Après un premier recueil paru en octobre 2022 (et une prépublication dans le célèbre mensuel éponyme depuis le n° 548 de février de cette même année), les éditions Fluide glacial proposent aujourd’hui le deuxième opus de ce dytique qui contient huit nouveaux récits doux-amers sur l’âge d’or d’Hollywood. Dans un style rétro et un humour décalé tout à fait appropriés, le dessinateur Éric Maltaite et le scénariste Zidrou se sont fait leur propre cinoche, en nous entraînant dans ces légendaires fifties où le cinémascope américain était à son apogée : histoire de voir ce qui se passait vraiment de l’autre côté de la caméra, alors que l’on va commémorer, cette année, les 100 ans de l’enseigne avec les fameuses lettres de ce véritable symbole de l’entreprise du divertissement.
Lire la suite...Bouncer 3 – La justice des serpents

Le justicier manchot de Jodorowski et Boucq n’est pas à la fête dans un Far West qui mérite plus que jamais son qualificatif de sauvage.
Indispensables et détestés, tels étaient les bourreaux de l’Ouest américain qui focalisaient la haine du donneur de mort tout en remplissant une mission que nul autre ne voulait assumer. Pas de chance pour le Bouncer : après le mystérieux décès du bourreau officiel de Barro-city, le sort le désigne pour remplir cette tâche ingrate. Un premier coup du sort, suivi de nombreux autres que nous ne vous dévoilerons pas mais qui s’amoncellent comme une série d’épreuves consécutives qui détruiraient plus d’un homme. Mais pas le Bouncer qui a depuis longtemps compris que pour vivre dans cette civilisation très brutale, il faut lutter. A mort …
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Avec le premier volet de ce nouveau diptyque du Bouncer, Alexandro Jodorowski range son habituelle tendance scénaristique esotéro-fantastique, pour se consacrer à un récit âpre et violent, une tragédie dont la dimension spirituelle n’ en est pas moins, bien que reléguée au second plan, toujours omniprésente. Quant à François Boucq, il utilise à merveille son talent au service d’un style réaliste qu’il maîtrise désormais parfaitement. Jouant sur l’expressivité souvent austère de ses personnages, qu’il associe à un découpage cinématographique qui fait parfois penser à Sam Peckimpah (le réalisateur de La Horde sauvage), alternant regards intimistes et utilisation des décors mythiques de l’époque (le saloon, la prison) ou des grands espaces désertiques, le dessinateur nous projette totalement dans ce récit à lire d’urgence. LT
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