Les Cahiers de la BD : copieux et pointus…

Et de trois ! La nouvelle formule des Cahiers de la bande dessinée présente son troisième numéro, tout aussi copieux que les deux précédents. Un sommaire riche et varié s’adressant à un lectorat pointu, boudant toujours avec persévérance la bande dessinée grand public.

C’est toujours sous la forme de six cahiers que la revue présente à ses lecteurs ses nombreuses rubriques et articles.

Le cahier Chronique réuni une série de textes courts où Jake Raynal évoque « Lucky Luke », François Ayroles se souvient d’Alberto Breccia remettant une médaille à José Munoz, Martin Veyron fait le parallèle entre « La Famille Fenouillard »  et « Carload O’Comics », Got fait son petit théâtre, Daniel Merveille parle des origines des phylactères…

Le cahier Iconique présente un long et passionnant entretien avec Frank Le Gall, dont le nouveau « Théodore Poussin » vient de sortir et qui parle avec émotion de sa renaissance graphique, Pascal Rabaté ouvre un copieux album de photos de famille où il déroule et commente toute sa vie, enfin Lisa Mandel se prête à une interview dessinée en six planches signées Lisa Lugrin et Clément Xavier.

Le cahier Technique dévoile les petits secrets de Jacques Martin, le créateur d’Alix, et propose un étonnant article de Lucie Servin qui, avec l’aide de Fred Bernard (« Essence »), évoque quelques courses poursuites fameuses dans la BD.

Le cahier Monographique est confié à Lewis Trondheim qui, après huit volumes de ses « Petits Riens »,  parle de sa conception de l’autobiographie par le texte et par l’image. Ce riche dossier est complété par la reprise de « Chiquenaude », récit peu connu en neuf pages réalisées en 1996 pour la revue Les Inrockuptibles. 

Art et bande dessinée est le sujet ardu, pour le profane, du cahier Thématique qui invite en vrac le psychanalyste Serge Tisseron, Picasso, Max Ernst, Lyonel Feininger, Frans Masereel, Isodore Isou, Hervé Di Rosa mais aussi Michael Kupperman, Jean Ache, Maurice Tillieux, Fred et Alexis, Jens Harder, Guido Crépax et Willem, Jijé, Will, Loustal, Alex Barbier, Tobias Schalken, Mattotti, Loustal… Ca vole haut la BD !

Le cahier Historique revient sur mai 68 avec un article nostalgique sur L’Enragé de Siné et un  portrait de l’éditeur Jean-Jacques Pauvert. Vincent Bernière explique les raisons de l’arrivée de la BD et du dessin de presse au Japon et Elric Dufau a découvert un étonnant « Tintin japonais ».

Enfin,  le cahier Critique analyse quelques nouveautés pas forcément dans le populaire et propose le troisième chapitre de « La Grande Aventure de la BD »  de Christian Staebler, illustré de strips parodiques signés Alain Grand.

Même si cette nouvelle version des Cahiers de la BD ne plaira pas à tout le monde, force est de reconnaître le travail impressionnant effectué par Vincent Bernière et son équipe.

Henri FILIPPINI

Les Cahiers de la BD n° 3

196 pages en couleurs et en noir et blanc (12,50 €), en kiosques (info@lescahiersdelabd.fr).

Galerie

6 réponses à Les Cahiers de la BD : copieux et pointus…

  1. PATYDOC dit :

    Je ne savais pas que les avis sur la BD de la pastèque Y. Jadot (Vert à l’extérieur, Rouge à l’ intérieur) s’adressait à un « lectorat pointu « …

  2. Joachim Duplomb dit :

    Ah Bon ? Morris, Frank Le Gall, Jacques Martin, Jean Ache, Maurice Tillieux, Alexis, Jijé, Will,… ce n’est pas de la  » bande dessinée grand public » ?

  3. Pierre dit :

    Beaucoup de choses intéressantes dans ce n°, mais… l’interview de F. Le Gall sort tout droit des « cahiers de Th. Poussin », illiustrations comprises (série qualifiée en introduction de « cultissime », rien que ça !), on nous ressort une BD de F. Cestac de 2008, un texte co-signé par P. Sterckx (mort en 2015), et il y a 27 pages (!) sur ou de L. Trondheim… Pour la troisième fois, j’ai une vague impression d’immense fourre-tout…
    Ces critiques (faciles) mises à part, l’amateur que je suis ne boude pas son plaisir !

  4. DAMACIS dit :

    Numéro tout aussi copieux et inégal que les précédents.
    La vraie surprise provient d’une phrase relevée dans l’éditorial de Vincent Bernière : « N’empêche, que de chemin parcouru depuis ce jour de 1969 où le critique de cinéma Claude Beylie inventa l’expression de 9ème art »…
    Là, je reste pantois. J’ai toujours cru que l’expression était née d’une fameuse rubrique tenue par Morris et Pierre Vankeer au sein du Journal Spirou de 1964 à 1967, et qui s’intitulait « Neuvième art, musée de la bande dessinée ».
    Comme quoi…

  5. Précision. Voici ce que j’écrivais en août 2010 dans un portrait biographique de Morris paru dans le n° 17 de l’encyclopédie « Planète BD » (éditions Hachette Collections) :
    Le 17 décembre 1964, dans le n° 1392 du journal « Spirou », Morris inaugure la rubrique « Chronique du 9e art » avec Pierre Vankers. C’est à cette occasion que les deux hommes semblent avoir classé la bande dessinée au 9e rang des arts. Néanmoins, dans une série d’articles parus à partir de 1964 également, le critique de cinéma Claude Beylie parle également du 9e art au sein de « Lettres et Médecins », le supplément littéraire de la revue « La Vie médicale ». Il est fort probable qu’il s’agisse d’une simple et heureuse coïncidence.
    CQFD

  6. DAMACIS dit :

    Merci pour la précision. La confusion viendrait alors de « ce jour de 1969″.
    J’apprends aussi que la gastronomie revendiquait dès 1928 l’appellation…

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