La chute de Babylone (W.E.S.T. tome 1) , de Rossi et Dorison & Nury

Haletante « mission impossible », cette grande aventure mâtinée de fantastique de polar et d’ésotérisme, à la sauce western, se poursuit sur un rythme d’enfer et cumule les surprises et les rebondissements.

 

 

L’histoire débute par l’une des scènes les plus spectaculaires du neuvième art, à savoir une extraordinaire mise en scène de la catastrophe du train en gare Montparnasse de 1895. De l’interprétation des auteurs de W.E.ST., celle ci aurait eu lieu afin de dérober à un certain Studwater une étrange mallette qu’il devait remettre, à l’arrivée à Paris, à Adam Clayton, responsable de la protection du président des Etats-Unis.

 

Quelques années plus tard, en 1901, alors qu’Adam Clayton s’interroge sur les étranges suicides de plusieurs notables américains, la Maison Blanche décide de se passer de ses services. Il engage à titre privé une de ses vieilles connaissances, Morton Chapel à qui il donner carte blanche, après reconstitution de son équipe, pour résoudre l’énigme. Le nom de l’équipe : W.E.S.T.

 

Haletante « mission impossible », cette grande aventure mâtinée de fantastique de polar et d’ésotérisme, à la sauce western, se poursuit sur un rythme d’enfer et cumule les surprises et les rebondissements. Plongé dans la lecture de l’album, on se surprend a prendre son temps, tant pour assimiler la richesse du récit que pour laisser flâner son regard sur le superbe découpage et le graphisme réaliste impeccable. Parvenu à la dernière page, épuisé par tant de dynamisme et d’événements, il faut bien avouer qu’on en redemande …

 

Pour comprendre pourquoi la mécanique de cette nouvelle série semble parfaitement huilée, avec un magnifique accompagnement graphique, il faut sans doute se tourner vers la genèse de cette histoire, faites de rencontres tant imprévues qu’aujourd’hui évidentes. Quand Xavier Dorison – auteur du Troisième testament –, dont on connaît l’habileté à mettre en place des récits fantastique intrigants, rencontre Fabien Nury, fondu de cinéma et de western, il parvient, en lui indiquant ce qu’il imagine pour W.E.S.T., à le convaincre de se lancer à 27 ans dans l’écriture scénaristique de sa première histoire en BD.

 

La seconde rencontre réussie a lieu avec Christian Rossi, a qui les édition Dargaud proposent d’illustrer la série. Car Rossi a visiblement pris autant de plaisir à collaborer sur cette nouvelle série, pour laquelle il a eu le coup de foudre (« J’ai été séduit par le scénario et sa galerie de personnages, c’est de l’aventure avant tout » explique-t-il) que les scénaristes en en eu à bénéficier de son grand talent (« Nous étions fous de joie ! Rossi, c’était un mythe pour nous deux » indique Xavier Dorison, et Nuty de rajouter « C’était le rêve »), donne toute la mesure de son professionnalisme dans ce premier volume.

 

Travaillant en couleurs directes, le dessinateur de Jim Cutlass et Tirésias (Casterman)  a pris le temps de proposer quelques modifications sur le découpage, « ajouté une case par-ci, supprimé une case par là », au service d’un récit alternant intrigue, action, scènes intimistes et spectaculaires, qui  restera dans les mémoires des lecteurs, désormais tous impatients de lire la suite et fin de ce premier diptyque. LT

 

 

 

Dargaud, en vente depuis le 23 août 2003, 12,60€

 

 

A noter : Du 4 au 25 septembre, la galerie du 9ème art propose une exposition des originaux de W.E.S.T. (4, rue Crétet, Paris 9 – 15h à 19h, du mardi au samedi, téléphone : 01 42 80 50 67.

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