Une superbe conclusion pour la tétralogie « Bergères guerrières » …

Il y a quatre ans, Amélie Fléchais et Jonathan Garnier donnaient naissance à l’univers celtique fantastique et médiéval de « Bergères guerrières ». La série est devenue un incontournable de la bande dessinée jeunesses contemporaine. Succès mérité pour une épopée originale, féministe, audacieuse et émouvante. Ce dernier volume est ainsi en lice pour le prix du meilleur album pour les 8–12 ans qui sera décerné lors du prochain FIBD d’Angoulême en janvier prochain.

En 2017, nous faisions connaissance, dans le tome 1 de « Bergères guerrières », de la toute jeune Molly, de son village et de ses amis. On y découvrait une vive jeune fille d’une dizaine d’années qui intégrait le corps d’élite militaire des bergères guerrières. En effet ce sont aux femmes de protéger le village depuis que tous les hommes du petit bourg côtier ont été mobilisés. Ils sont partis aux confins du territoire connu dans les contrées dangereuses que l’on appelle Terres mortes. Depuis, comme l’affirme la cheffe des bergères guerrières : « De cette guerre dont nous ne savons rien, aucun homme n’est revenu. Aucune nouvelle ni promesse de retour ne nous a été apportée. Mais de cette situation absurde et triste, nous femmes du village, n’avons pas voulu devenir les victimes. »

C’est montées sur des animaux domestiques (comme Barbe noire, le bouc de combat de Molly) que les aspirantes guerrières se déplacent. Elles affrontent ainsi différents agresseurs, animaux, sorciers ou humains, dans des combats non dépourvus de dangers. C’est ainsi que Molly et son camarade Liam reviennent affaiblis d’une échauffourée.

Un mal insidieux les ronge. Même les guérisseurs du bourg ne peuvent lutter contre une infection qui gagne en puissance avec le temps.

Pour les sauver, il faut un remède qui se trouve fort loin. Un petit groupe composé de Molly, Liam et de quelques anciennes et jeunes bergères guerrières quittent le paisible village pour rejoindre les sinistres Terres mortes en passant par la dangereuse chaîne de haute montagne appelée le Tombeau des dieux.

Le voyage périlleux a plusieurs objectifs : trouver le remède pour soigner les enfants mais aussi découvrir l’origine du mal qui frappe le village depuis une décade et pourquoi pas trouver la trace des hommes du village disparus lors d’une guerre aux motivations brumeuses

Dans cet ultime volume de la tétralogie, la petite troupe a réussi à franchir la barrière constituée par le Tombeau des dieux.  Molly, Liam et les femmes qui les accompagnent vont trouver les réponses à toutes leurs questions dans différents lieux des Terres mortes : du village des éleveurs de chiens à la vaste capitale que dirige un vieux roi dépassé par des événements qu’il ne contrôle plus.

Ainsi, Liam retrouve son grand frère Adam qu’il n’avait plus vu depuis dix ans. Le secret de la disparation des hommes du village se lève peu à peu. Il leur faut pénétrer toujours plus loin dans cette contrée hostile pour trouver le remède au mal qui ronge les enfants et surmonter bien des souffrances tout en restant soudés pour trouver les derniers survivants des villageois enrôlés de force dix ans plus tôt.

La capitale des Terres mortes.

Nous vantions, dans cet article , tout le bien que nous pensions du premier volume de la série : « « Bergères guerrières » fait l’étalage de qualités remarquables, tant dans la construction maîtrisée d’un récit d’initiation original que dans un graphisme stylisé, ample, dynamique et innovant. Jonathan Garnier ( « Timo l’aventurier ») a créé un univers cohérent, à la fois classique et insolite. Dans une société matriarcale sans l’avoir voulu, les rôles sont inversés : les filles doivent s’entraîner pour combattre et protéger le peu de garçons qui restent dans la communauté. Le scénariste maintient l’attention de ses lecteurs, jeunes et moins jeunes, par un humour omniprésent et des non-dits improbables. »

Une capitale fortifiée.

Nous soulignions aussi que la dessinatrice Amélie Fléchais (« L’Homme montagne ») « Donne chair et consistance à ce petit monde celtique fantastique. Chaque personnage est parfaitement caractérisé dans ses expressions et son humanité ; de Molly la préadolescente en rébellion constante à la grand-mère usée par le temps.

La météo changeante et le rendu réaliste d’émotions et de sentiments entre les personnages, nous rapprochent d’héroïnes qui incarnent subtilement des valeurs humanistes : l’entraide dans l’apprentissage, l’amitié, le nécessaire travail de deuil ou l’acceptation de la différence. »

L'univers des « Bergères guerrières ».

Cette saga fascinante se clôt brillamment dans un dernier volume enlevé, complexe, mais toujours facilement compréhensible. Toutes les intrigues se dénouent, ce qui permet de comprendre les tenants et aboutissants d’un monde demeuré mystérieux jusqu’alors. Jonathan Garnier dénoue un à un les fils d’intrigues entremêlées en restant proche de personnages qui souffrent, qui doutent mais qui agissent.

L’émotion est donc toujours au rendez-vous jusqu’à l’ultime planche d’une épopée féministe intrigante et attachante. Le jury du festival d’Angoulême ne s’est pas trompé en sélectionnant l’album dans la compétition jeunesse 8-12 ans.

À noter que, jusqu’au 8 décembre, vous pouvez participer à un concours de Fanart « Bergères Guerrières ». Vous devez créer un dessin, sculpture ou cosplay inspiré de l’univers de « Bergères guerrières » et le faire parvenir aux éditions Glénat à l’adresse suivante : concours@glenat.com Il y aura des gagnants dans trois catégories d’âge : 6–12 ans, 12–16 ans et plus de 16 ans. En jeu des albums dédicacés, des ex-libris ou une cape de bergère guerrière ! À vos crayons…

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Laurent LESSOUS (l@bd)

« Bergères guerrières T4 : L’Abîme » par Amélie Fléchais et Jonathan Garnier

Éditions Glénat (18,50 €) – EAN : 978-2-344-04217-5

Parution le 17 novembre 2021

Les auteurs avec la cape des « Bergères guerrières » dans une librairie.

Galerie

Une réponse à Une superbe conclusion pour la tétralogie « Bergères guerrières » …

  1. Lessous dit :

    Lors du dernier festival d’Angoulême, le fauve jeunesse 2022 du meilleur album pour les 8 -12 ans a été attribué à « Bergères guerrières » de Jonathan Garnier et Amélie Fléchais (Glénat), une récompense bien méritée pour une série que nous suivons depuis ses débuts.

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