Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...L’Amour cash
Le début : Ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer – enfin, pas d’aussi près. Elle s’appelle Angéla, elle est call-girl de luxe et ne fréquente que la jet-set. Accessoirement, elle parle plusieurs langues et prépare une thèse sur l’art funéraire …
Le début : Ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer – enfin, pas d’aussi près. Elle s’appelle Angéla, elle est call-girl de luxe et ne fréquente que la jet-set. Accessoirement, elle parle plusieurs langues et prépare une thèse sur l’art funéraire chez les Étrusques. Lui, c’est Marco. Photographe, catégorie paparazzi, il croise un jour la route d’Angéla, la perd de vue et la retrouve au hasard de ses planques. Une véritable relation finira par naître, malgré tous les obstacles et malgré leur refus commun d’une vie comme celle des « vrais gens ».
Notre avis : Sacré Philippe Bertrand ! Auteur au graphisme élégant, le raffinement de son trait lui permet d’illustrer finalement tous les textes, des plus anodins, tel des œuvres pour la jeunesse, aux plus osés, à commencer par ceux qu’il écrit lui-même. Son « 18 meurtres pornos dans un supermarché », paru aux éditions La Musardine, toujours dans les rayons des librairies, mérite à ce niveau plus que le coup d’œil pour la rudesse de son texte allié à la dimension candide de ses illustrations, pourtant à ne pas mettre entre toutes les mains. Et l’homme semble s’amuser toujours plus de ce décalage qui ravit de nombreux lecteurs. En témoigne ce nouvel album, image cynique de notre société, qui célèbre l’alliance d’intérêt de la pute et du photographe people contre un establishment clairement méprisé par nos auteurs. Tonino Benacquista livre un texte aux silences éloquents et aux dialogues percutants que Philippe Bertrand renforce par son dessin d’une fausse simplicité, élaguée de toute pudeur superficielle et qui entraine le lecteur dans la profondeur d’un album d’une légèreté juste apparente.
Laurent Turpin
Dargaud – 14,00€