Entretien avec Noël Simsolo, scénariste de « Sergio Leone » et initiateur de la collection 9 ½ aux éditions Glénat…

Critique, scénariste, auteur, Noël Simsolo est l’auteur de Conversations avec « Sergio Leone » (Stock, 1987), livre indispensable pour aller plus loin sur ce metteur en scène. il a accepté ce court interview à l’occasion de la sortie de sa BD chez Glénat.

BDzoom.com : Vous aviez proposé à Glénat cette collection consacrée aux biographies de gens du cinéma ? Après Leone et Ventura, d’autres titres sont d’ores et déjà annoncés (comme Dewaere, Hitchcock). La collection se  limitera-t-elle à quelques titres ou est-elle conçue pour le long terme ?

Noël Simsolo : C’est Franck Marguin qui m’a proposé d’écrire et co-dirigeravec lui la collection qui allait s’appeler 9 ½. Nous avons décidé ensemble que, dans un premier temps, je n’écrirai que les  scénarios des biographies de metteurs en scène et choisirions des auteurs pour écrire ceux des acteurs (à l’exception de Jean Gabin que je ferai et qui est d’ailleurs déjà écrit). Franck a demandé que j’ouvre la collection avec Leone. Nous avons ensuite discuté des autres titres. Lino Ventura, Dewaere, Jayne Mansfield, Truffaut, Hitchcock (2 volumes). Ces 4 derniers titres sont à paraître : Patrick Dewaere (LF Bollée – Maron Hrachyan) en 2020, Jayne Mansfield (JM Dupond – Roberto Baldazzini) en 2020, Hitchcock (NS – Dominique Hé) tome 1 en 2019, tome 2 en 2020, Truffaut (NS – Marek) en 2020. Ensuite, il y aura Jean Gabin et d’autres titres pour une édition en  2021 et 2022…

On constate que beaucoup de matière de l’album provient de votre livre d’entretiens « Conversations avec Sergio Leone »(Stock, 1987, et rééditions). Y a t-il d’autres sources, vous a t-il raconté plus ?

Noël Simsolo : Il y a des recoupements avec ce que racontait Sergio dans « Conversations … » puisque c’est de sa vie qu’il s’agit, mais ici c’est une biographie, pas l’adaptation d’entretiens en BD …

Tout ce qui est dedans vient :

1) de ce que Sergio m’a raconté pendant les années (1973-1989) de notre amitié et de ce que des amis communs m’ont dit et alors j’ai compressé divers personnages pour en inventer afin de donner  la fluidité du récit et un éclairage plus intime de Sergio.

2) d’autre part, il y a la part de témoin que je fus, ce qui explique ma présence dans certaines planches, et la dédicace finale repose sur la stricte vérité.

Le dossier de presse indique que Philan est un admirateur de Leone. C’était un préalable, dans le choix d’un dessinateur ? Quels ont été les critères de son choix ?

Noël Simsolo : Le scénario était entièrement écrit et découpé avant que Franck et moi cherchions le dessinateur pouvant répondre à notre désir de « Ligne claire décalée ». Plusieurs noms furent évoqués, des dossiers et des dessinateurs furent consultés mais sans  qu’ils soient intéressés ou conviennent à Françk ou à moi, jusqu’à ce que je prenne connaissance du bookqu’avait envoyé Philan à Franck. Son graphisme nous intéressait. Il a été choisi et il était convenu qu’il recevrait toute la documentation nécessaire de ma part à propos des lieux, des physiques de personnes et objets précis se trouvant dans le scénario. Ensuite, Philan respecta avec tout son talent les critères du roman graphique imposant la part d’espace dans les cases. S’il est vrai que Philan admirait les films de Sergio, ce ne fut pas cette raison qui précéda à son choix, c’est son style graphique.

Pourquoi ce choix du lavis noir et gris et non de la couleur ?

Noël Simsolo : C’est le choix de Franck Marguin, mon éditeur et codirecteur de la collection.

Concernant « Il était une fois dans l’Ouest », les déclarations de Leone et de Morricone semblent fortement concorder sur l’absence de conception d’une musique pour le prologue de la gare. Pourquoi suggérez-vous qu’il a, sinon enregistré, du moins écrit pour le prologue ? (cité dans « La révolution SL »notamment, Morricone en parle pages 235-236 sur le rôle des bruits stylisés dans le silence, sans confirmer ou infirmer une musique du prologue).

Noël Simsolo : Sergio m’avait dit plusieurs fois qu’une musique avait été écrite et que Morricone l’avait utilisé ensuite pour un autre film. J’ai donc gardé cela car ici, cette BD, c’est Leone vu par Leone et moi.

Certains affirment, en s’appuyant sur une déclaration d’Hossein sur un DVD, que Leone a tourné la scène du diner de « Une corde, un colt… » (sorti début 1969). Mais Giré, spécialiste du western, nie cela en indiquant qu’en 1968, Leone tournait  « Il était une fois dans l’Ouest »…

Noël Simsolo : Je pense comme mon ami Giré que cette participation de Leone n’est pas certaine, de même qu’il n’apparait pas dans le film, comme l’ont écrit certains. Il se peut qu’il ait parlé de sa scène de diner à Hossein…  mais vous savez, on ne prête qu’aux riches.

L’album est bien épais, passionnant. Bien d’autres aspects auraient pu figurer si les planches étaient plus nombreuses ou plus grandes (format moyen limitant à 3 strips et la dimension des cases). Vous auriez aimé en dire plus ?

Noël Simsolo : Mon vieil âge m’oblige à vous répondre que je me plie toujours à une commande sur le plan de son format, cependant, rien ne m’empêchait d ‘écrire ce roman graphique en une version beaucoup plus courte ou beaucoup plus longue.

 Propos recueillis par Patrick BOUSTER

« Sergio Leone » par Philan et Noël Simsolo

Éditions Glénat (22,50 €) – ISBN : 978-2-344-02442-3

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