Il y a presque deux ans, Hervé Bourhis fut victime d’un infarctus à son domicile. Dans les premières réactions bienveillantes de son entourage, revenait souvent le fait qu’il tenait là le sujet de son prochain album. Mais, ne voyant pas l’intérêt de produire un nouvel ouvrage du type « Ma maladie et moi », Hervé Bourhis se sert de cet accident pour aborder, sous un nouvel angle, l’un de ses sujets de prédilection : la musique (1). Le mix de ces deux thématiques produit un témoignage sincère et touchant, paru chez Glénat dans la collection 1000 Feuilles.
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Les éditions Dupuis ont 100 ans : un Spirou spécial nostalgique…
Il y a tout juste 100 ans, le 2 avril 1922, l’imprimeur Jean Dupuis lançait son premier journal : Les Bonnes Soirées ; il sera suivi le 23 novembre 1924 par le magazine de reportages et de programmes de télévisions Le Moustique, puis le 21 avril 1938 par Le Journal de Spirou : deux hebdomadaires qui existent encore aujourd’hui ! Cette semaine, Spirou (le petit dernier avec ses quand même 84 ans !) propose un numéro double riche en nostalgie : un bon vieux Spirou comme on les aime.
À l’exception de la suite des épisodes en cours de « Yoko Tsuno » et d’« A-Lan » (nouvelle série de science-fiction par Thomas Labourot et les BeKa), les 100 pages de ce numéro — sous une superbe couverture signée Olivier Schwartz — s’ouvrent à une centaine de héros qui ont fait la joie de plusieurs générations de lecteurs : hommages émouvants réalisés par une solide équipe de nouveaux scénaristes et dessinateurs, avec aussi quelques anciens, qui se souviennent des personnages qu’ils ont aimés et qui sont, hélas !, pour beaucoup disparus.
Les vieux Buck Danny (par Libon), Champignac (par Bernstein et Moog), Johan et Pirlouit (par Bertschy), Schtroumpfs (par Tébo), Lucky Luke (par Bourhis et Durieux), Boule et Bill (par Duhoo), Sandy (par Fournier)… cohabitent joyeusement avec les plus jeunes Natacha (par Féroumont), Tuniques bleues (par Bertail), Layna (par Frank Pé), Agent 212 (par Henriet), Nelson (par Goum), Jojo (par Nob),
Soda (par Velhmann et Yoann), Vol du corbeau (par Collin), Femmes en blanc (par Grosjean), Psy (par Laudec), Cédric (par Bédu), Papyrus (par Kenny Ruiz), Largo Winch (par Fabcaro et Erre), Mélusine (par Thiriet et Cromheecke), Théodore Poussin (par Bailly), Kid Paddle (par Efa)… sans oublier les petits jeunes Tamara (par Taduc), Nombrils (par Cerq et Perrault), Marzi (par Miss Prickly), Louca (par Dab’s), Sœurs Guillemet (par Louis), Imbattable (par Lécroart), Frnck (par Bernstein et Bercovici), Ralph Azham (par Dav), « Zombillénium » (par Bocquet et Munuera), Crapule (par Batem)… et quelques gags de « L’Atelier Mastodonte » par Trondheim.
L’ensemble est bon enfant, sérieusement travaillé par des auteurs motivés et nostalgiques.
L’évènement, c’est le retour de la série « Spirou et Fantasio » : après la tentative prometteuse de Velhmann et Yoann — qui se sont très vite lassés —, débarque une nouvelle équipe d’auteurs, elle aussi riche en espoir.
Sur un scénario de Benjamin Abitan (qui vient du théâtre) et de Sophie Guerrive, le talentueux Olivier Schwartz reprend ses crayons pour réaliser cette 56e aventure de la série classique, après avoir mis en images trois albums d’« Une Aventure de Spirou et Fantasio par… » avec la complicité de Yann au scénario.
Avec son clin d’œil discret au premier repreneur de la série (Jijé), les premières pages de « La Mort de Spirou » font saliver de plaisir ceux qui attendaient ce retour.
Autre retour (mais seulement annoncé celui-là), celui de Gaston Lagaffe dont la présence sera hebdomadaire dès le prochain numéro, après 25 ans d’absence.
C’est au Canadien Delaf que revient cette redoutable succession au géant qu’était Franquin. Le co-créateur des « Nombrils » ne manque pas d’atouts, et les premières pages présentées à la presse sont pleines de promesses.
Après avoir quelque peu dérouté ses plus vieux lecteurs avec certains choix qui se voulaient novateurs, Spirou semble revenir à un plus juste équilibre entre séries d’hier et nouvelles créations propres à séduire toutes les générations de lecteurs : comme ce fut le cas pendant de nombreuses décennies.
Henri FILIPPINI
Spirou n° 4380/4381 du 23 mars 2022
100 pages en couleurs (3,90 €), en vente chez les marchands de journaux
Une planche de « Gaston Lagaffe » vu par Delaf.
Très bon article, mais le passé simple « fut » ne prend toujours pas d’accent circonflexe… (« comme ce fût le cas pendant de nombreuses décennies »).
Bien amicalement.
Célébrer les 100 ans des éditions Dupuis et ne consacrer qu’une double page (assortie de reproductions minuscules) sur leur historique me paraît pour le moins très en dessous de ce que l’on pouvait espérer !!!
On aurait pu profiter de l’occasion pour montrer des reproductions grand format de pages de « Bonnes soirées » et du « Moustique ».
Il est vrai que le patrimoine ne suscitant déjà que peu d’enthousiasme de nos jours, comment s’étonner après de la manière dont ce numéro dit « spécial » a été conçu !!!
Treblig, il existe déjà un très beau livre Dupuis sur les couvertures du Moustique, avec plein de dessins de Morris, Franquin, Jijé et cie. Rien ne sert de les reprendre dans ce numéro bourré d’excellentes histoires et hommages!