En 1969, Vaillant le journal de Pif — qui ronronne trop au goût de ses rédacteurs — devient Pif-Gadget. Aux héros classiques, la rédaction, dirigée par Richard Médioni, souhaite ajouter de nouvelles séries comiques. C’est ainsi qu’« Horace, cheval de l’Ouest » voit le jour, aux côtés de « M. le magicien », « Couik » ou « La Jungle en folie ». Plus inspiré par les dessinateurs populaires italiens que par l’école franco-belge, Jean-Claude Poirier ose proposer un héros atypique : un cow-boy, et sa monture pas vraiment ordinaire, dont l’intégralité des aventures va être réunie dans deux superbes albums publiés par les éditions Revival. Le premier est déjà disponible !
Lire la suite...Les vaincus
Il s’appelle Apoo. Il fait partie de la tribu des Chasqui. Apoo est un messager royal, chargé de parcourir à pied l’empire Inca afin de délivrer les nouvelles. C’est un homme solitaire qui préfère contempler la beauté sauvage des montagnes …
Il s’appelle Apoo. Il fait partie de la tribu des Chasqui. Apoo est un messager royal, chargé de parcourir à pied l’empire Inca afin de délivrer les nouvelles. C’est un homme solitaire qui préfère contempler la beauté sauvage des montagnes des Andes plutôt que de fréquenter ses semblables. Seul trouve grâce à ses yeux le vieux K’anchay, son ami. Ensemble, ils boivent la Chicha qui leur fait tourner la tête tandis que K’anchay le régale de ses oracles. Apoo aime aussi rester seul et penser à sa petite sœur, Awacha, qu’il n’a pas vue depuis si longtemps. Awacha, entrée au service de l’Inca, est enfermée dans la Maison des Vierges à Cuzco. Mais un jour, la vie paisible d’Apoo est bouleversée. D’étranges créatures viennent de débarquer sur le sol de son pays. Des hommes casqués et armés, arrivés par la mer sur « d’immenses radeaux en bois ». Vite, Apoo doit se lancer sur les chemins pour prévenir l’Inca de leur arrivée. Avec Les Vaincus, Frantz Duchazeau plonge le lecteur au cœur du futur Pérou, cet Empire Inca envahi en 1532 par Francisco Pizarro et quelques dizaines d’hommes de main attirés par la promesse de l’or.
Pour la première fois scénariste et dessinateur, Franz Duchazeau signe, avec un graphisme qui se marie au discours d’une façon admirable, une œuvre sombre et profonde, puissante et grave sur la fatalité et l’atrocité de la guerre. Le discours, universel, dénonce les travers matériels des comportements si désespérément et si petitement humains, qui délaissent avec brutalité et sans considération aucune la spiritualité et l’altérité . Malheur aux vaincus ! LT