Apparue pour la première fois dans le mensuel Tchô ! en 2003, Lou est devenue un best-seller de l’édition, avec plus de trois millions d’albums vendus, une série d’animation, un long métrage, des traductions dans le monde entier… Un tel succès méritait bien cet ouvrage anniversaire, qui nous propose — en plus de 300 pages — de revenir sur l’histoire de l’héroïne qui a grandi avec ses lecteurs. Tout en ouvrant généreusement ses carnets de croquis, Julien Neel évoque — au cours d’un long entretien — son propre destin, lié depuis 20 ans à celui de la petite fille blonde devenue grande.
Lire la suite...Décès de Sempé : il avait la bande dessinée en horreur !
Un grand artiste, poète du dessin d’humour, s’en est allé hier soir, le 11 août 2022, à l’âge de 89 ans : tous les médias en ont fait écho, reconnaissant son immense talent ! Jean-Jacques Sempé était avant tout un sensible dessinateur humoristique, mais sa contribution à la bande dessinée ne tient quasiment qu’en la première version du « Petit Nicolas » (voir ci-dessous la chronique d’Henri Filippini que nous remontons en Une pour l’occasion) : « Ce que je voulais faire, c’était du dessin humoristique, uniquement ». Pire, cet extraordinaire auteur — né le 17 août 1932 à Pessac, en Gironde — a toujours déclaré qu’il avait horreur de la bande dessinée !
C’était encore notamment le cas, comme on peut le constater, dans cette interview pour Radio France mise en ligne le 12 mars 2018 : Sempé J’ai horreur de la bande dessinée.
Il remettra ça sans détour deux ans plus tard, en confiant une nouvelle fois à Radio France, « Je déteste la bande dessinée. Je ne sais pas en faire, et puis ça ne m’intéresse pas du tout » : Sempé L’élégance de la mélancolie.
Cela dit, dans plusieurs ouvrages qu’il réalisera chez Denoël (à l’instar de « Monsieur Lambert » en 1965, « Marcellin Caillou » en 1969, « L’Ascension sociale de Monsieur Lambert » en 1975 ou « Raoul Taburin » en 1995), Sempé proposera une succession d’images présentées en séquences : ce qui s’apparente donc à de la bande dessinée.
De là à considérer Sempé comme l’un des précurseurs du roman graphique, il n’y a qu’un pas !
Voici donc la chronique d’Henri Filippini, mise en ligne précédemment le 8 juillet 2017, à l’occasion de la sortie chez IMAV des premiers pas du Petit Nicolas : jeune héros imaginé par René Goscinny pour le dessinateur Jean-Jacques Sempé… En bande dessinée !
Présent, dès 1954, dans les dessins humoristiques que livrait à l’époque le dessinateur pour l’hebdomadaire familial radio-TV Le Moustique publié par Dupuis, celui qui n’était alors qu’un petit garçon devient, à la demande de l’éditeur, le héros d’une bande dessinée sous le nom de Nicolas.
Sous le pseudonyme d’Agostini, René Goscinny se lance dans cette aventure scénaristique en 1955, pour le compte de la World Press : l’agence dirigée par Georges Troisfontaines qui alimentait alors en bande dessinée les revues des éditions Dupuis.
L’aventure prendra fin l’année suivante, René Goscinny étant renvoyé de la World Press, après avoir mené une action syndicale en compagnie de ses amis Albert Uderzo et Jean-Michel Charlier.
Nicolas reviendra trois ans plus tard dans le quotidien Sud-Ouest, puis dans Pilote, mais sous la forme des contes illustrés que nous connaissons.
Les 28 pages de bandes dessinées en couleurs signées Agostini et Sempé et publiées dans Le Moustique sont curieusement restées inédites.
Plus pour longtemps, puisque les éditions IMAV (qui ont publié l’intégralité des nouvelles illustrées) annoncent la parution, le 12 octobre prochain, d’un album de format 22,3 x 29,3 réunissant l’ensemble de ces pages, accompagnées d’un dossier illustré.
Vivement la rentrée !
Henri FILIPPINI
« Le Petit Nicolas » par Jean-Jacques Sempé et René Goscinny
Éditions IMAV (12,90 €) – EAN : 978-2-36590-136-9
Voir aussi : Le Petit Nicolas : 60 ans de récrés….
Ses illustrations comme celles dans The new yorker, sont magnifiques.
Dommage que le grand public ne connaisse que Nicolas.