« Divine Nanami » T1 & 2 par Julietta Suzuki

La nouvelle série de Delcourt  » Divine Nanami« (1) est principalement destinée aux toutes jeunes filles. Mélange de surnaturel, de culture et de romance, elle a su trouver son public au Japon dans le magazine de prépublication Hana to Yume(2). Est-ce qu’il en sera de même en France ?


KAMISAMA HAJIMEMASHITA © 2008 by Julietta Suzuki / HAKUSENSHA Inc., Tokyo

L’histoire de ce manga est légèrement tirée par les cheveux et peu crédible. Mais là n’est pas vraiment la question, il fallait une base permettant une certaine excentricité sans tomber dans le manga humoristique. Nanami est une jeune fille au destin bien compliqué. Son père, criblé de dettes et joueur invétéré, ne trouve rien de mieux que de s’enfuir du domicile en l’abandonnant. Rapidement expulsée, elle trouvera sur son chemin, Mikagé, un jeune homme extrêmement sensible et largement paumé. Tenant des propos plus qu’étranges et légèrement incohérents, tout en s’apitoyant sur son triste sort, il offrira un bien étrange cadeau à Nanami : sa demeure. Or, c’est un présent empoisonné : loin d’être une maison traditionnelle puisqu’il s’agit d’un temple délabré. Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’en acceptant cette offrande, elle accepte également de devenir la nouvelle déesse des lieux.


KAMISAMA HAJIMEMASHITA © 2008 by Julietta Suzuki / HAKUSENSHA Inc., Tokyo

S’en suivent quiproquos et autres situations cocasses ou étranges. On est loin de l’humour débridé de Rumiko Takahashi sur  » Lamu  » ou  » Ranma 1/2  » mais il ne faut pas perdre de vue que cette série s’adresse à l’origine à un public bien ciblé : les jeunes filles. Julietta Suzuki reste dans le même registre que ses précédentes œuvres (non publiées en France). Cette jeune mangaka dessine depuis son enfance, mais c’est en 2004 qu’elle publie sa première histoire courte  » Ura Antique  » ( » Retour vers l’antiquité « ) remarquée suite à sa participation au  » 44e Big Challenge pour jeunes talents  » qu’elle remporte bien évidemment. Seconde consécration avec  » Asa ga kuru  » ( » Le Matin arrive « ) autre histoire courte lui permettant de gagner le 338e concours  » Mangaka Course  » du magazine Hana to Yume. C’est donc dans cette revue prestigieuse qu’elle publie une nouvelle histoire courte,  » Hoshi ni naru hi  » ( » Le Jour où j’ai eu besoin des étoiles « ). Elle enchaîne ensuite plusieurs mangas uniques avant de se lancer dans une longue série  » Akuma to Dolce  » ( » Dolce et le démon « ), en 2005. Cette même année, elle remporte le grand prix Athéna avec  » Karakuri Odette  » qui est donc sa troisième consécration en moins de deux ans.


KAMISAMA HAJIMEMASHITA © 2008 by Julietta Suzuki / HAKUSENSHA Inc., Tokyo

Comme vous vous en doutez, Julietta Suzuki est un pseudonyme. Le prénom Julietta vient du personnage Julietta Sakamoto dans le manga pour adulte  » Air Master « . Très éloigné des Shôjos qu’elle dessine, ce manga parle d’une ex-gymnaste qui se met à pratiquer le combat de rue. Julietta Suzuki dessine donc des bandes dessinées car elle aime également en lire. Contre toute attente, son auteur favori est Junji It?, célèbre mangaka porté sur les récits macabres dont certaines œuvres ont été traduites en France (3).

 » Divine Nanami  » comporte, pour le moment, neuf volumes au Japon. Et le succès étant au rendez-vous, la série commencée en 2008 devrait encore continuer un petit moment. Très léger dans ses propos et sa contraction, ce n’est pas un manga compliqué à lire. De quoi passer un bon moment de fraîcheur et de réflexion en en apprenant un peu plus sur les croyances japonaises. Dans cette édition française, un lexique a été judicieusement placé en fin de volume afin de se documenter facilement sur ces coutumes qui parfois nous semblent bien étranges. Par contre, on aimerait bien comprendre pourquoi Mikagé a décidé de s’enfuir. Pour le moment, aucune réponse réelle à cette question. Cela ne semble pas préoccuper l’auteure. Quand je vous disais que l’histoire était tirée par les cheveux !

Gwenaël JACQUET

«  Divine Nanami  » T1 & 2 par Julietta Suzuki

Édition Delcourt (6,95€)

(1)  » Divine Nanamie « , «  Kami-sama Hajimemashita  » en version originale se traduirait par  » Heureux de vous rencontrer Dieux  »

(2) Hana to Yume (Fleurs et rêves) est un magazine de prépublication édité par Hakusensha, depuis 1974. Destiné aux très jeunes filles, il a notamment publié des séries célèbres comme :  » Glass no Kamen « («  Laura ou la passion du théâtre « ),  » Fruits Basket « ,  » Special A « ,  » Fight Girl  » … Cette revue sort deux fois par mois, le 5 et le 20. Elle comporte de nombreux suppléments et gadgets.

(3) Junji It? est notamment publié chez Tonkam :  » Gyo « ,  » Hallucinations « ,  » La Femme limace « , «  La Fille perverse « ,  » La Maison de poupées « ,  » La Ville sans rue « ,  » Le Journal de Soïchi « ,  » Le Journal maudit de Soïchi « ,  » Le Mystère de la chair « ,  » Le Voleur de visages « ,  » Les Fruits sanglants « ,  » Rémina « ,  » Spirale « ,  » Tomié « …

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