« Le Tueur » : seconde saison !

Voici six ans, lorsque le treizième épisode du « Tueur » a été publié, tous ceux qui appréciaient l’implacable exécuteur solitaire pensaient qu’il avait définitivement rangé ses armes. Qu’il vivait une paisible retraite au fin fond de la Patagonie ! C’était compter sans son passé, qui l’a rattrapé… Pour notre plus grand plaisir, nous ses lecteurs.

Une ville portuaire française, comme il en existe beaucoup. Un maire prêt à des compromissions dangereuses, pour que règne l’ordre que lui demande la population… C’est dans ce curieux contexte que travaille Denis, « notre » Tueur. Un boulot monotone et mal payé : une couverture pour lui permettre de renouer avec ses véritables talents. Il n’a pas eu le choix, lorsque retrouvé par les fins limiers de la DGSE, il lui a fallu quitter la pampa et reprendre du service pour remplir une mission ultra secrète. Non pas comme à son habitude en indépendant, mais pour une paie moins bonne au sein d’un trio discret et efficace : aux côtés de Nicolas, ancien membre des Forces spéciales, et de Barbara qui supervise l’opération pour le compte de la DGSE. Ils résident dans le même immeuble, où ils vivent comme Monsieur Tout-le-monde. Leur mission, éliminer Nabil Jebbouri, adjoint du maire Marchand, efficace responsable des sports. Tout du moins le jour, puisque la nuit l’homme récupère de la coke dans les containers fraîchement débarqués des supertankers : une activité devenue trop voyante qui doit cesser. D’autant plus que les officiels, police comprise, ferment les yeux sur le trafic depuis trop longtemps. Nabil Jebbouri enfin éliminé, il faut à présent découvrir quel rôle joue le maire dans cette affaire, d’autant plus que des armes apparaissent et que les cadavres se multiplient… Le Tueur serait-il devenu un redresseur de torts, un fonctionnaire au service de son employeur l’État ? Au fil des pages, les propos que porte le héros, plus cynique que jamais, sur la vie du monde sont ciselés par un Matz en grande forme. L’intrigue parfaitement maîtrisée colle avec une actualité où la corruption et le crime illustrent les pages faits divers de nos quotidiens. Luc Jacamon profite de son retour à son personnage fétiche pour troquer l’écran de la palette graphique contre de l’encre et des pinceaux : ses noirs et blancs sont plus précis, ses couleurs plus chaudes. Ils lui permettent de proposer 56 pages à la fois plus vivantes et plus lumineuses. Une nouvelle saison dont le premier épisode est riche et prometteur, signée par un duo d’auteurs au diapason.

Henri FILIPPINI

 « Le Tueur, affaires d’État T1 : Traitement négatif » par Luc Jacamon et Matz

Éditions Casterman (18 €) – ISBN : 978 2 203 19 114 3

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