Jean Mardikian : disparition de l’un des pères fondateurs du salon BD d’Angoulême…

Ils étaient trois : Francis Groux, Claude Moliterni… et Jean Mardikian. Après notre ami Claude c’est au tour de Jean Mardikian de s’en aller, et ceci à moins d’un mois de la 47e édition du festival international de la BD dont il fût un acteur infatigable, jusqu’à ces dernières années.

Jean Mardikian, Claude Moliterni et Francis Groux : les trois cofondateurs de ce qui est devenu le festival de la BD d’Angoulême.

Hergé reçoit le diplôme de citoyen d'honneur et la médaille d'or de la ville d'Angoulême des mains de Jean Mardikian.

Né à Paris le 23 mai 1935, Jean Mardikian était le fils d’un couple de tailleurs arrivés en France après le génocide du peuple arménien. Adjoint du maire d’Angoulême Roland Chiron élu en 1970, il est chargé des affaires sociales et culturelles. Sa rencontre avec le conseiller municipal Francis Groux, passionné de bandes dessinées, donne naissance, en 1972, aux jeudis de la BD, dans le cadre de la quinzaine de la culture. Le succès que remporte cette modeste manifestation incite les deux hommes à partir, à l’automne 1973, à la découverte du salon italien de Lucca, cornaqués par Claude Moliterni.

Une affiche géante signée Hugo Pratt annonce la première édition du salon angoumoisin qui va se dérouler du 25 au 27 janvier 1974. Inlassablement, Jean Mardikian participe à l’extension de cet événemen,  dont il sera le président du centre de la BD et de l’image de 1989 à 2008, année où il prend sa retraite. Opposant à l’organisation de la manifestation imposée par son nouveau directeur, il devient, en 2016, le porte-parole du collectif des indignés de la BD dont les membres militent pour une nouvelle gestion.

L'affiche du premier salon international de la BD d'Angoulême, signée Hugo Pratt.

Jean Mardikian vient de nous quitter, le 27 décembre 2019, à l’âge de 84 ans.

En 2012, il avait cosigné avec Francis Groux (et quelques autres amateurs du cru) l’ouvrage « Au-delà de la BanDe ! 1974-2013 : comment le festival a changé Angoulême ! ». La même année, la romancière Michèle Armanet publiait sa biographie : « Jean Mardikian et la bande dessinée : d’Angoulême au mont Ararat ».

Proche de Claude Moliterni à l’époque, j’ai eu le privilège de participer aux balbutiements du salon d’Angoulême et de côtoyer Jean Mardikian. Moins connu du grand public et moins en première ligne que Francis Groux, il s’est pourtant beaucoup investi pour que la manifestation puisse voir le jour et prospérer : agissant sans relâche auprès du maire en place, dont il était l’adjoint, mais aussi de la population et plus particulièrement des commerçants.

Jean Mardikian était un homme chaleureux, discret, passionné par la bande dessinée qu’il a toujours défendue avec intelligence et conviction auprès des pouvoirs politiques et culturels qui se sont succédé depuis 1970.

À BDzoom.com, dont Claude Moliterni fût l’un des fondateurs, nous pensons avec émotion à son compagnon Jean et à ses proches.

Henri FILIPPINI

Jean Mardikian croqueé par Florence Cestac.

Galerie

3 réponses à Jean Mardikian : disparition de l’un des pères fondateurs du salon BD d’Angoulême…

  1. Pierre Kurkdjian dit :

    Jean était comme moi ancien élève du collège arménien de Sèvres.
    Beaucoup d’anciens élèves voudraient faire le déplacement pour ses obsèques aussi pourriez-vous nous communiquer des coordonnées pour que nous puissions honorer notre ami.
    Pierre Kurkdjian

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