Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...Périple fraternel au Brésil…

Au-delà de l’étrangeté du titre (« L’Ombre qui marche à mes côtés »), l’album de Barroux constitue d’abord une étrangeté visuelle. L’auteur a, en effet, une façon de croquer les décors et les personnages – et de les habiller d’aplats colorés simples d’apparence – qui ne manque ni d’audace, ni d’efficacité, ni de séduction…
C’est pourtant à une histoire assez « plombante » que nous invite Barroux. Son personnage arrive en effet au Brésil dans le but de marcher là où son frère a marché et d’aller là où il a disparu… Quand il débarque à Rio, il n’en finit pas d’observer, de noter des anecdotes sur les gens, les comportements, car il n’est pas là en touriste, pas là pour visiter les sites renommés.
Son esprit est entièrement occupé par son frère : ce fantôme obsessionnel qui l’accompagne nuit et jour et dont il veut dignement faire le deuil. Il prend le bus et remonte vers le nord, puis prend le bateau pour Boipeba, peu avant Salvador de Bahia. Le narrateur évoque ses rencontres, ce qu’il apprend, ce qu’il constate, et continue le voyage vers Belém, sans s’attarder.
Dire qu’il aurait dû faire ce périple avec son frère surfeur ! La culpabilité est là, pesante, ineffaçable. C’est bientôt, Fortaleza, puis Jerricoacara et ses dunes étonnantes… Il faut continuer, atteindre Belém où son frère a terminé son voyage. Les souvenirs communs remontent, raniment à tout instant la quête intérieure, puis il faudra rentrer, tout simplement.
Sans jamais s’apitoyer, le narrateur trace sa route et retrace celle du frère. C’est attachant, émouvant et, redisons-le, traité avec une « économie » de moyens graphiques surprenante. Surprenante puisque, plus on l’observe, plus on l’admire…
Didier QUELLA-GUYOT ; http://bdzoom.com/author/DidierQG/
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« L’Ombre qui marche à mes côtés » par Barroux
Éditions Urban Graphic (20 €) – EAN : 9791026821892
Parution le 11 février 2022