Increvable Michel Vaillant…

Depuis 1957, les aventures de Michel Vaillant passionnent les amateurs de courses automobiles mais aussi les lecteurs moins accrocs aux sports mécaniques, qui se sont attachés à la famille du célèbre pilote.Jean Graton, avec la complicité de son épouse Francine, a créé une famille pas vraiment comme les autres qui a touché des centaines de milliers de lecteurs. Aujourd’hui, son fils Philippe poursuit la saga.

« L’Empire Vaillant » s’effondre. Après la mort tragique de son frère Jean-Pierre, Michel, soupçonné de l’avoir tué, est arrêté par les policiers juste après sa victoire aux 24 heures du Mans. Son père Henri, victime d’une escroquerie conduite par Ethan Dasz qui a juré de le détruire, est contraint de lui vendre le géant industriel qu’il a construit. L’entente n’est pas au beau fixe entre Patrick, le fils de Michel et Jean-Michel, celui de Jean-Pierre.

Cinq mois plus tard c’est à Macao où se déroule le Grand prix FIA F3 World Cup que sonne l’heure des règlements de comptes. À Austin au Texas, Steve Warson, grand défenseur de la cause écologique, se présente pour le Parti Démocrate au poste de sénateur. L’ancienne génération des Vaillant va devoir compter sur la nouvelle pour sortir la tête haute de cette dramatique situation.

Après 70 albums publiés en 50 ans portant la signature de Jean Graton, réalisés jusqu’en 2007 avec le concours de son studio, la série s’est essoufflée bien que le succès de l’édition intégrale en vingt volumes, publiée aux éditions du Lombard de 2008 à 2013, confirme l’attachement des lecteurs pour la famille Vaillant.

A partir de 2012, les éditions Dupuis débutent sous le label Dupuis/Graton une nouvelle saison qui se veut plus moderne. Philippe Graton, fils du créateur et scénariste des derniers albums du premier cycle s’adjoint l’aide de Denis Lapière qui apporte de l’humanité et de la crédibilité aux personnages. Au dessin, le duo Marc Bourgne et Benjamin Benéteau modernise le « style Graton » jusqu’alors imposé aux membres du studio Graton. Le premier se spécialise dans les décors et les voitures, le second dans la réalisation des personnages. Après six albums dessinés à quatre mains, Marc Bourgne quitte le bateau pour se consacrer à la jeunesse d’un autre personnage emblématique de la BD franco belge : Alix (annoncée pour novembre par les éditions Casterman, la parution de l’album est reportée début 2019). Avec ce premier album réalisé en solo Benjamin Benéteau ne démérite pas, bien que ses personnages souffrent d’une certaine raideur et qu’il est parfois difficile de les reconnaître. Un dessin en noir et blanc imprimée sur papier de qualité représentant la couverture de l’édition collector est encarté dans l’album.

À noter que l‘édition collector  (« Macao l’enfer du décor ») est proposée avec un dossier de 24 pages et une couverture inédite (80 pages couleurs, 24,95 €).

Henri FILIPINI

« Michel Vaillant T7 : Macao » par Benjamin Benéteau, Philippe Graton et Denis Lapière

Éditions Dupuis (15,95 €) – ISBN : 978 2 8001 7422 8

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5 réponses à Increvable Michel Vaillant…

  1. Marcel dit :

    « Au dessin, le duo Marc Bourgne et Benjamin Benéteau modernise le « style Graton » jusqu’alors imposé aux membres du studio Graton. Le premier se spécialise dans les décors et les voitures, le second dans la réalisation des personnages. »

    C’est le contraire, en fait. D’où la raideur signalée dans les personnages depuis le départ de Bourgne.

    « Après six albums dessinés à quatre mains, Marc Bourgne quitte le bateau pour se consacrer à la jeunesse d’un autre personnage emblématique de la BD franco belge : Alix. »

    Ce n’est pas exactement la raison de ce départ (mais peut-être est-ce juste la tournure de phrase qui fait penser qu’Alix est la raison de l’abandon de Vaillant). Il s’explique sur son site :

    « Malheureusement, toutes les histoires ont une fin, et au terme des six premiers tomes de la Nouvelle saison de Michel Vaillant, il m’est devenu impossible de continuer à travailler avec Graton éditeur.

    Principale raison de cette impossibilité : la méthode de travail de Graton éditeur, facteur d’un stress permanent. Scénario en perpétuel évolution, aller-retours permanents, validations (jamais définitives) à chaque étape du travail, bricolages jusqu’à la dernière minute (et donc risque accru d’erreurs)… Je ne supportais plus l’énervement généralisé provoqué à chaque fin d’album par cette façon de procéder et éprouvais de moins en moins de plaisir à dessiner Michel Vaillant. Il me paraissait indispensable de mettre en place une organisation rationnelle du travail, seule façon de coordonner intelligemment les très (trop) nombreuses personnes impliquées dans le processus de création d’un album : deux éditeurs, deux scénaristes, deux dessinateurs, deux coloristes, une directrice artistique, un directeur du développement de la marque Michel Vaillant… Mais Graton éditeur a refusé de mettre en place cette méthode que j’appelais de mes vœux. »

    Et il détaille un peu plus ce départ ici (et il n’est pas tendre avec Graton éditeur) :
    http://www.marcbourgne.fr/michel-vaillant.html

  2. Fabio Fiorello dit :

    Je crois que le départ de M. Bourgne c’est une vrai vulnus pour la série. Un dessinateur avec le talent, la précision et les qualités de M. Bourgne est vraiment difficile à remplacer. Merci à Marcel d’avoir rappelé les raisons de ce départ. J’espere vivement revoir très tôt M. Bourgne en librairie. D’ailleurs je trouve certaines observations de Bourgne au sujet de la promotion de M. Vaillant très pertinentes

  3. Henri Khanan dit :

    ehehe! Monsieur Bourgne n’est pas content de ne pas avoir été invité à Macao pour des repérages, ce qui peut se comprendre puisque son rôle se limite à dessiner les personnages. Mais il y a les natifs de Macao à mettre en scène, il peut être utile de voir comment ils s’habillent, se coiffent, etc. Tout cela est assez mesquin de la part de l’éditeur, on comprends qu’il parte animer Alix, et on lui souhaite plus de plaisir avec le gaulois romanisé, fort vaillant lui-aussi!!

  4. Schetter dit :

    Fils de garagiste et amateur de bandes dessinées dès mon plus jeune âge, je me souviens des cadeaux de mon père et notamment de la première édition du « Grand Défi ». Encore adolescent, j’avais assisté à une séance de dédicaces de Graton et de Tibet dans un grand magasin à Bruxelles. J’étais fasciné et cet engouement m’a propulsé dans la vie et le métier… d’auteur de BD. Plus tard, bien plus tard, j’ai eu l’heureuse opportunité de rencontrer Jean Graton et son fils Philippe. Dans « mes » bibliothèques dorment les 59 premiers volumes de Michel Vaillant. Je n’ai pas été au-delà. J’applaudis au prolongement médiatique de la série par les films et le succès de véritables voitures de course sous le logo des Vaillante. Je regrette cependant le prolongement de la série avec des choix scénaristiques regrettables comme le suicide du personnage le plus intéressant. C’est un effet. Mais la disparition de Jean-Pierre Vaillant coupe mille possibilités de faire évoluer la série dans un univers industriel, de l’étoffer. Bref, une grosse erreur. Il faut avoir le courage de dire « stop ».

  5. Ping : Territoire social & Voiture # 2 – Site Specific

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