À peine étions-nous remis de sa cruelle – et non moins excellente – « Cuisine des ogres » que Fabien Vehlmann, scénariste toujours bien inspiré (1), nous assène un nouvel album de plus de 100 pages : une fresque sauvage, poétique et captivante, remarquablement mise en images et en couleurs par l’artiste barcelonais Roger Ibáñez Ugena, qui signe simplement Roger et qui est surtout connu pour sa série « Jazz Maynard ». Cette fois-ci, l’histoire, aussi philosophique que dense et profonde, est pleine de sang, de bruit et de fureur…
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Missy aimerait bien être aimée. Et pas seulement pour son corps très enrobé qu’elle dodeline et expose nu, durant une langoureuse séance de strip tease, au cours du spectacle de cabaret dont elle est la vedette. Suscitant fantasmes …
Missy aimerait bien être aimée.
Et pas seulement pour son corps très enrobé qu’elle dodeline et expose nu, durant une langoureuse séance de strip tease, au cours du spectacle de cabaret dont elle est la vedette.
Suscitant fantasmes et convoitise sexuelle, Missy finit toujours la soirée accompagnée et commence toutes ses journées dans son bain, d’où elle entend le cruel ?’ Vlan ! ?’ de la porte d’entrée qui se claque. Son amant d’un soir, rassasié, s’est cassé. Comme toujours ! Pourtant, un jeune homme semble l’apprécier, vraiment ! Mais Missy n’y croit plus. Elle n’en veut pas. Elle veut changer. A raison ?
Toute la détresse humaine, avec ses doses de désespoir, d’exploitation de l’autre et de malentendus, se retrouve dans le remarquable ouvrage de Benoit rivière et Hallain Paluku, mis en couleurs par Svart, qui réalisent une performance d’autant plus admirable qu’ils ont choisi de ne pas donner de traits aux visages de leurs personnages, ce qui – au contraire de l’effet qu’on pourrait imaginer à priori – en renforce l’expressivité. Laurent Turpin
Missy – La boîte à bulles (coll. Champ libre)