« Irons » : escale indonésienne…

Jack Irons a quitté les étendues glacées canadiennes de l’île du Prince Édouard pour la moiteur tropicale de Sumatra. C’est en effet l’Indonésie qui sert de cadre à sa nouvelle enquête qui, une fois encore, le confronte au quotidien de la population locale. Deuxième aventure au thème original d’un héros globe trotter au caractère bien trempé.

Possédant sa propre société, Jack Irons, ingénieur spécialisé dans les ponts, parcourt la planète afin de diagnostiquer les causes des problèmes qu’ils rencontrent. Il débarque en Indonésie sur l’île de Sumatra où le pont de Sinkis a été détruit par le tsunami de 2004 qui a dévasté la région. Depuis, les travaux de reconstruction du pont effectués par la mystérieuse société Starbridge n’avancent pas, bien au contraire les incidents pour les freiner se multiplient. Les sommes considérables récoltées grâce à l’aide internationale sont contrôlées par une Fondation dont les membres n’inspirent pas confiance à Irons. La main d’oeuvre locale peu compétente n’explique pas les cadavres qui s’accumulent, pas plus que les luttes de clans qui opposent la population. C’est avec l’aide de Mary, la sociologue experte en corruption, que Jack Irons parviendra à mettre un terme à la malédiction qui plane sur le pont Sinkis.

Enfant en 1967, Jack est le seul survivant de sa famille victime de l’effondrement d’un pont construit à l’économie. Personnage taciturne, un rien cassant,  n’attendant plus grand chose de l’humanité, ayant acquis des compétences rares dans le domaine des ponts, il traque désormais ceux qui risquent la vie des autres pour leur seul profit.

C’est avec la série à succès « Goblin’s » que Tristan Roulot né en 1975 à Rennes s’est lancé dans la bande dessinée après avoir obtenu une maîtrise de droit des affaires. Auteur de la série financière « Hedge Fund », il aime ajouter à ses thrillers une bonne dose d’humanité. Également journaliste, il est aussi l’auteur d’ « Arale » pour Denis Rodier chez Dargaud. Bien que moins riche en rebondissements que le premier volet de la série, qui avait pour cadre le Canada où le scénariste vit depuis quelques années, cet épisode ne manque ni de suspense, ni d’exotisme.

Né en 1964 à Istres, Luc Brahy  débute dans le dessin de presse, puis dessine « Les Champs d’azur » et « Zoltan » sur scénarios de Frank Giroud. Suivent « Imago Mundi », « Climax » et « Cognac » avec Éric Corbeyran, « Mission Osirak » avec Bartoll, « Les Fantômes du passé » avec Seiter… Aujourd’hui, il travaille alternativement sur  « Irons » et « Étoilé » une histoire de Delphine Lehricey publiée aux éditions Dupuis. Luc Brahy est un de ces trop rares dessinateurs au trait réaliste puissant capable de tout dessiner qui oeuvrent injustement dans l’ombre sur des récits grand public trop souvent boudés par les médias. Pour « Irons », il passe habilement du Canada à l’Indonésie faisant avec la même aisance frissonner puis suer ses lecteurs.

C’est l’excellente collection Troisième Vague, une référence en matière d’aventure dessinée, dernière rescapée de la refonte du catalogue des éditions du Lombard, créée en 1999 par Yves Sente, qui héberge « Irons ».

Henri FILIPPINI

« Irons T 2 : Les sables de Sinkis » par Luc Brahy et Tristan Roulot

Éditions du Lombard (12,45 €) – ISBN : 978 2 8036 7540 1

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Une réponse à « Irons » : escale indonésienne…

  1. PATYDOC dit :

    Cher Monsieur Filippini, auriez-vous mal lu la BD ? Ce ne sont pas les membres de la Fondation qui n’inspirent pas confiance à Irons, mais bien l’équipe de Starbridge…

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