Un cinquième album qui clôt brillamment « La Brigade des cauchemars »…

Aussi terrible soit-il, un cauchemar se termine toujours bien quand le dormeur s’éveille, rassuré de la fin de ce mauvais rêve. C’est pourtant avec une certaine tristesse que nous laissons les héros de l’excellente série « La Brigade des cauchemars » à la fin d’un cinquième volume délicieusement cauchemardesque. Tristesse atténuée car nous pourrons les retrouver en 2023 dans une série live sur France Télévisions.

Auteur de thrillers à succès tels « La Chambre des morts » ou « Deuils de miel », Franck Thilliez a écrit avec « La Brigade des cauchemars » son premier scénario original de bande dessinée. Il avait auparavant adapté son roman « Puzzle » pour le dessinateur Mig (un ouvrage paru en 2016 aux éditions Ankama), puis « Le Syndrome « E » » et « Gataca » aux éditions Philéas. Depuis 2017, à raison d’un album par an, la série a rencontré un lectorat de plus en plus nombreux ; plus de 100 000 exemplaires vendus, succès renforcé par la reconnaissance critique : Prix des collèges au FIBD d’Angoulême en 2019, nomination pour le grand prix des lecteurs du Journal de Mickey la même année.

« La Brigade des cauchemars » T5 page 9.

La série se compose de cinq albums, cinq aventures complètes qui surprennent car les secrets des uns et des autres sont révélés peu à peu. Chaque volume étoffe ainsi l’intrigue principale autour de la disparition d’Alice, la femme du professeur Angus. Tout commence avec l’invention extraordinaire du couple Angus : une machine qui permet de guérir de cauchemars récurrents.

Pour cela, des adolescents tels Tristan, le propre fils du scientifique, et l’amnésique Estéban pénètrent littéralement dans les rêves des patients pour comprendre et annihiler l’origine des angoisses nocturnes. Aventure passionnante, mais dangereuse, car si les explorateurs oniriques ne sortent pas du rêve avant l’éveil du dormeur, ils peuvent être bloqués dans son inconscient et retenus prisonniers très longtemps.

Après ceux de Sarah, Nicolas, Estéban et Mélissandre c’est au tour des terreurs nocturnes de Nicolas d’être investiguées par la brigade des cauchemars.

C’est sans doute la plus dangereuse exploration d’un inconscient de leur histoire, car le passé de Léonard est lourd. Enfant il a servi de cobaye pour des expériences d’un groupe paramilitaire, psychotique il retient Alice Angus dans un coin de son imaginaire.

Maternelle, elle le console et l’empêche de sombrer dans la folie. La réussite de l’opération a des conséquences inattendues sur la vie de toute la petite famille.

Ce serait la fin de leurs aventures communes si, in-fine, Alice Angus ne révélait avoir réfléchi aux plans d’une nouvelle machine pour un nouveau genre de voyage !

Nous avons déjà détaillé toutes les qualités du récit de Franck Thilliez ; notamment une construction sans faille sur les cinq albums de la série. L’intrigue principale se dénoue lentement et dans le même temps nous sont révélés les failles, les doutes, la psychologie complexe de personnages tous attachants, tous profondément humains. Ce thriller angoissant est mis en images dans un style souple et expressif par Yomgui Dumont. Le dessinateur de « L’École de Pan » excelle autant dans la transcription de cauchemars inquiétants que pour les séquences d’actions ou, au contraire, de calme familial. Les couleurs suggestives de Drac participent activement au succès de la série.

Dans le cauchemar de Léonard...

En attendant la diffusion en 2023 de l’adaptation en live, avec décors naturels et acteurs, sur France Télévision nous ne pouvons que vous conseiller la (re)lecture des cinq albums d’une série qui allie suspense et originalité.

Dans un tout autre genre, deux mots sur le premier volume de « Panique dans la mythologie ». Une bande dessinée jeunesse qui permet de s’immerger au sein des récits de l’antiquité par l’intermédiaire de Hugo, un adolescent d’aujourd’hui, intrépide, mais cultivé. Comme cadeau d’anniversaire son père lui offre, non pas une console de jeu, mais une nuit dans le musée du Louvre. Ce qui s’annonçait comme un moment un peu rébarbatif prend une tout autre dimension quand Hugo se trouve projeter dans la Grèce des dieux de l’Olympe.

« Panique dans la mythologie » page 3.

Visiblement connu des hommes et des divinités, le collégien est appelé le Mythoplaste, le correcteur de mythes par Leuké, une nymphe, fille d’Hadès qui lui explique sa mission : retrouver Ulysse, l’homme aux mille ruses dont le souvenir s’efface peu à peu. De quoi vivre l’Odyssée de manière vivante et ludique. Un très intéressant carnet pédagogique complète utilement l’album, lui aussi didactique et amusant. De quoi plaire aux jeunes lecteurs et à leurs parents.

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Laurent LESSOUS (l@bd)

« La Brigade des cauchemars T5 : Léonard » par Yomgui Dumont et Franck Thilliez

Éditions Jungle (13,95 €) – EAN : 978-2-822-23265-4

Parution 16 septembre 2021

« Panique dans la mythologie T1 : L’odyssée d’Hugo » par Antoine Brivet, Fabien Clavel et Maxe L’Hermenier

Éditions Jungle (12,95 €) – EAN : 978-2-822-23443-6

Parution 9 septembre 2021

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