Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
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El Nino, t3, L’archipel des Badjos, Perrissin, Pavlovic, Humanoïdes, 12,60 euros. Toujours à la recherche de son frère siamois, Véra quitte l’Equateur pour l’Asie, emportant avec elle le bébé de Paloma qu’elle a involontairement aidée à fuir de prison. En …
El Nino, t3, L’archipel des Badjos, Perrissin, Pavlovic, Humanoïdes, 12,60 euros.
Ce dernier opus demeure bien dans le ton des réussites précédentes, mais il trouve une force neuve, en rapport avec la personnalité de plus en plus complexe et fascinante de l’héroïne : entre force et vulnérabilité, volonté et aveuglement, générosité et lucidité, cette belle jeune femme au parcours chaotique rayonne de sa séduction farouche et de son indomptable énergie. Surtout, Véra possède le don de rallier les gens en leur faisant donner le meilleur d’eux-mêmes. Sur un canevas dramatique dense mais toujours d’une extraordinaire véracité, le récit ajoute aux nombreux rebondissements exotiques la description incisive de relations humaines intenses malgré leur brièveté. Quand à la dimension picturale, élément majeur de la beauté et de la qualité de la série, il suffit de suivre le cheminement des sentiments sur le visage de Véra pour saisir pleinement l’immense maîtrise de Pavlovic. Vivante, attachante et touchante, cette oeuvre sonne comme une épopée humaine très actuelle, prouvant combien la dernière dimension de l’aventure contemporaine a trouvé refuge dans le cheminement personnel et la rencontre des destins individuels. Une superbe histoire d’existence choisie et assumée.
Joël Dubos