Philéas : naissance d’un nouvel éditeur…

Annoncer l’arrivée d’un nouvel éditeur, alors que le marché de la bande dessinée n’a jamais été aussi chancelant, peut peut-être surprendre. C’est pourtant ce que Philéas compte faire dès cette rentrée ! Voici, les projets de cette nouvelle structure éditoriale, qui n’en est pas vraiment une…

Philéas est né de l’accord conclu entre deux importants acteurs de l’édition : Moïse Kissous, président du groupe Steinkis, et Vincent Barbare : président d’Edi8.

Steinkis regroupe plusieurs éditeurs de BD dont la marque du même nom ou Jungle et Edit8 réunit des maisons d’édition de renom comme Robert Laffont, Plon, Pocket, Fleuve noir, Les Presses de la Cité, XO, Juillard…

L’idée, plutôt maline, est de faire adapter les best-sellers publiés par Edit8 par le spécialiste de la BD qu’est Steinkis.

Il est amusant de se souvenir qu’à la fin des années 1950, Les Presses de la Cité s’étaient déjà associées avec l’éditeur de BD Artima pour créer Arédit.

« Gravé dans le sable » par Cédric Fernandez et Jérôme Derache, d'après Michel Bussi.

Cette nouvelle maison d’édition, qui se veut de bandes dessinées et de romans graphiques de genre nous promet « un univers de plaisir et d’émotions graphiques ».

Prudents, les responsables annoncent la parution de seulement deux ouvrages en octobre et d’un nombre d’albums modeste pour les deux prochaines années.

Et ils ont raison !

Le premier album à sortir en librairies en octobre sera une adaptation par Jérôme Derache et Cédric Fernandez de « Gravé dans le sable » : le roman de Michel Bussi.

Toujours en octobre, « Le Syndrome (E) », un roman policier de Franck Thilliez, sera adapté par Sylvain Runberg et Luc Brahy.

« Le Syndrome (E) » par Luc Brahy et Sylvain Runberg, d'après Franck Thilliez.

En 2021, parution en version BD par Winoc du roman « Les Déracinés » de Catherine Bardon, suivi par « Autobiographie d’une courgette » de Gilles Paris par Ingrid Chabbert et Camille K, de « L’Île des oubliés » de Victoria Hislop par Roger Seiter et Fred Vervisch, de « L’Agence des invisibles » (une création originale de Marc Levy pour Sylvain Runberg et Espé), de « Mystère rue des Saints-Pères » de Claude Izner par Jean-David Morvan et Bruno Bazile, d’une biographie de Simenon signée Rodolphe et Christian Maucler, et enfin de « Cataca » de Frank Thilliez par Sylvain Runberg et Luc Brahy.

Philéas voit loin, puisque l’éditeur annonce, pour 2022, « La Nuit des temps » d’après René Barjavel par Christian de Metter, « Glacé » de Bernard Minier adapté par Philippe Thirault et Mig, « Seul le silence » de R. J. Ellory par Fabrice Colin et Richard Guérineau ou « Ce que le jour doit à la nuit » de Yasmina Khadra par Stella Lory. Philéas privilégie les adaptations de romans, mais on constate que les créations originales ne sont pas exclues.

Le programme reste modeste, mais l’ambition, en ce qui est du choix des auteurs, est bien présente : écrivains d’ouvrages à succès dont les ventes ont le plus souvent dépassé les 100 000 exemplaires et adaptateurs ou dessinateurs ayant déjà de solides références dans le monde de la bande dessinée. Ce qui ne veut pas dire que c’est gagné d’avance. Bien d’autres exemples ont prouvé le contraire : souvenez-vous de l’adaptation des romans de Sulitzer chez Dupuis, il y a de nombreuses années, maintenant.

Nous vous donnons rendez-vous, dès cette rentrée, pour commenter ces ouvrages que nous sommes déjà curieux de découvrir au fil de leur parution.

Henri FILIPPINI

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4 réponses à Philéas : naissance d’un nouvel éditeur…

  1. liaan lusabets dit :

    Je vais sans doute dire une bêtise :

    Dans l’extrait de la bande dessinée visible ici, le Syndrome (E), l’on voit un gars qui téléphone avec un smartphone, (donc une vitre, pas de touche sensibles au doigt, comme un téléphone cellulaire classique).
    Le gars vient soudainement de perdre la vue. Comment fait-il pour appeler un n° qu’il ne compose pas tous les jours ? Au son ? Une touche d’urgence ? Difficile à croire.
    Comme je pense que c’est la mise en image d’un roman écrit, dans le manuscrit original, le gars se sert d’un téléphone cellulaire classique, avec des touches, non ? Le dessinateur aurait reproduit un smartphone par commodité pour que le lecteur se rende compte que le gars se sert de son portable.
    C’était notre rubrique « pinailleur »

    Mais c’est sans doute une bêtise.

    • ManuSw dit :

      Qu’un aveugle de longue date puisse utiliser un smartphone, oui. Il y a des modèles dédiés. Il y a des applications pensées (reconnaissance vocale, utilisation du vibreur)

      Qu’une personne venant de perdre la vue puisse utiliser un smartphone comme si de rien n’était, c’est vrai que c’est plus bancal. A la fois peu probable et plus réaliste qu’avec un téléphone à touches.
      Peu probable car oui, déverrouiller son téléphone, ouvrir l’appli téléphone, composer le n° ou le chercher dans le répertoire, tout ça à l’aveugle (c’est le cas de le dire), ça fait beaucoup.
      Mais ce ne serait pas si facile non plus avec un téléphone à touches.

      Là où on peut dire que c’est réaliste, c’est qu’il reste la reconnaissance vocale. Il déverrouille son téléphone, et il dit un « OK Google – téléphoner à Lucie » et voilà c’est fait.

  2. Capitaine Kérosène dit :

    C’est un détail, mais, une fois encore, « éponyme » est mal utilisé (c’est le cas la plupart du temps chez les journalistes !) car pris dans le sens d’homonyme. Ce que ce mot n’a jamais signifié.
    Eponyme veut dire : « qui donne son nom à … ». Cela m’étonnerait donc fort que M. Steinkis doive son nom à sa marque.
    C’est la raison pour laquelle il est faux d’écrire qu’une loi d’un ministre est éponyme au nom du ministre car cela voudrait dire, par exemple, que Mme El Khomri a pris ce nom à la suite de sa loi.
    En revanche, si j’écris : « Chihuahua Pearl, personnage éponyme du treizième album de Blueberry », là c’est correct.

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