Apparue pour la première fois dans le mensuel Tchô ! en 2003, Lou est devenue un best-seller de l’édition, avec plus de trois millions d’albums vendus, une série d’animation, un long métrage, des traductions dans le monde entier… Un tel succès méritait bien cet ouvrage anniversaire, qui nous propose — en plus de 300 pages — de revenir sur l’histoire de l’héroïne qui a grandi avec ses lecteurs. Tout en ouvrant généreusement ses carnets de croquis, Julien Neel évoque — au cours d’un long entretien — son propre destin, lié depuis 20 ans à celui de la petite fille blonde devenue grande.
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Glénaargl !, la nouvelle collection trash des éditions Glénat, démarre sur les chapeaux de roues avec un hilarant recueil de chroniques acides en une page sur la vie de couple, signées par Fabcaro : un auteur décapant qui a su récemment faire sa place dans le monde très dur du 9e art, prouvant qu’il était capable d’utiliser un humour décalé (notamment avec son « Zaï zaï zaï zaï » qui a obtenu le grand Prix de la Critique ACBD 2016) ou de s’atteler à des reprises réussies de personnages mythiques de la bande dessinée franco-belge (« Achille Talon » ou « Gai-Luron », par exemple).
Certaines de ces premières planches passant au vitriol des situations de couple banales ont d’abord été publiées dans le magazine Aaarg !, dont le rédacteur en chef, Pierrick Starsky, est devenu aujourd’hui le responsable de ce récent grinçant label du groupe Glénat. Fabcaro y détourne, vers l’absurde, ce tue-l’amour qu’est le quotidien : ce qui donne lieu à des retournements cocasses, voire surréalistes.
À l’instar d’autres travaux qu’il réalise régulièrement (notamment, sa page hebdomadaire dans Les Inrocks ou ses parodies de récits sentimentaux style romans-photos regroupés dans l’album « Et si l’amour c’était aimer ? » paru l’an passé chez 6 pieds sous terre), le style graphique qu’il utilise est sobre et dépouillé, très stylisé : les décors sont quasi inexistants dans des pages basées systématiquement sur un gaufrier à six cases ; quant aux personnages, ils sont statiques et inexpressifs, en total décalage avec l’acidité et la vitalité des dialogues.
D’ailleurs, plus les personnages sont schématiques et plus les tirades ou les mises en situation sont drôles : le contraste entre ce qui est raconté et l’impassibilité du trait étant l’un des poncifs humoristiques récurrents de cet habile narrateur.
Cependant, pour rythmer une inaction qui pourrait sembler trop omniprésente, Fabcaro joue aussi avec d’autres dispositifs narratifs. Ainsi, répète-t-il parcimonieusement certains gimmicks, comme celui où un homme attend naïvement, au lit, toute la journée (et à des heures précises), que sa femme revienne avec les croissants pour le petit-déjeuner, lui laissant des messages ridicules sur son portable… Bref, cette compilation d’humour au second degré sait appuyer là où ça fait mal et beaucoup de couples risquent de se reconnaître, au gré des pages !
Gilles RATIER
« Moins qu’hier (plus que demain) » par Fabcaro
Éditions Glénat (12,75 €) — ISBN 978-2-344-02579-6
J’aime beaucoup l’humour détonnant de Fabacaro et ce que j’appelle son « acidité drôlatique », qui est d’autant plus savoureuse quand elle inonde des contextes ou des situations qui, a priori, ne sont pas sensés engendrer l’hilarité ! (exemple éclatant parmi d’autres : son « Carnet du Pérou » paru chez Six Pieds Sous Terre en 2013, dont la force comique a pris par surprise un lectorat étonné et ravi de l’expérience !).
Ici, l’humour est toujours au rdv, pas de doute ; mais ce parti-pris radical, bien qu’audacieux et sûrement efficace, me laisse un peu sur ma faim. La répétition des cases presque à l’identique aura du mal à satisfaire pleinement mon appétit graphique (… et pourtant le plat de nouilles en couverture est copieux, comme quoi… haha).
Merci pour cette chronique, M. Ratier, toujours un plaisir de vous lire (ou relire) !
Merci à vous pour votre commentaire et vos éloges !
Bien cordialement
Gilles Ratier