Excepté le portrait proposé en 1724 dans le récit « A General History of the Robberies and Murders of the Most Notorious Pyrates » écrit par le capitaine Charles Johnson — peut-être un pseudonyme de Daniel Defoe —, on sait peu de choses sur la vraie Anne Bonny (ou Bonney). Née de l’imagination fertile d’un écrivain ou véritable femme pirate ? Le personnage de femme éprise de liberté proposé par Franck Bonnet est fascinant. Faisant d’Anne Bonny la plus grande femme pirate de l’histoire, l’auteur opte pour une grande épopée maritime. Un diptyque passionnant entre légende et réalité.
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Les éditions Soleil lancent une nouvelle série d’albums consacrée aux pionnières, afin de redonner la place qui leur revient aux femmes qui, dans quelque domaine que ce soit, se sont illustrées brillamment, mais que l’histoire, machiste par tradition, a occultées. La matière est immense tant l’injustice en matière de reconnaissance des compétences, des actes de courage ou des découvertes féminines a été systématique. Première femme à inaugurer « Pionnières » : une océanographe, Anita Conti…
Cette nouvelle série consacrée aux femmes qui par leur ténacité, leur audace et surtout leur intelligence ont marqué leur époque est une fort bonne chose. S’imposer dans un monde d’hommes qui bloquent les portes aux femmes et les sous-estiment, suppose une force de caractère incroyable, ce que ce premier volet consacré à Anita Conti prouve parfaitement.
Anita Conti (1899-1997) fait incontestablement partie des femmes qui se sont, vaille que vaille, taillé une place dans un monde d’hommes, résistant à leur famille, s’opposant à leurs proches pour exercer ses connaissances, ses compétences et sa passion, celle de la mer, devenant la première femme océanographe française. Dès l’enfance, Anita Conti est fascinée par l’observation du monde marin et cela ne cessera jamais : les courants, les profondeurs, les espèces… rien ne lui échappe ! Mieux, à une époque où l’environnement ou la biodiversité ne sont pas (pas encore) un enjeu, elle est de celles qui lancent des alertes : la surpêche ou le gâchis des variétés rejetées à l’eau, bref, la nécessité d’une pêche rationnelle fait partie de ses préoccupations.
Durant l’entre-deux-guerres, elle commence à cartographier les zones de pêche, car on ne disposait alors que de cartes de navigation. Son activité scientifique contribua à rationaliser les pratiques de pêche hauturière. Sa passion pour l’océanographie n’aurait pas suffi si elle n’avait été jusqu’auboutiste et lucide, ce que le dossier complémentaire d’une dizaine de pages développe parfaitement. Outre des informations biographiques développées et complémentaires, photos et bibliographie achèvent de faire de l’ouvrage un premier tome de « Pionnières » très réussi et très insctructif.
La réalisation graphique, classique et soignée, tant du point de vue décors que personnages, apporte une touche réaliste qui ajoute au sérieux du projet. À noter que le scénariste Nathaniel Legendre, associé à Jean-Blaise Djian, sortira en septembre (normalement), dans la même série, un deuxième ouvrage pour raconter l’histoire de la Russe Valentina Terechkov : la première femme au monde à effectuer un vol dans l’espace en 1963. Son exploit a fait d’elle une légende.
Didier QUELLA-GUYOT ; http://bdzoom.com/author/DidierQG/
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« Pionnières T1 : Anita Conti océanographe » par Katia Ranalli, Nathaniel Legendre et Luca Blengino
Éditions Soleil (14,95 €) – ISBN : 978-2-3020-8166-6