« Le Ravageur » : éternels Vikings !

La bande dessinée a toujours fait les yeux doux aux légendes scandinaves et plus particulièrement aux sagas vikings. Cette fois-ci, c’est Éric Corbeyran qui s’attaque à ce genre déjà largement exploité. Le scénariste, qui affiche plus de 400 albums au compteur, propose une histoire mouvementée au héros tourmenté, à la fois rêveur et combatif : une nouvelle série qui, malgré son classicisme assumé, fera le bonheur des amateurs de grandes aventures.

Au IXe siècle, après une rude bataille, Biôrn le roi de Midgard, la terre du milieu, meurt de ses blessures, rejoignant Odin en vainqueur à bord de son drakkar. Son fils aîné Leid lui succède : un amateur de femmes, de banquets et d’orgies. Gunnar, son jeune frère héritier des restes selon la coutume, impuissant face à la lâcheté de son nouveau roi, décide de fuir afin de découvrir d’autres mondes. Il est accompagné par Solveig, épouse humiliée de Leid, désormais sa maîtresse et future mère de son enfant. Ivre de combats, Gunnar livre maintes batailles à Keiv, Byzance, et enfin Athènes où il croise la route de Mentor, lequel lui apprend l’arabe, le grec, l’écriture, Homère… Jusqu’au jour où, de retour à Kiev, il découvre que Solveig, enceinte, a été enlevée par les hommes de Leid. Persuadé que sa femme et son enfant sont morts noyés, Gunnar quitte la ville pour suivre son rêve : vivre une épopée digne de sa soif d’autres mondes…Avec Gunnar, Éric Corbeyran crée un héros attachant, évoluant entre le monde onirique qui peuple ses songes et le monde réel fait de trahisons et de violences : un personnage résolument humain, digne des grandes séries d’aventures vikings. En vieux routier du scénario, Éric Corbeyran propose une histoire aux thèmes classiques où intrigues et rebondissements se succèdent. Gunnar, baptisé le Ravageur, est entouré de personnages hauts en couleur que retrouveront avec plaisir les lecteurs qui sont passionnés par les épopées vécues par les hommes du Nord. Qu’importe le classicisme revendiqué du scénario, l’ensemble fonctionne bien et ce genre de récit se fait trop rare pour ne pas le savourer à sa juste valeur. Alors, ne boudons pas notre plaisir.Nicolas Bègue, né à Vichy le 17 avril 1979, travaille dans le character design, avant de se tourner vers la bande dessinée. Il démarre sa carrière comme coloriste, sous le pseudonyme Beni, sur « Chroniques de la lune noire », « Renée Stone », « Voltaire amoureux »… Il dessine les deux ouvrages de la série « Clos de Bourgogne » écrits par Éric Corbeyran (Glénat 2016 et 2019) et réalise l’unique album de « L’Ange d’Yeu » (scénario Pascal Davoz) en 2020 aux éditions Paquet. Son trait vivant et soigné, ainsi que son goût pour les décors méticuleux, incite Éric Corbeyran à lui confier la mise en images de ce « Ravageur » pour le moins prometteur.Pour ceux qui se posent la question, signalons que les éditions Robinson appartiennent au groupe Hachette et qu’elles sont dirigées par Dominique Burdot : ancien responsable éditorial au sein des éditions Vents d’Ouest et Glénat, puis cofondateur des défuntes éditions 12 bis. Signalons, enfin, qu’un second volume de l’intégrale d’« Akim » est annoncé chez cet éditeur pour avril prochain (voir la chronique du tome 1 ici : Akim : le fils de la jungle respire encore !).

 Henri FILIPPINI

 « Le Ravageur T1 : La Hache et le rêve » par Nicolas Bègue et Éric Corbeyran

Éditions Robinson (14,95 €) — EAN : 978 2 0170 7645 2

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Une réponse à « Le Ravageur » : éternels Vikings !

  1. BARRE dit :

    Bonne nouvelle pour le Akim 2! Par contre, cette histoire de vikings mmouais… L’ombre de Thorgal est encore très présente sur le genre, et la série est tellement fameuse qu’elle écrase toute « concurrence »…

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