On vous a déjà dit tout le bien que l’on pensait de la saga ébouriffante, délirante et jubilatoire « The Kong Crew » d’Éric Hérenguel… (1) Or, voilà que les éditions Caurette sortent une très belle intégrale de luxe de la trilogie (224 pages, dans sa version originale en noir et blanc grisé et en français) : une incroyable épopée hommage aux comics, aux pulps et aux vieux films fantastiques des fifties ! Ceci alors que le tome 3, cartonné et en couleurs, vient aussi à peine de paraître chez Ankama… La totale en noir et blanc ou les trois volumes en couleurs, vous avez donc le choix ! L’essentiel étant de ne pas passer à côté de ces aventures follement drôles, débridées et imaginatives, sous couvert de fable épique et écologique !
Lire la suite...« Los Guerilleros » de Jesús Monterde Blasco en intégrale !
Créés pour remplacer, entre 1968 et 1973, la série réaliste « Jerry Spring » par Jijé, lequel était parti de Spirou pour illustrer « Tanguy et Laverdure » dans Pilote, les quatre épisodes du western « Los Guerilleros » dessinés par l’immense auteur ibérique Jesús Blasco sont aujourd’hui intégralement compilés dans un seul et bel album aux éditions du Long Bec.
Les deux premières aventures parues dans ce journal des éditions Dupuis (les 62 pages du « Rapt de Marlowe » entre le n° 1557 du 15/02/1968 et le n° 1585 du 29/08/1968 — avec un dessin annonce au n° 1556 du 08/02/1968 — et les 42 pages de « La Route du condamné » entre le n° 1652 du 11/12/1969 et le n° 1667 du 26/03/1970) étaient proposées en couleurs, tandis que les deux dernières (les 32 pages de « L’Ombre de l’ancêtre » publiées entre le n° 1674 du 14/05/1970 et le n° 1691 du 10/09/1970 — avec une page annonce au n° 1673 du 07/05/1970 —
et les 30 pages du « Dernier Exploit de Durango Scott » dans les n° 1841 du 26/07/1973, 1842 du 02/08/1973, 1844 du 16/08/1973 et 1846 du 30/08/1973) l’étaient en noir et blanc :
le dernier récit étant présenté dans un grand format permettant d’apprécier pleinement le travail de Jesús Blasco (probablement secondé ici par ses frères Alejandro et Adriano), artiste d’ailleurs reconnu, par ses pairs, comme un virtuose du noir et blanc.
Pourtant, les responsables de cette nouvelle et belle version aux éditions du Long Bec, qui a fait l’objet d’un important travail éditorial (adaptation et réécriture, par le scénariste Roger Seiter, des textes traduits par Isabelle Krempp), ont opté pour une recolorisation totale en à-plats.
Elle a été effectuée par Amélie et Christian Lerolle, dans l’esprit des westerns des années soixante-dix/quatre-vingt, ceci afin de toucher un plus vaste public.Nous sommes donc en 1968, juste après le départ forcé d’Yvan Delporte de la tête de la rédaction du journal Spirou. Dans un premier temps, le grand patron, Charles Dupuis, prend lui-même la direction de l’hebdomadaire, avant que Thierry Martens, le futur Monsieur Archives de cet hebdomadaire, ne soit nommé sur le poste de rédacteur en chef, dans le courant de l’année 1969. Nous nous trouvons donc une période floue où il y eut même quelques intérimaires qui se succédèrent, pendant très peu de temps, pour essayer d’assumer très brièvement le rôle de capitaine du navire.
Plusieurs séries réalistes sont alors mises en chantier (« Stany Derval » de MiTacq, « S.O.S. Bagarreur » de René Follet et Maurice Tillieux…), dont quelques-unes dues à des auteurs espagnols :
« Los Guerilleros », bien sûr, mais aussi « Dan Lacombe » de Jordi Bernet et Miguel Cussó (1) ou « Paul Foran » de Monterd (l’un des pseudonymes de Jesús Monterde Blasco) et Gil ; ce dernier étant l’un des alias de José Ramón Larraz (2), lequel avait réussi, à cette époque, à avoir l’oreille de l’éditeur responsable.
D’après Thierry Martens (3), « Charles Dupuis avait une peur bleue de voir ses dessinateurs foutre le camp après avoir perdu Jijé, Morris, Paape, etc., et de n’avoir plus que des pages blanches dans le journal… Il était notamment tombé sur Larraz, un Espagnol plein de bagout qui avait à son tour introduit un tas d’autres Espagnols dans la maison, comme Bernet, Blasco, Puig. »
C’est d’ailleurs José Larraz (déjà auteur, sous le nom de Dan Daubeney, des séries d’aventures « Michaël » et « Christian Vanel », publiées depuis 1967 dans Spirou) qui a eu l’idée du western « Los Guerilleros »
et qui sera le scénariste (non crédité) du deuxième épisode, si l’on en croit Pierre Charles : l’éditeur du seul album francophone de cette série, dans l’introduction de « Les Guerilleros ».
Publié en noir et blanc à 2 100 exemplaires, au deuxième trimestre 1980, cet ouvrage broché contient le premier et le quatrième récit, l’auteur des textes de ces deux histoires, Miguel Cussó, étant un compatriote de Blasco, lui-même responsable du scénario du troisième récit.
Aucun de ces crédits n’est, hélas, mentionné dans l’ouvrage du Long Bec, qui reste pourtant, cela dit, indispensable aux amateurs, malgré cet oubli certainement involontaire.
Un deuxième opus prévu avec les épisodes 2 et 3 y avait été annoncé, mais ne fut jamais édité.
Dans son pays d’origine, ce western a aussi connu récemment, en 2018, une édition en album chez ECC Ediciones, également en noir et blanc. Jusqu’à lors, en Espagne, seul le troisième épisode avait eu l’honneur d’un album en couleurs, grâce à Editorial Pala, en 1973.
« Los Guerilleros » met en vedette Ray Walker, un cow-boy armé et toujours accompagné de son inséparable ami indien Yuma. Ils sont rejoints, dès la première histoire, par le charismatique vagabond mexicain Pedro Alvarado de Guzmán.
Ensemble, ils vont être confrontés à une série d’aventures risquées qui les mèneront dans le sud-ouest des États-Unis.
Quant à Jesús Monterde Blasco (né le 3 novembre 1919 à Barcelone et décédé le 21 octobre 1995), il s’agit d’un auteur phare de la bande dessinée espagnole, aussi doué pour les séries destinées aux enfants que pour celles d’action ou d’horreur.
Sa longue et prolifique carrière serait digne d’un « Coin du patrimoine » plus détaillé (depuis la rédaction de cet article, un gros dossier vient d’être consacré à Blasco dans le n° 161 de la revue Hop !, daté de mars 2019), mais sachez déjà que son parcours en bande dessinée commence en 1935, lorsqu’il remporte un concours — il n’est alors âgé que de 15 ans, dans Mickey : la version espagnole du Journal de Mickey.
Aussitôt après avoir envoyé des essais aux autres journaux qui ont enchanté sa jeunesse, il est employé dans la revue Pocholo et crée, la même année, un groupe de garçons espiègles (« Cuto, Gurripato y Camarilla ») pour le magazine Boliche. (4) Cependant, la guerre civile espagnole le même à combattre pour le Front républicain, comme opérateur radio, mais il finit par passer une partie de la guerre dans un camp de concentration en France, continuant pourtant à dessiner des figures féminines et des bandes dessinées inédites.
Après le conflit, et avoir effectué son temps légal de conscription, Blasco revient à la bande dessinée pour L’Almanach del Mago Merlin, puis replace, en 1940, son personnage de Cuto, qui devient un héros réaliste, journaliste et aventurier globe-trotteur, dans Chicos. Grâce à son imagination et la maîtrise de son trait de plus en plus expressif et réaliste, les jeunes lecteurs s’identifient facilement à ce héros publié dans un hebdomadaire qui allait marquer l’histoire de la bande dessinée espagnole.
De rares épisodes ont été proposés en langue française dans les récits complets Sciuscia (en 1954), Supplément à Plutos (sous le nom de « Masco », en 1956) ou Pampa (également en 1956).
Vu le succès foudroyant de « Cuto », le rédacteur en chef de Chicos demande alors à Blasco de lancer une bande dessinée destinée aux filles, pour son homologue féminin Mis Chicas.
Il crée alors, en 1941, Anita Diminuta : un personnage évoluant dans un monde féérique. Devenue très rapidement populaire, la série continuera jusqu’en 1951. (5)
En parallèle, dans Chicos, Jesús Blasco a également réalisées des bandes dessinées destinées à un public moins enfantin, telles que « La Escuadrilla de la muerte » en 1941 (5), « El País del oro negro » en 1942, « Los Tesoros del Gran Balkan »,« El Secreto de las Montañas Azules », « El Planeta misterioso » en 1944,
« En condor y el bebé » en 1948, « Una aventura en la India », etc. Par ailleurs, dans Mis Chicas, il illustre aussi une histoire similaire de courte durée, « Los 3 inseparables », qui s’adressait aux filles plus âgées.
Toutefois, à la fin des années quarante et pendant les années cinquante, Blasco travaille beaucoup pour le public enfantin avec, par exemple, « Pituso » dans Chiquitito en 1949 et « Topolino » dans Topolino en 1950 (traduction française dans Fillette en 1952 ou dans Pierrot, en 1952 et 1953), « Marcela » dans Florita en 1951 (en français dans Mireille, en 1955, puis des reprises dans Nano et Nanette en 1955 et Frimousse en 1960 et 1965) (6) ou « Yumbo » dans Yumbo en 1953. On peut aussi retrouver quelques traductions françaises de ces œuvres enfantines dans des magazines comme Fillette, Miaou ou Il était une fois.
Cependant, à partir de 1948, ses autres créations sont des séries plus réalistes et violentes comme « Episodios de guerra » publié par Augusta cette année-là, « Wild Batson el solitario » dans Chicos en 1952, « Dan Jensen » dans Alcotán en 1952 (dont un épisode fut traduit en langue française dans le périodique belge Samedi-Jeunesse en 1960), « Joe Bazoka » (dans Aventurero en 1953), « Smiley O’Hara » et « Shot Basky » – traduits en français dans Ouest magazine en 1953 sous le titre commun « Le Colonel » - ou « Dos hermanos » (dans El Coyote ou Nuevo Coyote en 1953).
Dans les années cinquante, avant la crise de l’édition BD en Espagne, Jesús Blasco se consacre à l’illustration et décide de chercher du travail à l’étranger : au Portugal (dans Mundo de aventuras ou O Mosquito), en Belgique ou France, et surtout en Angleterre, par l’intermédiaire de l’agence britannique Fleetway, en créant, par la suite (au début des années soixante), les studios Blasco avec ses frères Alejandro et Adriano, et même, un peu plus tard, Augusto, le plus jeune de la fratrie : notons que sa sœur Pili était, elle aussi, une dessinatrice de bandes dessinées espagnole réputée, travaillant notamment pour Mis Chicas.
Le premier travail important de Blasco au Royaume-Uni est un western mettant en scène le personnage de Buffalo Bill, publié dans le magazine Comet en novembre 1954 (puis dans Sun, jusqu’en 1959) : en France on le retrouve, dans Far-West aventures ou dans Héros du Far West, rebaptisé « Texas Jack », en 1957.
Il est suivi par bien d’autres séries de bandes dessinées du même genre : « Billy the Kid » pour Sun (1955), « Kit Carson » (1958), « Kansas Kid » (1958) et « Buck Jones » (1959), publiées dans Cowboy Picture Library (et traduites en France dans divers titres des éditions Impéria comme Kit Carson, Buck John, Tex Tone, Indians,, Nero Kid.., entre 1958 et 1963), « Gunsmoke at Rimrock » dans Film Fun en 1961 (traduit en français dans le petit format Whipee ! sous le titre de « Panique à Rimrock » en 1963), « Vengeance Trail » (une adaptation du roman de Max Brand, traduite en français dans Rintin-tin sous le titre de « La Piste de la vengeance », en 1963) et « Blackbow the Cheyenne » proposées dans Eagle, en 1962…
On pourrait citer aussi des récits de guerre dans Battle Picture Library et War at Sea Picture Library entre 1962 et 1965 (certains sont traduits en français dans les petits formats Navy ou Bill Barness en 1964 et 1965), « Robin Hood » dans Sun en 1957 (traduit en français dans Mireille, en 1959, et dans les pockets Oliver en 1960 et 1961 ou Robin des Bois en 1967) (7) et « Dick Turpin » pour Sun (1958),
ou encore les séries pour les tout petits publiées dans Playhour (entre 1958 et 1959) : « Ali Baba » (en français dans Femmes d’aujourd’hui en 1958 et dans Miaou en 1970), « The Story of Donkey Skin » (« Peau d’âne » dans Femmes d’aujourd’hui en 1959 et dans Miaou en 1974), « The Dancing Princesses » (« Le Bal des princesses » dans Miaou en 1971) ou « The Story of Pinocchio » (« Pinocchio » dans Femmes d’aujourd’hui en 1958)… La revue féminine belge Femmes d’aujourd’hui traduira aussi « Hansel et Gretel », « Blanche Neige » et « Les Astuces de Roubilardinet », entre 1958 et 1960.
Comme nous l’avons vu, Blasco, dont les capacités de travail étaient étonnantes, produit aussi une partie de ses travaux alimentaires pour la Belgique et la France. Notamment des biographies ou des récits sentimentaux publiés dans les magazines Bonnes Soirées (« Marco Polo », en 1954), Ici Paris (histoires d’amour avec textes sous les images, en 1955) et Femmes d’aujourd’hui (« Le Secret de Val D’obré », « Mon cœur a son secret », vers 1957, ou encore « Le Secret de Teresa », publié ensuite en Espagne sous le titre « La Gran Aventura de Teresa », dans Jóvenes, en 1963)…
Parmi ses productions étrangères publiés plus tard dans son pays d’origine, citons aussi « Jim Temible »
ou « Los Gemelos », deux aventures publiées respectivement dans Cuto et chez Dólar, en 1965.
Dans les années soixante, il démontre aussi son talent sur des bandes dessinées sentimentales proposées dans certains magazines britanniques pour filles : Playhour, Marty, Famous Romance Library, Mirabelle, Valentine, Cherie, Roxy, Marilyn, Serenade, Love Story et autres. Cependant, ses travaux les plus connus en Angleterre restent « Edward and the Jumblies » (série d’aventures pour enfants publiée dans le magazine Teddy Bear pendant plus d’une décennie, à partir de 1963), « Rob Riley » dans Ranger en 1965, « The Indestructible Man » dans Jag en 1968 (des scénarios de Scott Goodall traduits sous le nom de « Mark l’invincible » dans le petit format Rocky Rider en 1971 et 1972), « Montezuma’s Daughter » d’après Henry Rider Haggard dans Look and Learn en 1968 (traduction française sous le titre « La Fille de Montezuma’s » dans le petit format Lancelot), des bandes didactiques pour Tell Me Why en 1968 (« Alexandre le Grand » est traduit en français dans l’hebdomadaire Je sais tout d’Édi-Monde l’année suivante),et surtout « The Steel Claw » : « Main d’acier » en français, dans L’Épatant en 1967, puis de 1968 à 1980 dans des pockets éponymes édités par Gemini, structure reprise par les éditions de l’Occident de Jean Chapelle en 1970. Des rééditions sont ensuite proposées, toujours chez Chapelle, de 1975 à 1977, puis en 1980.
Cette série, publiée à l’origine dans la revue anglaise Valiant, entre 1962 et 1968, puis dans Vulcan (1975-1976), a été créée par le romancier fantastique Kenneth Bulmer, lequel a officié sur les trois premiers épisodes, puis repris, sur le plan scénaristique, par Tom Tully.
Le personnage (un infirme qui, par accident, va être lié à une griffe électronique, grâce à laquelle il peut devenir invisible, à l’exception de sa main d’acier, et utiliser l’électricité à des fins obscures .
Au tournant des années 1970, comme nous l’avons vu, il travaille en Belgique sur quelques épisodes de « Paul Foran » avec José Larraz (« Le Mystère du lac » en 1968, « Le Gang des vampires » et « Chantage à la Terre » en 1969) et sur « Los Guerilleros » dans Spirou : des albums ont été publiés aux éditions Dupuis entre 1976 et 1978.
On le retrouve aussi en Italie dans Il Intrepido (avec « Mister Kapa » en 1978), dans Bliz (« Tour Trissac » en 1979 – des scénarios d’Angelo Saccarello, dont certains sont traduits dans les éphémères versions de Fog et Bliz chez Arédit, en 1979 et 1880 -, « Kira », « King Jim » en 1981, « Kaan Marco Polo » en 1982) ou dans Il Monello (« Crazzy Jazz » en 1980), alors qu’il poursuit ses travaux pour la Grande-Bretagne en collaborant à Once Upon a Time (« Alice in Wonderland », en 1970, et bien d’autres contes pour enfants, tel celui datant de 1969 et traduit « La Princesse endormie » dans le journal pour enfants Il était une fois des éditions des Remparts, en 1970), à Look and Learn (avec des récits didactiques entre 1974 et 1975) et aux premiers numéros de 2000 A.D. en 1977, avec « Invasion ! » sur des scénarios de Pat Mills et de Gerry Finley-Day.
Cette série est traduite en français dans le petit format Force X en 1980 : d’ailleurs, d’autres pockets proposent aussi ses différents travaux de l’époque comme Brik en 1976 (« L’Hirondelle des mers », des scénarios de Mike Butterworth, sans doute réalisés pour la Suède ou l’Allemagne), Sunny Sun en 1977 (avec « Tony Steel », une reprise de « Slave of the Screamer », des scénarios de Tom Tully publiés dans Valiant en 1970), En piste en 1978 (« Étoile de Rustford »), Super Force en 1980, Sergent Guam en 1981 (« Sergent Guam », scénarios Eugenio Sotillos), La Route de l’Ouest en 1984 et 1985 (« Pacaguara », scénarios de Claudio et Graziano Cicogna, publiés dans l’hebdomadaire italien Full, en 1983).
En France, il travaille également sur une adaptation de « La Bible » pour Fayard et Mame en 1977 (puis pour Dargaud, sous la coordination de Claude Moliterni, en 1983 et 1986).
Bien entendu, même s’il s’y fait un peu plus rare, il travaille toujours pour son pays natal : outre un essai peu concluant de revival de « Cuto » en 1974 dans la revue Chito (« Cuto y Anita »), on le retrouve en 1977 dans le magazine Mataratos avec quelques nouvelles humoristico-érotiques, dans Primeras noticias avec « Zacarías Grimm » en 1978, chez Dalmau Socias avec « Tumac » en 1979 (coproduction Interpress-Sémic pour la Suède et le Danemark en 1978, reprise en France dans le petit format Nevada de 1981 à 1983), dans Comix Internacional en 1982 ou dans le Cimoc des éditions Norma en 1986, ainsi que sur « Dulce Frenesí » écrit par Andres Martín et sur « El Capitán Trueno » pour Bruguera avec le scénariste Victor Mora (en 1986), en compagnie duquel il entreprend également « Tallafero » : une série médiévale publiée en 1987 dans le quotidien catalan Avui. On le retrouve encore en Italie, la même année et ceci jusqu’en 1994, sur « Tex Willer » chez Bonelli (épisodes traduits en France dans Rodéo de 1991 à 2001, ou dans Rodéo spécial en 1992),
ou encore aux États-Unis sur des récits complets pour le Creepy de Warren Publishing ou le Vampire Tales de la Marvel (l’un deux, « Lifeboat ! », sur scénario de Gerry Conway et publié dans le n° 1 de Monsters Unleashed Annual, est proposé en français dans L’Écho des savanes spécial USA en 1981 sous le titre « Canot de sauvetage »).
Son dernier travail, « Rastro de Vengaza », est publié en 1995 dans El Boletín, mais sachez qu’il a également coécrit, avec José-Maria Parramón, un livre enseignant la technique de la bande dessinée qui a connu maintes rééditions : « Cómo dibujar historietas », à l’Instituto Parramón, en 1966.
En 1982, Jesús Blasco avait reçu le Prix Yellow Kid, remis par l’organisation du festival de bande dessinée de Lucca en Italie, pour l’ensemble de son œuvre, et, en 1990, le titre de chevalier des Arts et Lettres par le président de la République française, alors que sa reconnaissance arriva tardivement en Espagne ; ceci malgré le fait qu’une grande partie des fans et des critiques, qui le reconnaissaient comme « Le patriarche de la bande dessinée espagnole », était unanime pour admirer son graphisme classique où il avait assimilé le meilleur d’artistes américains comme Alex Raymond ou Milton Caniff.
Gilles RATIER
Merci à Bernard Coulanges pour avoir scanné les pages intérieures de Spirou.
(1) Voir Jordi Bernet : un Espagnol au pays des Belges…
(2) Voir L’étonnante carrière de José Ramón Larraz.
(3) Extrait d’une interview de Thierry Martens publiée dans « Yvan Delporte réacteur en chef » par Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault, chez Dupuis, en 2009.
(6) Voir Mireille, un hebdomadaire pour le lectorat juvénile féminin… (deuxième partie).
(7) Voir Mireille, un hebdomadaire pour le lectorat juvénile féminin… (troisième partie) et Mireille, un hebdomadaire pour le lectorat juvénile féminin… (quatrième et dernière partie).
« Los Guerrilleros » par Jesús Blasco
Éditions du Long Bec (29 €) – ISBN : 978-2-37938-000-6
Ce dessinateur est fabuleux, je l’ai toujours admiré ! Quand ces planches paraissaient dans « Spirou », je les découpais (avec celles de l’ignoré ROGé, d’ailleurs), et je réalisais mes albums moi-même !! Qu’est-ce que je peux aimer son dessin ! Magnifique, éternel ! Merci à lui pour ces moments d’évasion, de rêves…
Il n’y a vraiment que sur BDzoom qu’on trouve de pareils articles, bravo et merci !
Merci à vous de nous lire…
Bien cordialement
Gilles Ratier
ça c’est de l’article ! )
Merci Mariano !
Gilles
Magnifique article, très généreusement illustré! Merci Gilles!
Et merci à toi de nous lire !
Gilles
Quel travail! Mais où allez-vous chercher tout ça? Fantastique!
Merci Patydoc ! Eh oui, c’est du boulot… et beaucoup de temps passé à essayer de trouver l’iconographie adéquate… Et comme j’ai de moins en moins de temps, ce genre d’article se fait de plus en plus rare (rires) !
Bien cordialement
Gilles
Impressionnant. Merci Gilles pour cet imposant article patrimonial.
J’avais pour ma part acquis le superbe album « Guerilleros » chez Aapoum Bapoum, lorsqu’ils avaient déniché un petit stock de neufs il y a une grosse poignée d’années (pour …3€ !), et j’envisageais de recourir aux Spirous cités afin de compléter cette bonne série. L’édition du Long Bec arrive donc à point nommé. Leur catalogue commence d’ailleurs vraiment à contenir de petits bijoux. Grâce leur soit rendue.
De rien ! Tout le plaisir était pour moi (rires) !
Gilles
Hi Gilles,
Blasco’s first strip for the UK nursery weekly Playhour, ‘The Story of the Babes in the Wood’ (1957), can be found here: https://bearalley.blogspot.com/2011/04/ron-embletons-first-painted-strips.html.
The British artist Ron Embleton did some alterations to Blasco’s artwork, but exactly what is impossible to see.
Hope you’ll enjoy the scan.
Kind regards from The Netherlands,
John Wigmans
Thank you very much, John !
Gilles
Bonjour.
Merci Mr Gilles Ratier pour cet excellent et riche condensé historique de cet immense dessinateur ,je dirais maître Blasco j’y ai appris par exemple qu’il avait reçu le titre de chevalier des arts et lettres du président français ;les illustrations sélectionnées de ses œuvres sont magnifiques de détails, de couleurs ainsi que l’importance des ses personnages bien travaillée .Encore Merci et félicitations pour cet enchantement des yeux,et de l’esprit ,même si je ne comprend pas les dialogues en Anglais ,Italien ou Espagnol c’est un ravissement comme savaient le faire ces dessinateurs d’antan.
Je possède cet intégrale de Los Guerrilleros de chez Long Bec dont j’ai appris malheureusement la fermeture définitive cela m’attriste de voir disparaître ces éditeurs courageux s’évertuant à rééditer des titres comme le Cid de Pallacios ou Mohawk River de Boselli dont j’avais fait l’acquisition également.
Bien cordialement