Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...À New York, Emily pique et tonne dans le tome 4 de « La Venin » !

Dans les tomes précédents de la série « La Venin » de Laurent Astier (1), Emily avait commencé à régler ses comptes avec plusieurs responsables de l’agression de sa mère, qu’elle croyait morte. Sa route l’a menée à New York, en 1900. Sa prochaine cible est Whitman, un architecte : mais rien ne se passe comme prévu. Toujours poursuivie par l’agence Pinkerton, elle trouve refuge dans un cabaret où elle devient danseuse. Quelques épisodes de sa jeunesse en Arizona, son apprentissage de la vie et sa dureté, lèvent un peu plus le voile sur cette jeune femme rageuse et forte : voilà encore un bel album !
Stanley Whitman fait donc la connaissance d’Emily après le spectacle. Mais elle retrouve une vieille amie : la rousse Vicky, devenue lesbienne. Elle l’entraîne dans leur repaire de filles, où chante la Noire Susan, entrevue dans le tome 3. Sur sa trace, les deux hommes de Pinkerton enquêtent sur Whitman, mais aussi sur un mystérieux conseiller politique : William Ward, qui sera proche d’un gouverneur ensuite élu président. Whitman invite Emily et lui déclare sa flamme. Touchée, au lieu de le tuer comme prévu, elle ne sait plus quoi faire… L’Indien qui veille sur elle n’est pas très loin, mais va-t-il pouvoir intervenir ?
Voici un album très agréable, comme les trois premiers de cette belle série qui ne ménage ni les évènements ni les surprises.
Plus l’histoire avance, plus l’auteur tisse de nouveaux fils qui vont compliquer, et donc enrichir, l’intrigue de la vengeance d’Emily.
Les retours sur la jeunesse, aussi courts que nombreux — mais qui progressent dans le temps —, permettent de soutenir habilement l’attention du lecteur par des éléments très éclairants.
La ville de New York, au tournant du siècle, est très bien rendue avec ses grands bâtiments de l’époque (restaurants, casino, théâtre…).
Ici, de nuit, sous la neige ou en intérieurs, le graphisme est un régal.
À chaque tome, Laurent Astier apporte des ambiances et des situations, des lieux très différents, ce qui donne à cette série son cachet particulier. Suite et fin au tome 5 !
(1) : Voir les chroniques précédentes :
http://bdzoom.com/160467/actualites/l%e2%80%99ombre-des-derricks-et-du-ku-klux-klan%e2%80%a6/
http://bdzoom.com/137816/actualites/laurent-astier-investit-l%e2%80%99ouest-sauvage%e2%80%a6/
« La Venin T4 : Ciel d’éther » par Laurent Astier
Éditions Rue de Sèvres (15 €) — EAN : 978-2-36981-590-7