Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...Jean-Paul Decoudun : classique et réaliste !
Voici encore un dessinateur à classer parmi les auteurs mystérieux ayant participé activement à l’histoire de la bande dessinée d’après-guerre. Seuls ses travaux répertoriés permettent de situer ses premiers pas au sein de la riche production de l’époque. Son passé professionnel, jusqu’à l’âge de 35 ans, demeure une zone d’ombre. Réalisme, classicisme et images fouillées caractérisent son trait méticuleux. Encore une belle découverte !
Des premiers pas hésitants
Si l’on en croit les archives municipales, Jean-Paul Decoudun est né le 6 novembre 1911 à Angoulême, d’un père ingénieur chimiste et d’une mère sans profession.
En revanche, on ignore tout de ses études et de son parcours professionnel avant qu’il n’aborde la bande dessinée, après-guerre.
Il a 35 ans, en 1946, lorsque son nom apparaît sur des couvertures de romans sentimentaux aux titres évocateurs de la collection Tendresse publiés par les éditions Mode de Paris : « Pas de bonheur sans toi » de Paul Chanlaine, « La Combe aux loups » de J.G. de Beniane, « Mon mari aventurier » de Louis de la Hattais, « Le Plus Beau Rôle » d’Édouard de Keyser…
L’année suivante, sa première bande dessinée figure en première page de Jeunes Gars : le journal des jeunes apprentis, qui cesse de paraître en 1948.
Il y dessine deux histoires à suivre d’un trait encore malhabile : « Ils ont tué mon père » et « L’Avion perdu ».
La même année, il est présent dans Pic et Nic avec un récit en 12 pages intitulé « Le Barrage tragique ». Pour le même éditeur, il dessine quelques fascicules complets au format à l’italienne : « Les Voleurs d’enfants » pour la collection Sélection Pic et Nic, « Pirates du ciel » pour Sélection le Corsaire et « Un dramatique enlèvement » pour la collection Casse-cou. Cette mise en jambes se poursuit toujours en 1948 dans les pages de l’hebdomadaire OK où il présente « Surcouf » du n° 116 (09/09/1948) au n° 134. Notons que ce récit figure dans le catalogue de Stat Fixe : firme spécialisée dans les images filmées, laquelle exploite d’autres bandes dessinées de l’époque, dont le fameux « Guerre à la terre » d’Auguste Liquois. Si l’on en croit les spécialistes, « Surcouf » est l’une des plus intéressantes productions de Stat Fixe.
Encore en 1948, il signe, dans la foulée, deux fascicules de récits complets aux éditions Sépia de Marcel Daubin, pour la collection Vaillance qui compte 45 numéros : « Le Serpent de jade » (n° 36) et sa suite « Trafic d’or » (n° 38), scénarisés par Fredy de Nussy.
Restons dans les collaborations fugitives avec une participation à la troisième série du Petit Canard, en 1951 et 1952, pour lequel il livre deux histoires à suivre : « Le Flibustier noir » et « Texas Bill roi du Far West ». Chez le même éditeur, il réalise, sous forme de strips, une adaptation de « Tristan et Iseut » pour la revue De quoi lire (n° 11 à 54, en 1952 et 1953).
Les réels progrès effectués au cours de ces premières années passées dans le monde de la bande dessinée semblent confirmer que notre dessinateur a appris son métier sur le tas, sans être passé par une école de dessin.
Étape décisive aux éditions Mondiales
Les travaux que nous venons d’évoquer ne sont que des amuse-gueules pour notre débutant qui a la chance d’être remarqué par les rédacteurs des diverses sociétés évoluant au sein des éditions Mondiales dirigées par Cino Del Duca.
À cette époque, l’éditeur de Tarzan et de L’Intrépide est aussi celui de collections de fascicules de récits complets où travaille la fine fleur de la bande dessinée de l’époque : les vétérans René Giffey, Bob Dan, Raymond Cazanave, Jacques Souriau, Étienne Le Rallic…
Mais aussi de jeunes recrues dont Gal, Robert Gigi, Roland Garel, Roger Burty, les frères Yves et Willy Groux… et Jean-Paul Decoudun.
Dès la fin 1948, il est présent dans Les Aventures en images, magazine publié par la Société universelle d’édition où il dessine six histoires : « Le Fantôme du Louvre », « La Cité de la lumière », « Le Vautour des montagnes Rocheuses », « Les Seigneurs de Hoggar », « Suprême combat » et « Sam Dunn, l’héroïque cow-boy ».
En 1949 et 1950, il met en images neuf fascicules de la Collection L’Intrépide : « Les Ailes rivales », « Les Pionniers du rail », « L’Épée de Gengis Khan », « Les Émeraudes de Diane de Poitiers », « Un étrange voyage »…
C’est toujours en 1949 et 1950 qu’il livre six histoires pour les Aventures héroïques qui comptent 35 fascicules publiés par la Société moderne d’éditions nouvelles : « Atterrissage forcé », « Vol d’essai », « La Perle du Gange », « La Zone mystère »…
Entre deux traductions italiennes (trop) nombreuses à cette époque, il illustre deux numéros de la collection Aventuriers d’aujourd’hui : « Millions inconnus » en 1949 et « Les Diamants de Broadway » en 1950.
Riche en récits inédits la collection Fantômedes éditions Mondiales lui permet de réaliser, en 1949, huit histoires en sept pages sur les 36 numéros que compte sa deuxième série :
« Échec à B.17 » (n° 7), « Bernier contre B.17 » (n° 10), « Dans l’enfer de la jungle » (n° 14), « Le Grand Raid » (n° 17), « Commando de chasse » (n° 20)…
L’occasion de créer deux héros aux destins forts brefs : Alain Bernier agent du contre-espionnage (trois récits), puis Sergent Baroud pilote combattant au temps de la guerre du Pacifique (cinq épisodes écrits par pierre Gille).
Sa collaboration à la deuxième série de l’hebdomadaire L’Intrépide est bien plus modeste, se résumant uniquement à des illustrations.
Il commence dans le n° 21 (30/03/1950) avec la nouvelle « Bagdad », termine dans le n° 127 (10/04/1951) avec « Panique dans la brousse ».
On lui doit aussi les modestes illustrations, signées du pseudonyme Sorel, de « S.O.S. Constellation » : un roman de Manuel Corviza (n° 113 à 130).
Enfin, pour le mensuel de petit format Hurrah-Super Aventure, il redessine, en 1952 et 1953, deux épisodes des aventures du héros américain « Bob l’aviateur », sous le nom de « Guy l’aviateur ». Quatre autres histoires indépendantes d’une trentaine de pages sont également proposées dans ce titre au sommaire intéressant qui compte 20 numéros : « Guy l’aviateur » (n° 11), « L’Avion disparu » (n° 17), « Le Grand Prix des haies » (n° 20)…
Ce sera la dernière participation de Jean-Paul Decoudun aux publications des éditions Mondiales. Tout au long de ces années, son trait s’est affirmé et son habileté à jouer avec les noirs et les blancs lui a permis d’acquérir un style personnel parfaitement reconnaissable.
Le voici fin prêt pour se lancer dans une longue collaboration avec les éditions Artima.
Avant d’aborder ce nouveau chapitre, il est bon de signaler deux autres tentatives de relations professionnelles avec des revues destinées aux filles.
C’est fort modestement qu’il figure au sommaire de l’hebdomadaire Fillette de la SPE où il se contente de livrer quelques illustrations dans quatre numéros en 1952 (n° 270, 311, 312 et 314).
À noter quelques dessins publiés dans le hors-série Fillette en vacances de 1952.
Sa collaboration avec l’hebdomadaire Bernadette de la Maison de la bonne presse est plus conséquente.
Sous le pseudonyme Yan, il réalise en 1953 et 1954 trois histoires à suivre proposées à la Une du journal : « Hans le sonneur », récit moyenâgeux qui raconte l’histoire d’un sonneur de cloches amoureux d’une princesse débutant dans le n° 357 (04/10/1953),
« Face aux Iroquois » courte histoire indienne en cinq pages écrite par Jean de Vézère,
enfin l’adaptation en 48 pages du roman de Paul Féval « La Fée des grèves » (n° 392 à 408).
On lui doit aussi un récit complet, « Les Cloches de Sens » (n° 385) et l’illustration d’une pièce écrite par Henriette Robitaillie : « Noël chez Petite Bonne Femme » (n° 419/420).
Il revient brièvement dans Bernadette nouvelle série, en 1957 et 1958, avec la publication de sept récits complets, parfois signés Jidé, écrits par André Chosalland, Henriette Robitaillie, Isabelle Gendron… : « L’Incroyable Exploit » (n° 61), « La Dette » (n° 91), « Le Chemin de la falaise » (n° 105)… et un court récit à suivre en dix pages (« L’Empereur m’a tiré l’oreille » écrit par Hérault , n° 62 à 66)…
Ces histoires lui auront permis de travailler sur des pages publiées en couleurs, ce qui fut rarement le cas pour la plupart de ses autres travaux.
Artima : le temps de la maturité
Créées à Tourcoing par Émile Kiersbilk, et à l’origine spécialisées dans la publication de récits complets au format à l’italienne, les éditions Artima opèrent un virage décisif en avril 1952, avec le lancement du premier numéro d’Aventures film.
Ce mensuel de 32 pages au format 23 x 17,5 cm est le premier d’une longue série de magazines aux couvertures attrayantes que certains collectionneurs baptisent le « format Artima ».
Au milieu des années 1950, ce sont plus de 20 titres, dans tous les domaines, qui sont proposés chaque mois.
La pagination étant plus importante que dans les anciens fascicules, la première équipe de dessinateurs se révèle rapidement trop réduite. C’est afin de la renforcer que Jean-Paul Decoudun rejoint, avec quelques autres, Bob Dan, Roger Melliès, André Gosselin, les frères Giordan, Bob Leguay… Il est présent dans le premier numéro d’Aventures film(avril 1952), avec les aventures de John Boles.
Écrite par Pierre Morand, qui demeure un illustre inconnu, cette série compte cinq épisodes qui seront remontés pour republication dans le format poche Commando, en 1963 et 1964. John Boles est un ancien agent du contre-espionnage américain devenu un aventurier parcourant le monde avec son ami le journaliste Daniel Laporte. Dans la foulée, il dessine « Le Naufragé de l’Alcantara » pour Dynamic en 1953 (n° 14 et 15) : récit d’aventures indépendant remonté et réédité dans Téméraire(n° 69 à 71 en 1964).
Simple séance d’échauffement avant de se lancer dans sa création la plus longue : « Tim et Tom ».
Débutée dans le n° 15 (janvier 1954) du mensuel Dynamic, en complément du « Tony Cyclone » de Roger Melliès, cette série d’épisodes de 16 pages se poursuit pratiquement sans interruption jusqu’au n° 100 (janvier 1961).
Elle possède son propre journal paru sur 12 numéros, d’octobre 1959 à septembre 1960.
Portant un pantalon de golf comme Tintin et flanqué de son chien bâtard Tom, pas comme Milou, Tim est un jeune garçon astucieux et curieux qui accompagne dans ses enquêtes son oncle : le détective privé Mac Aron.
Entre « Tintin » et « Pat’Apouf », mais dans un style bien plus réaliste, ces histoires sont écrites par les auteurs maison : Lortac, Guy Forez, Michel Perry, MAD (Max André Dazergues, alias André Compère), Montardre…
Cette débauche de scénaristes n’empêche pas les intrigues d’être cohérentes et passionnantes, le trio voyageant aux quatre coins du pays et parfois même au-delà. Le dessinateur prend visiblement un réel plaisir à faire évoluer ses personnages dans des décors aussi variés qu’insolites, à camper des comparses aux visages inquiétants. Dès leur conclusion, les aventures de Tim et Tom, qui comptent quelque 70 épisodes (1 120 pages !), sont remontées au format de poche pour être republiées jusqu’en 1965 (n° 157) dans la formule digest de Dynamic.
L’arrêt de « Tim et Tom » ne laisse pas notre dessinateur sans travail.
À partir de 1961, ce n’est pas une série, mais deux, qu’il assure chaque mois.
La première, « Tomic », est une reprise des aventures d’un personnage né dans le premier numéro du mensuel Téméraire.
C’est après avoir été dessinées par des artistes espagnols, dont Boixar, qu’elles sont poursuivies par André Gosselin, puis par Pierre Le Goff qui signe Pierre Brisson, aidé par d’autres auteurs comme Pierre Le Guen, Claude-Henri, et par le duo Max Lenvers/Georges Brient.
Les scénarios, pour la plupart signés MAD (Max-André Dazergues), traversent la Seconde Guerre mondiale, de la débâcle de 1940 à la Libération. Le lieutenant Tomic, pilote de l’armée de l’air, rejoint la Résistance au sein du vaillant commando Baroud commandé par le capitaine Lucas.
La série prend fin dans le n° 119 de Téméraire(mars 1969) avec la victoire des Alliés face aux troupes nazis. Jean-Paul Decoudun reprend « Tomic » dans le n° 33 (juin 1961) et assure une présence mensuelle jusqu’à sa conclusion.
Téméraireadopte le format poche à partir de son n° 46 (juillet 1962), format poche qui voit augmenter la pagination des histoires. Hélas, les dessins très fouillés de la version Artima sont simplifiés et privilégient les gros plans.
La seconde série, « Ray Halcotan », est la continuation d’une histoire espagnole produite par l’agence Selecciones Illustradas pour les éditions Toray, publiée en Espagne dans la collection Hombres de accion en 1958 et 1959. Traduite en France dès octobre 1958 dans Hardy, puis dans S.0.S à partir d’avril 1959, elle possède son propre journal de format digesten avril 1960.
Juan Antonio Abellan, excellent dessinateur espagnol spécialisé dans l’aviation, illustre les scénarios de Manuel Medina pour l’Espagne, puis directement pour la France.
Lorsqu’Abellan abandonne le personnage, c’est à Jean-Paul Decoudun qu’est confiée la reprise de la série à partir du n° 17 (août 1961) de Ray Halcotan.
Il en poursuit la publication jusqu’au n° 66 (décembre 1966). Certains épisodes seront réédités par Dynamic de 1975 à 1977.
Le dessinateur prend visiblement beaucoup de plaisir à mettre en scène avions, tanks, motos et autres engins roulant et volant, même si le format de poche l’inspire visiblement moins que le format « Artima ». La plupart des scénarios sont écrits par Manuel Medina, mais Jean Lombard signe une dizaine d’histoires sur les 43 épisodes dessinés par Jean-Paul Decoudun.
La série débute pendant la guerre de Corée où Ray Halcotan travaille pour le contre-espionnage américain. La guerre terminée, il devient pilote d’essai avec pour PC la base de San Diego. Il est toujours accompagné par Bruno Bagby, son mécanicien râleur haut en couleur. Sans être des chefs-d’œuvre, « Ray Halcotan », tout comme « Tomic », sont des séries plaisantes conçues pour la distraction des jeunes lecteurs.
À ces œuvres phares, il faut ajouter quelques travaux plus modestes qui, eux aussi, valent le détour.
À commencer par « Johnny Speed » : un « Michel Vaillant » américain, qui passe son temps à déjouer sabotages, trafics illégaux et autres coups bas qui menacent les recherches de son ami le constructeur automobile Chuck.
Jean-Paul Decoudun ne dessine que les quatre premiers épisodes de cette série publiée par le format de poche S.O.S dans les n° 32 à 35 (novembre 1961 à février 1962).
Imaginées par Jean Pradeau, les aventures de Johnny Speed se poursuivront sous le crayon de René Brantonne.
Un magazine portant le nom du personnage est lancé en 1964 et prend fin en 1966, après la parution de 19 numéros.
On lui doit aussi quelques récits indépendants publiés dans divers magazines proposés par Artima rebaptisé Aredit après son rachat par les Presses de la Cité, au début des années 1960 : « Son air favori » (western en dix belles pages publié dans le n° 26, de novembre 1966, du trimestriel Thierry),
« La Grande Offensive » (histoire de guerre parue dans le n° 5 du trimestriel Jacques Rogy d’octobre 1966,
lequel programme « Échec aux V.1 » dans le numéro suivant), «Trois Volontaires » dans le n° 8 du magazine Canyon (février 1969), enfin « Brève Rencontre » : récit de 19 pages dans le n° 13 du mensuel Dauphin noir (novembre 1969). C’est curieusement en 1976 que le mensuel Ardan propose « La Fusée mystérieuse » : adaptation en 110 pages, par Jean Pradeau, d’un roman d’André Massepain dans les n° 40 à 42 (février à avril 1976). Probablement une histoire demeurée inédite et réalisée quelques années plus tôt.
Notons, enfin, quelques pages didactiques : Une brève « Histoire de la musique » en six pages dans Téméraire n° 58 (juillet 1963) et, surtout, « L’Épopée des ailes », histoire de la conquête de l’air écrite par Lortac, proposée dans Vigor du n° 115 au n° 138 (juillet 1963 à juin 1965).
Cette collaboration exemplaire de plus de 15 ans avec l’éditeur nordiste prend fin en 1969. Les éditions Aredit auront encore de beaux jours devant elles avec les nombreux magazines de leur fameuse collection Comics Pockets où seuls les frères Giordan poursuivront leurs travaux parmi une armée de dessinateurs étrangers.
En 1967, Jean-Paul Decoudun est contacté par les éditions Dargaud afin de travailler sur le projet Drames et énigmes : collection qui ambitionne de relater les grandes affaires criminelles en bandes dessinées. Cette série d’ouvrages au format poche publiée en 1969 ne compte, hélas !, que quatre volumes, dont deux sont réalisés par Jean-Paul Decoudun, avec le concours de deux pointures du scénario : « Le Cas Landru » écrit par Jean Ollivier et « Un nommé Al Capone » écrit par Roger Lécureux et Jacques Bastian.
C’est sans doute à l’occasion de ce passage aux éditions Dargaud que la rédaction de Pilote lui propose d’illustrer « Quelques-uns des espions les plus célèbres » : un article de George Frohval (probablement Georges Fronval) publié dans le n° 394 de Pilote.
En 1969, on perd toute trace de Jean-Paul Decoudun dans le monde de la bande dessinée… comme ailleurs.
Ayant longtemps résidé à Paris, il décède le 14 janvier 1983 à Chézy-sur-Marne dans l’Aisne, où il s’était retiré.
On lui doit des milliers de pages qui, aujourd’hui, ont le charme d’une nostalgie qu’il était bon de faire revivre le temps de ce petit voyage dans le passé.
Henri FILIPPINI
Relecture, corrections, rajouts et mise en pages : Gilles RATIER
Bonjour,
Merci pour ce témoignage concernant ce dessinateur peu connu aujourd’hui.
Parmi les six récits complets en format à l’italienne publiés dans la collection « Les aventures en images » de la Société Universelle d’Éditions au 4e trimestre 1946 figure une curiosité, « Le fantôme du Louvre ».
En dépit de son titre, ce récit est sans relation avec le roman d’Arthur Bernède « Belphégor », paru en feuilleton dans Le Petit Parisien de janvier à mars 1927, transposé dès l’année de sa publication en un sérial muet de quatre épisodes réalisé par Henri Desfontaines, puis en la très célèbre série télévisée « Belphégor ou le Fantôme du Louvre » également en quatre épisodes, réalisée par Claude Barma et diffusée en mars 1965.
Dans le récit de Decoudun, un ésotériste ressuscite grâce à son savoir hermétique l’« étincelle vitale » du pharaon Amenophis à partir de sa momie. Il transfère alors cette essence vitale dans un mélange de soufre et de mercure, faisant apparaître un fabuleux fantôme métallique.
Une excellente trouvaille du dessinateur est d’avoir eu l’idée de donner à son spectre de métal la forme bien connue des statuettes en bois articulées de dessinateur. Il semblerait que personne n’en eût jamais eu auparavant l’idée, pourtant évidente à bien y réfléchir. Ces statuettes sont présentes devant le regard de bien des dessinateurs qui l’utilisent pour mimer des attitudes de personnages, mais jusque là sans avoir pensé à en faire précisément l’apparence même, telle quelle, d’un personnage ! Belle invention fantomatique…
Quel plaisir de lire de tel info … ce site recèle un vivier « d’historiens » de la bd incroyable !!
Merci @ vous tous gardiens de la mémoire du 9ème art
Quel dossier. Bravo Henri )
Article ou plutôt dossier absolument magnifique!! Félicitations à son auteur!
Bonjour à vous,
Félicitations pour cet article complet qui retrace la carrière ce dessinateur méconnu.
Un petite question pour être bien sûr. Est-ce que les couvertures peintes à la gouache présentées sont également de Jean-Paul Decoudun ? En particulier celle de Ray Halcotan numéro 32 avec la soucoupe volante ?
Merci pour votre réponse et encore bravo pour ces dossiers passionnants
Michel Maillot