Tout y est : l’importance extrême des amis, les blagues échangées, les regards, les mots qu’on n’ose pas encore dire, les premiers émois, le temps qui s’étire ou qui s’accélère selon ce que l’on vit, la politique et les premières grèves, les conversations avec la mère au cours desquelles on a envie de se confier, mais pas trop, le père absent. Valentine vit tout cela, les fêlures avec lesquelles il faut malgré tout se construire, les jolis moments où elle se sent bien là où elle est et les choix qu’elle veut assumer.
Les adolescentes qui suivent cette série ne s’y trompent pas : elles l’aiment énormément. Valentine est l’une des leurs et elles ont toutes en elles une part de Valentine. Quant à celles qui ne sont plus adolescentes, elles retrouvent dans cette chronique ce qu’elles ont été ou des moments vécus. C’est là tout le talent de Vanyna.
Catherine GENTILE
« Celle que … » T3 (« Celle que je suis ») par Vanyda
Éditions Dargaud (14 €) – ISBN 978 2 5050 1147 7