« Le Scorpion » : adieu Marini, benvenuto Critone !

Armando Catalano, alias Le Scorpion, est devenu un personnage incontournable de la bande dessinée d’aventure historique. Après avoir proposé douze albums superbes, Enrico Marini cède son crayon à l’excellent dessinateur italien Luigi Critone. Un passage de témoin prometteur qui risque pourtant de déboussoler certains lecteurs parmi les nombreux admirateurs du créateur du personnage.

En voulant découvrir le secret qui entoure la fortune des Trebaldi, le Scorpion a été grièvement blessé lors d’un affrontement avec les neuf familles. Il fuit Rome et renonce à son héritage, afin de partir en Orient à la recherche de Méjaï la gitane : son ancienne maîtresse experte en poisons. Cette dernière aurait porté leur enfant, dont elle lui avait caché qu’elle l’attendait. Sa quête le conduit à Istanbul en l’hiver 1765 où il croise la route d’Ivrahim Golam surnommé le cosaque juif ou encore le juif albinos, aux ordres du prince Potemkine : favori de la grande Catherine. Pour une raison mystérieuse, l’homme veut effacer à jamais des antiquités le nom d’un certain Tamose : grand prêtre apôtre d’El Armana. Deux femmes veillent sur le Scorpion : Méjaï, devenue l’épouse esclave consentante d’Al-Kabir — riche roi du commerce du café qui revendique d’être l’homme le plus puissant d’Orient —, et la mystérieuse Sabbatéenne qui souhaite profiter de ses connaissances en archéologie. À sa demande, il part pour la vallée des Rois à la recherche de la tombe d’Akhénaton : le pharaon maudit qui aurait régné sur l’Égypte au moment de l’exode des juifs…

Première partie d’un diptyque riche en rebondissements, cet album permet de retrouver notre héros, une fois de plus aux prises avec des ennemis redoutables. Sans oublier, bien entendu, la présence de belles femmes rusées et diaboliques, comme il les aime. Stephen Desberg propose un scénario aux multiples coups de théâtre qui renouvelle avec intelligence la série.

Enrico Marini qui depuis 2000 l’accompagne au dessin cède la place à un nouveau venu que les amateurs de BD ont déjà eu l’occasion d’apprécier. Luigi Critone, né le 10 septembre 1971 à Sant’Arcangelo en Italie, a étudié à l’École internationale des comics de Florence. Il commence par réaliser des illustrations dans le cadre du studio Onklink, puis aborde la bande dessinée en 2005 avec « La Rose et la croix », chez Soleil. On lui doit aussi « Sept Missionnaires », puis « Je, François Villon » d’après Jean Teulé chez Delcourt, enfin « Aldobrando » avec Gipi au scénario chez Casterman. Bien que son dessin n’ait pas le dynamisme d’Enrico Marini, il parvient à s’imposer sans problème avec son trait juste et précis et avec une mise en couleurs directe subtile qui sublime les décors.

Une reprise prometteuse qui devrait permettre au Scorpion de poursuivre sa route aventureuse dans d’excellentes conditions.

Henri FILIPPINI

« Le Scorpion T 13 : Tamose l’égyptien » par Luigi Critone et Stephen Desberg

Éditions Dargaud (12 €) — EAN : 978 2 5050 8331 3

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2 réponses à « Le Scorpion » : adieu Marini, benvenuto Critone !

  1. Fabio dit :

    Bonjour M. Filippini. Une petite suggestion pour le titre. En italien ‘Adieu Marini, Saluto Critone’ sonne en peu bizzarre. ‘Saluto’ en italien est Present indicatif premiere personne, i.e. (Io) saluto Critone. Je vous suggere donc par exemple ‘Benvenuto Critone’ or ‘Salutiamo Critone’ (on salue Critone).
    Cordialement

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