« Britannia » T1 par Juan José Ryp et Peter Milligan

L’univers Valiant et les éditions Bliss s’ouvrent à de nouveaux horizons en publiant le premier tome d’une nouvelle série fantastico-historique se déroulant en Britanie, en 65 après J.-C. Un début prometteur et saisissant !

Étrurie : alors qu’il est en pleine campagne militaire, le centurion aguerri Antonius Axia est sollicité par la grande prêtresse vestale Rubria, afin d’aller sauver une de ses condisciples, enlevée par une secte. Cette mission périlleuse, qu’il devra mener avec trois de ses meilleurs soldats ne sera cependant pas officielle et pourrait donc être considérée légalement par son empereur, Néron, comme une désertion. Le pouvoir néanmoins très puissant de Rubria devrait l’aider, mais… suffira-t-il pour affronter l’autre mission qui l’attend en Britanie, colonie romaine la plus éloignée au nord ? Des événements tragiques et étranges liés à cette affaire s’y déroulent en effet, et Antonius devra affronter bien plus dangereux que la folie d’un empereur…

Peter Milligan est un auteur que l’on a déjà pu remarquer sur des titres comme les « X-Men », « X Statix »  (série délirante dessinée par Mike Allred) et « Human Target » (un très bon thriller publié chez Urban) mais il a aussi réalisé des passages remarqués sur les séries « Hellblazer », « Animal Man » ou « Miracle Man ». Dans ce nouveau récit situé dans l’Antiquité, on retrouve sa faculté à proposer des scenarios serrés de style thriller, ici baigné dans des ambiances fantastiques, voire horrifiques. Les tomes 1 à 4 de la mini série originale de 2016 sont rassemblés.

« Britannia » pourra rappeler un peu l’autre série franco-italienne de Richard Marazano et Marcello Frusin, du même genre, débutée en 2012 chez Dargaud : « L’Expédition ». Un triptyque fantastique très réussi mettant en scène un commando de légion romaine en expédition africaine, qui devra survivre aux coutumes et superstitions locales. Sauf que « Britannia » est écrit par des Américains ! Détail qui a son importance. Ici les auteurs se sont davantage appuyés sur un socle historique très concret : le règne de l’empereur Néron, et le rôle des vestales, ces prêtresses intouchables, pour mieux pouvoir s’en éloigner. La où « L’Expédition » part très vite sur un continent et un scénario d’aventure, « Britannia » multiplie les allers-retours entre politique intérieure (à la « Alix ») et les sombres mystères liés au paganisme et au druidisme. L’aspect démoniaque est cependant présent dés l’introduction, via la figure de Orkus, esprit maléfique invoqué par les tribus autochtones. Antonius Axia a été en contact avec ce démon mais il est protégé par les vestales. Ce centurion au charisme fort enquête tel un Sherlock Holmes dans le camp romain suspect éloigné de Rome, où la légion entière, perdue par l’ignorance et la peur, a été « contaminée » par une haine mortifère.

Ce premier tome nous laisse avec une forte impression soufrée, toute « Lovecraftienne », déroulant, cela dit, un ton très puissant. En cela, le dessin de Juan José Ryp, apprécié tout particulièrement pour ses autres collaborations récentes sur les séries Valiant : « Divinity », « Le Guerrier éternel », « Ninjak » ou « Imperium », convient parfaitement aux ambiances rudes et horrifiques développées dans ce récit. Le tome 2 : « Ceux qui vont mourir », est déjà annoncé pour août 2018.

Un mets fin.

Franck GUIGUE
« Britannia » T1 par Juan José Ryp et Peter Milligan

Éditions Bliss comics (14,95 €) – ISBN : 978-2-37578-106-7

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