Il y a presque deux ans, Hervé Bourhis fut victime d’un infarctus à son domicile. Dans les premières réactions bienveillantes de son entourage, revenait souvent le fait qu’il tenait là le sujet de son prochain album. Mais, ne voyant pas l’intérêt de produire un nouvel ouvrage du type « Ma maladie et moi », Hervé Bourhis se sert de cet accident pour aborder, sous un nouvel angle, l’un de ses sujets de prédilection : la musique (1). Le mix de ces deux thématiques produit un témoignage sincère et touchant, paru chez Glénat dans la collection 1000 Feuilles.
Lire la suite...Bouncer 3 – La justice des serpents
Le justicier manchot de Jodorowski et Boucq n’est pas à la fête dans un Far West qui mérite plus que jamais son qualificatif de sauvage.
Indispensables et détestés, tels étaient les bourreaux de l’Ouest américain qui focalisaient la haine du donneur de mort tout en remplissant une mission que nul autre ne voulait assumer. Pas de chance pour le Bouncer : après le mystérieux décès du bourreau officiel de Barro-city, le sort le désigne pour remplir cette tâche ingrate. Un premier coup du sort, suivi de nombreux autres que nous ne vous dévoilerons pas mais qui s’amoncellent comme une série d’épreuves consécutives qui détruiraient plus d’un homme. Mais pas le Bouncer qui a depuis longtemps compris que pour vivre dans cette civilisation très brutale, il faut lutter. A mort …
Avec le premier volet de ce nouveau diptyque du Bouncer, Alexandro Jodorowski range son habituelle tendance scénaristique esotéro-fantastique, pour se consacrer à un récit âpre et violent, une tragédie dont la dimension spirituelle n’ en est pas moins, bien que reléguée au second plan, toujours omniprésente. Quant à François Boucq, il utilise à merveille son talent au service d’un style réaliste qu’il maîtrise désormais parfaitement. Jouant sur l’expressivité souvent austère de ses personnages, qu’il associe à un découpage cinématographique qui fait parfois penser à Sam Peckimpah (le réalisateur de La Horde sauvage), alternant regards intimistes et utilisation des décors mythiques de l’époque (le saloon, la prison) ou des grands espaces désertiques, le dessinateur nous projette totalement dans ce récit à lire d’urgence. LT