Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« La Nuit de l’Horus rouge » : et de trois pour Victor Billetdoux !

Celle que, dans les années 1970/1980, on appelait « la nouvelle BD » appartient aujourd’hui à un lectorat nostalgique, comme ce fut le cas pour la bande dessinée franco-belge des années cinquante. Parmi les nombreux personnages qui ont vu le jour en cette riche époque, Victor Billetdoux est un nom qui évoque d’agréables souvenirs aux lecteurs du mensuel Circus : Les Aventuriers de l’étrange ont entrepris de rééditer ces étranges péripéties…
Paris, février 1910. Les eaux de la Seine envahissent inexorablement les rues de la capitale. Le fleuve charrie des corps qui intriguent les chercheurs de l’institut médico-légal : six cadavres déjà morts avant d’être jetés dans la Seine, une longue aiguille surmontée d’une tête du dieu Toth plantée en plein cœur. Victor Billetdoux accompagne son ami Charles Hippolyte Constant dont les travaux sur les rites funéraires de la haute Égypte peuvent peut-être aider à éclaircir ce mystère.
« Le Masque d’Osiris », un livre abîmé, et trois pendules retrouvés auprès des corps donnent à penser que les responsables ne sont autres que deux savants fous : Astrol et Senett. Des sous-sols du pavillon maure du parc Montsouris aux studios impressionnants de Javel, Billetdoux est sur la piste de la théâtrale représentation de « La Nuit de l’Horus rouge ». Une enquête inquiétante qui mêle pouvoirs médiumniques et rites anciens égyptiens…
Publiée du n° 41 (septembre 1981) au n° 48 (avril 1982) du mensuel Circus, « La Nuit de l’Horus rouge » est la troisième et dernière enquête menée par Victor Billetdoux et animée par Pierre Wininger (1950-2013).
Entre Jean-Claude Forest son maître et Jacques Tardi qu’il admire, ce passionné des feuilletons du début du XXe siècle s’est construit un style original.
La réalisation d’un quatrième épisode débuté quelques années plus tard sera, hélas !, abandonnée.
Bien que, à mon humble point de vue, inutiles, de nouvelles couleurs ont été réalisées par la dessinatrice Anna J. Benczédi.
Le lecteur qui ne connaît pas la version originale ne sera ni surpris ni déçu : le travail de l’artiste roumaine étant excellent. En revanche, le lecteur de feu Circus, nécessairement nostalgique, pourrait regretter les couleurs d’origine.Jean Léturgie, ami du dessinateur, scénariste de « Percevan » puis de « Lucky Luke », et à l’époque attaché de presse des éditions Glénat (l’éditeur de Circus), signe une préface émouvante qui évoque avec justesse le chic type qu’était l’auteur de cette passionnante trilogie.
Henri FILIPPINI
« Les Aventures de Victor Billetdoux T3 : La Nuit de l’Horus rouge » par Pierre Wininger
Les Aventuriers de l’étrange (14,50 €) — EAN : 978 2 4901 9512 1