Avec la complicité habituelle de Doug Headline (le fils du célèbre écrivain), le Grand Prix d’Angoulême en 1990 s’est attaqué avec brio à une nouvelle mise en images d’un roman noir de la figure tutélaire du polar francophone : Jean-Patrick Manchette. Il s’agit, après « Morgue pleine » (déjà adapté en BD par les mêmes auteurs), de la seconde — et donc dernière ! — enquête du détective privé Eugène Tarpon. Elle est parue en 1976 dans la collection Super Noire des éditions Gallimard et elle fut tournée pour le cinéma sous le titre « Pour la peau d’un flic » par et avec Alain Delon, en 1981. Drôle et efficace, « Que d’os ! » imbrique de patibulaires personnages hors normes dans des situations plus qu’improbables.
Lire la suite...Paroles de Taule
Fin 1999, l’association BD Boum , organisatrice du Festival de Blois, associée pour l’occasion aux éditions Delcourt, créait l’événement en publiant « Paroles de Taulards ». Eric Corbeyran, dans le cadre de l’action sociale menée par Bd boum auprès des détenus de …
Fin 1999, l’association BD Boum , organisatrice du Festival de Blois, associée pour l’occasion aux éditions Delcourt, créait l’événement en publiant « Paroles de Taulards ». Eric Corbeyran, dans le cadre de l’action sociale menée par Bd boum auprès des détenus de la maison d’arrêt de Blois, avait alors recueilli divers témoignages de « taulards » sur leur vécu avant et leur pendant l’incarcération. L’ensemble, illustré par un collectif de 13 dessinateurs, donnait une vision grave et sensible « de l’intérieur » de l’univers carcéral. Deux ans après, sur un principe identique pour les détenus mais élargi au point de vue des surveillants de la maison d’arrêt de Blois, « Paroles de Taule » explore le quotidien de l’univers carcéral, de l’attente du parloir et du blues qui suit ce moment toujours fort aux relations entre co-détenus en passant par les conditions matérielles de vie, comme la douche, la promenade ou l’argent. Une nouvelle fois Corbeyran a proposé son savoir-faire scénaristique aux courts-récits des détenus et surveillants, mis en images par différents auteurs (Margerin, Cabanes, Guérineau, Janvier, Bézian, Sattouf, Edith,… : 21 en tout). L’ensemble est homogène et intelligent. L’évocation réaliste et sans complaisance a le mérite de couper court à certaines idées reçues véhiculées par les uns ou les autres sur la prison. « Paroles de Taule » est un ouvrage aussi rare que fondamental, qui prouve une nouvelle fois (si besoin était) que le neuvième art est un formidable vecteur de témoignage et d’émotion.
Co-production BDBoum / éditions Delcourt – Collection Encrages – 62 FF – 9,42 €.






