« Jeanne, détective de la jungle » par Lucie Maillot et Michel-Yves Schmitt

Cette belle édition au format à l’italienne d’un thriller animal amusé fait partie de ces beaux petits livres que l’on hésite, malgré leur sujet, à confier aux menottes enfantines. Si la bande dessinée s’adresse sans conteste aux primo-lecteurs, le livre, lui, trouve naturellement sa place dans de belles bibliothèques dont on le sortira pour sourire à l’occasion de l’humour des dialogues ou de la cocasserie des situations.

Dans une jungle paisible, à la limite d’une savane arborée, vit la très maligne Jeanne. La petite fille habite dans une maison en bois construite sur un grand arbre. Elle peut jouer aux échecs sur sa grande terrasse avec ses amis singes – Léon-Casimir et François-Xavier- ou étendre son linge au-dessus d’une branche gigantesque. Sa vivacité d’esprit et sa bonne humeur communicative l’ont faite accepter par toute la faune locale.

Jeanne, détective de la jungle page 3

Un beau jour, c’est toute une famille pique-bœuf, des oiseaux qui se nourrissent en picorant des parasites sur le dos des gros herbivores, qui vient la voir. Sylvie-Églantine, la maman, est en pleurs : son mari a disparu depuis six jours or ce n’est pas le genre de Marcel-Émilien de laisser les siens sans nouvelles.

Toute affaire cessante, Jeanne laisse en plan ses travaux ménagers pour entamer son enquête. Très vite, elle est sur la trace de trois suspects potentiels ; Lucien-Jérémie, un éléphant acariâtre, Damien-Jean, un buffle peu commode et Gaspard-Luc, un rhinocéros myope gêné par des tiques qui s’attaquent à ses nombreuses plaies purulentes. À Jeanne de démasquer le coupable lors d’une ultime confrontation…

Jeanne, détective de la jungle page 5

Cette première enquête terminée, Jeanne se délasse sur sa terrasse. Elle affronte François-Xavier dans une partie d’échecs très serrée quand un sifflement continu vient perturber leur concentration, suivi de l’arrivée d’un essaim d’abeilles. Ils découvrent un peu plus tard l’intérieur de la maison sans dessus-dessous. Mais qui donc a mis ce bazar ? Les investigations de la détective en short la conduisent sur les traces de trois coupables en puissance : un oiseau-indicateur pusillanime, un ratel grognon ou des serpents boulimiques…

Jeanne, détective de la jungle page 13

Ce bel album de plus de 60 pages présente deux enquêtes animalières bien construites avec suffisamment de suspens et d’humour pour intéresser petits et grands. Michel-Yves Schmitt s’est lâché dans la création de prénoms composés, pour le moins originaux, d’animaux aux caractères bien trempés mais tous attachants par leurs petits malheurs et les émotions qu’ils transmettent.

Le scénariste de « Où es-tu Léopold », prix des écoles à Angoulême en 2012, a introduit dans ce thriller animalier des informations peu connues sur la vie de la faune africaine comme par exemple sur l’entente entre oiseau indicateur et ratel – petit carnivore réputé pour son comportement féroce – pour trouver des ruches sauvages, les détruire afin de dévorer le miel, pour le ratel, et picorer larves et cire pour le volatile.

La maison de Jeanne

Les aquarelles délicates et précises de Lucie Maillot jouent sur l’ensemble de la gamme des tonalités de l’Afrique tropicale. L’illustratrice utilise astucieusement tout l’espace des planches de cette bande dessinée décalée sans cases mais non sans malice.

Laurent LESSOUS (l@bd)

« Jeanne, détective de la jungle » par Lucie Maillot et Michel-Yves Schmitt

Éditions La boîte à Bulles (16,00 €) – ISBN : 978-2-84853-317-8

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