2017 en comics : et s’il ne fallait en retenir que 20 ? (Nos coups de coeur)

Compliqué de choisir seulement 20 comics. Et quel sens donner à ce mot comics ? L’année 2017 a été assez riche, et la plupart des éditeurs ont rivalisé d’imagination pour publier de bons albums d’origine américaine ou anglo-saxonne. J’ai donc demandé à Cecil McKinley, responsable de cette rubrique durant 11 années, de m’aider dans cette tâche, l’idée étant de lister quelques uns de nos coups de cœur respectifs, chroniqués ou pas sur ce site. Cette sélection, évidemment subjective, et restrictive (on a choisi seulement 10 titres chacun, plus quelques bonus), listée par ordre alphabétique (c’était le plus simple), marque quand-même une réelle identité de la rubrique. Celle-ci est faite de très peu de super-héros finalement, même si on les aime aussi. En espérant qu’elle vous permettra de découvrir ou de ne pas manquer certains des meilleurs albums du genre, parus en 2017. Les autres titres sont à suivre dans nos chroniques respectives, sur BDzoom.com, Zoo le mag, ou ailleurs. Lisez des comics !

« Animosity T1 : Le Réveil » par Rafael De Latorre et Marguerite Bennett (Snorgleux)

Snorgleux comics, jeune éditeur ayant remis au goût du jour la série des années quatre-vingt « Elfquest », propose pour sa deuxième initiative un album dystopique au charme puissant, traitant d’un terme moderne : notre relation aux animaux. Que se passerait-il si ceux-ci devenaient doués de langage et de réflexion ? Le scénario bien ficelé et poétique est façonné par une auteure montante, dont c’est l’un des premiers récit personnels, sur le dessin agréable de Rafael De Latorre. Un très bon premier tome, rafraichissant.

 

 

 

« Black Dog, les rêves de Paul Nash » par Dave McKean (Glénat)

Paul Nash était un artiste-peintre et graveur anglais qui a traversé les deux guerres mondiales et en a témoigné avec véracité et horreur dans ses peintures, notamment dans l’évocation des tranchées de 14-18. En cette période de commémoration de ce terrible conflit, l’immense Dave McKean nous offre son approche de ce peintre et de son expérience du conflit, fantasmée d’après les faits réels et nous plongeant dans les traumatismes de ses rêves supposés, où un mystérieux chien noir apparaît de manière récurrente, telle une vision symbolique et révélatrice. Le très grand format de cet album nous permet d’admirer ce projet ambitieux de McKean dans une ampleur incroyable (les images en double-page s’offrent à nous dans des dimensions rares : environ 37 x 55 cm !). Une merveille de beauté cruelle et d’esthétique puissamment incarnée, superbe et terrifiante.  *

« Black Hammer » T1 par Jeff Lemire (Urban comics)

Jeff Lemire est un auteur qui transforme tout ce qu’il touche en or. Cette œuvre mettant en scène de vieux super-héros perdus dans un monde parallèle, matérialisé par une petite bourgade des États-Unis, et déjà chroniqué en VO sur le site : http://bdzoom.com/104612/comic-books/%c2%ab-black-hammer-%c2%bb-juste-une-autre-histoire-de-jeff-lemire/ nous transporte avec eux dans un univers décalé où les réflexions sociales mâtinées d’ambiances années cinquante, côtoient l’exploration de thèmes de science-fiction plus modernes. Un pur chef-d’œuvre, au goût vintage, rempli de poésie, dessiné de main de maître par Dean Ormston. Jeff Lemire a commencé une autre série tirée de cet univers, en cours chez Dark Horse.

Ps : on aurait aimé mettre ex æquo sur cette ligne, l’autre roman graphique parfait de l’auteur, aussi paru cette année : « Plutona » par Emi Lenox et Jeff Lemire (Futuropolis)

  « C’est la jungle ! » par Harvey Kurtzman (Wombat)

Le « Jungle Book » est sûrement l’œuvre personnelle de Kurtzman la plus emblématique, dézinguant la société américaine dans ce qu’elle a de plus dégoûtant avec un humour grinçant, absurde, et dans un style cartoonesque souple et enlevé, qui donne à l’ensemble une énergie folle. À travers les quatre récits de ce comic, Kurtzman dénonce le racisme, le sexisme, la corruption, la violence ou l’arrivisme avec un appétit destructeur remarquable, dans un éclat de rire où une certaine tristesse se fait néanmoins jour… Wombat nous offre ici la meilleure édition jamais faite de ce petit bijou de méchanceté humaniste, agrémentée de textes et de photos d’un grand intérêt. *

« Cul de sac » T2 par Richard Thompson (Urban Strips)

Avec Bill Watterson et Patrick McDonnell, Richard Thompson est certainement l’une des plus grandes signatures du comic strip contemporain, à la fois original et digne de s’inscrire dans la lignée la plus brillante des auteurs du genre. Son « Cul de sac » revêt toutes les qualités requises pour figurer au panthéon des strips, ayant pour fan l’auteur de « Calvin & Hobbes », par exemple. Thompson avait un talent fou pour développer des thématiques de gags sur la longueur, et son trait reste incroyable, aussi puissant que gracile. Je dis « avait » car malheureusement Richard Thompson est décédé l’année dernière, alors qu’il avait dû arrêter de dessiner en 2012 à cause de la maladie de Parkinson. Cette édition intégrale de « Cul de sac » se poursuit donc de manière posthume… Ne loupez pas cela, car si cette création s’est refermée dans le deuil, elle reste résolument vivante et à faire vivre. *

« Dead Inside » par Toni Fejzula et John Arcudi (Delcourt )

Ce thriller se déroulant dans le milieu carcéral est la bonne surprise de l’année chez l’éditeur Delcourt, même si on savait John Arcudi capable de bons récits noirs. Non seulement le scénario, original et bien tendu, propose de découvrir une nouvelle héroïne en acier trempé comme on en voit assez peu, mais le dessin au couteau, plutôt torturé, de Toni Fejzula, rappelle le meilleur du genre gothique des comics. Lorsque Dashiell Hamett rencontre Stephen King, cela créée des étincelles.

 

 

« Fondu au noir » par Sean Phillips et Ed Brubaker (Delcourt)

« Scène de crime », « Sleeper », « Criminal », « Incognito », « Fatale » : chaque collaboration entre Ed Brubaker et Sean Phillips est un grand moment de comic noir, redonnant au polar ses lettres de noblesse. Ce « Fondu au noir » n’échappe pas à ce constat, ce dernier projet commun édité étant même une sublime confirmation du talent de ce duo, de leur osmose toujours plus prégnante. Ils nous offrent ici une plongée dans le Hollywood de la fin des années 1940, alors que le maccarthysme est en plein essor. Un récit de plus de 300 pages qui nous prend les tripes et ne nous lâche pas, et des dessins réalistes et noirs qui expriment parfaitement les ambiances ambiguës et pesantes de cet univers à la dérive… Envoûtant et troublant : du grand art. *

« Harrow County T3 : Charmeuse de serpents » par Tyler Crook et Cullen Bunn (Glénat comics)

« Harrow County » fait partie de ces comics qui pourraient ne pas être considérés comme tel par les lecteurs peu attentifs, avec ses ambiances rurales, histoires de sorcière et de fantômes dans les bois, sur fond d’Amérique traditionaliste… Pourtant, tout le sel du fantastique anglo-saxon est convoqué dans cette série, magnifiquement mise en image par l’excellent Tyler Cook. Son style de dessin fluide, en couleur directe, à l’aspect enfantin et aux titres décoratifs, dans la tradition du « Spirit » de Will Eisner, en font un album immédiatement reconnaissable. Un bijou, mêlant tendresse et terreur, dans l’esprit du « Beast of Burden » de Jill Thompson et Evan Dorkin.


« Hip Hop Family Tree » T3 par Ed Piskor (Papa Guédé)

Les livres « rock » ne sont pas légion dans ces années 2000, et lire un documentaire aussi fouillé sur la scène Hip Hop originale américaine ne peut que rajouter au panthéon des albums déjà consacrés au genre. Ed Piskor a le sens de l’à propos et connaît son sujet, évoquant la musique Rap et toute la culture associée, née dans le Bronx à la fin des années 1970, tel seul un vrai fan pouvait le faire. Son dessin est dynamique, l’histoire passionnante, et la maquette choisie parfaite. Une série plébiscitée, qui vaut déjà de l’or. Big Up pour Papa Guédé, éditeur spécialisé dans les projets éditoriaux mêlant sons enivrant et livres objet, pour l’initiative de cette traduction.

 « Intégrale Raï » T2  par Matt Kindt et Clayton Crain, Cafu (Bliss Comics)

S’il fallait ne retenir qu’un seul album pour cette année ultra riche en comics de grande qualité pour les (encore) jeunes mais productives éditions Bliss, ce serait cette deuxième intégrale d’un récit de science-fiction puissant, mettant en scène un néo Japon propulsé en orbite autour de la Terre, et commandé par une intelligence artificielle. Cette série ambitieuse, au dessin très riche, se comporte un peu comme l’épicentre d’un phénomène explosif de l’univers Valiant, (celui de l’éditeur original américain), dont on retrouvera des répercussions dans de nombreux autres récits liés de la licence, disponibles au catalogue. Les éditions Bliss ont en effet décidé depuis deux ans d’adapter et suivre de très près cette ligne éditoriale d’un genre moderne, rafraîchissant et époustouflant, et ce pour notre plus grand plaisir : « God Bliss Valiant ! »

 

« Judge Dredd : Affaires classées » T2 par Wagner & co (Delirium)

Delirium continue son beau travail d’exhumation de comics britanniques essentiels et pourtant jusque-là incompréhensiblement absents de notre paysage éditorial, ou alors très mal édités. Ainsi, cette intégrale rend enfin justice à ce monument de la SF anglaise, après l’édition récente mais calamiteuse chez Soleil. Qui plus est, ce deuxième tome propose pour la première fois en France la saga « La Terre maudite » dans sa version originelle non censurée. En effet, ce récit complètement dingue dénonçant, avec force, le pouvoir destructeur des multinationales n’a pas plu à tout le monde, loin de là… Plusieurs décennies après, « La Terre maudite » résonne encore comme un avertissement que les dirigeants du monde ne veulent toujours pas entendre… Plus que jamais d’actualité, cette saga punk se révèle salutaire. *

« Machine Man » par Jack Kirby et Steve Ditko (Panini Comics)

La collection vintage de Panini Comics nous permet de lire quelques belles séries du Bronze Age en intégralité, souvent aussi brèves que mythiques. Il en va ainsi de ce « Machine Man » historique, initié par Jack Kirby en 1978 et dont il réalisera 9 numéros lors de son retour au bercail chez Marvel, après l’aventure DC. L’année d’après, c’est Steve Ditko, l’autre géant du Silver Age de Marvel, et qui avait lui aussi quitté le navire pour d’autres éditeurs, qui reprend la série, jusqu’en 1981. Une création où se croisent donc ces deux géants de Marvel sur le retour avant un oubli momentané… et si injustifié! Car nous sommes bien ici en présence d’un patrimoine contemporain incontournable. *


« Monster » par Heinzl, Jesús Redondo, Alan Moore, John Wagner et Alan Grant (Delirium)

Parue dans la revue britannique Scream ! au milieu des années 1980, cette œuvre initiée par Alan Moore fut vite reprise par Grant et Wagner dans un esprit très 2000 A.D., tout en faisant référence esthétiquement aux vénérables et vénéneux prédécesseurs d’EC Comics ou de Warren Publishing. Le thème éternel du monstre et de l’enfant y est exprimé avec beaucoup d’humanité (mais aussi d’originalité, avec un ton parfois mordant qui engendre la réflexion sans avoir l’air d’y toucher) au sein d’un faux road movie prenant, le tout porté par un noir et blanc d’une très belle efficacité, issu des écoles espagnoles et italiennes des sixties… Décalé et touchant, dramatique et résolument humain, cette œuvre méritait vraiment d’être éditée en France. *

 

« Rachel Rising » T7 par Terry Moore (Delcourt)

Si Terry Moore est à l’honneur en ce moment avec la réédition en intégrale de son classique sociétal « Stranger In Paradise », il ne faut pas oublier que s’est conclue en 2017 cette série plutôt gothique en sept tomes, qui en a surpris plus d’un à sa sortie. Dessin noir et blanc sublime, scénario au fort suspens et aux retournements improbables, flashbacks et histoires de sorcières modernes, rédemption, et toujours l’amour… « Rachel Rising » est un must du roman graphique que l’on rêverait de voir adapté en série TV. Un incontournable dans toute bibliothèque de comics.


« Planetary » T2 par John Cassaday et Warren Ellis (Urban Comics)

Ce second épais volume de « Planetary » clôt cette belle première intégrale d’une des plus chouettes séries de comics contemporains, empruntant à tous les archétypes de la culture populaire SF, fantastique et horrifique du XXe siècle pour en tirer un nouveau regard. Cet hommage actif et inspiré d’Ellis est mis en images par un Cassaday au mieux de sa forme. Le duo nous convie à des voyages étranges où un trio explore les faces cachées et surnaturelles de notre mythologie humaine en ce monde – et en d’autres… C’est beau, intelligent, onirique et inquiétant, une mise en abîme permanente qui n’empêche néanmoins pas les novices d’apprécier pleinement ces spectacles puissants et alambiqués. Une belle occasion de (re)découvrir ce petit bijou.


« Starve » par Danijel Zezelj et Brian Wood (Urban Comics)

Dans la famille « comic qui nous bouscule et met à mal les dysfonctionnements de notre monde réel », « Starve » se taille une belle place parmi des « Nightly News » ou autres « DMZ » et « Transmetropolitan »… Cette histoire de télé-réalité culinaire (oui, fallait oser en faire le thème d’une BD !) met en lumière tout ce qu’il y a d’ombre dans notre société de consommation surmédiatisée, jusqu’à l’écœurement et la révolte. Pamphlet humaniste qui met les pieds dans le plat, « Starve » dénonce sans moraliser et transforme la colère en sursaut de vie. Et si nous avons affaire là à un Zezelj moins expérimental qu’ailleurs, son dessin reste impeccable et se met volontairement au service du récit pour incarner au mieux le message sans noyer le poisson par l’esthétique. Revigorant. *

« Supergods » par Grant Morrison (Huginn et Muninn)

Il est toujours intéressant de lire un essai sur les comics, et quand c’est un Jerry Robinson ou un Roy Thomas qui s’y colle, par exemple, alors on est dans l’excellence historique. Mais quand c’est ce trublion brillantissime de Grant Morrison qui prend les manettes, alors ça devient une vraie expérience à la hauteur de ses délires et de son érudition incroyable. Dans cet ouvrage, il ne se contente pas de présenter une histoire chronologique des super-héros, il dresse un portrait à la fois éditorial, artistique, mais aussi culturel, personnel, spirituel du phénomène. Ainsi, de nombreuses passerelles sont dressées entre fiction et réel, héros et lecteurs, société et mythologie moderne, mettant en exergue combien le monde des comics de super-héros peut réellement changer le monde, notre réel, notre quotidien – et l’a déjà fait. Passionnant. *

« The Private Eye » par Marcos Martin et Brian K. Vaughan (Urban Comics) 

Brian K. Vaughan n’a pas grand-chose à prouver après ses succès « Y The Last Man », « Saga », ou son récent et en cours « Paper Girls ». Il démontre encore, s’il était nécessaire, son talent de conteur avec ce one shot un peu particulier. Né d’un projet en épisodes sur le web avec son compère dessinateur Marcos Martin, celui-ci nous propose un synopsis étonnant : que serait devenu notre société si elle avait du subir un énorme bug et retourner à un monde sans Internet ? Dans un mix de polar américain classique et de dystopie genre « Blade Runner », l’auteur s’en donne à cœur joie, et nous scotche au passage. L’édition en format à l’italienne, reliée, est superbe.

« Weird Detective : sous de mauvaises étoiles » par Guiu Vilanova et Fred Van Lente (Akileos)

Fred Van Lente surprend avec ce récit basé sur la mythologie de Lovecraft, se déroulant dans un univers de polar un peu vintage. Les idées sont bonnes, l’humour léger assumé avec finesse, et les étrangetés amenées avec beaucoup de doigté, le tout dans une lecture plutôt adulte. Le dessin de Guiu Vilanova apporte ce qu’il faut d’originalité, pour offrir un début de série en devenir. En effet, le héros, quelque peu bizarre, est attachant, et on se pique de découvrir la suite de ses enquêtes. Une belle surprise.

 



« Wonder Woman Rebirth T1 : Année un » par Nicola Scott et Greg Rucka (Urban Comics)

Pas beaucoup de super-héros dans cette sélection, mais c’est un choix. Et s’il n’en faut que deux ou trois, il ne sera pas dit que les femmes ne sont pas mises à l’honneur. Pour ma part, assez peu admirateur de « Wonder Woman », j’ai été enchanté par ce premier tome des nouvelles aventures de l’amazone, pour des raisons en grande partie graphiques. Non seulement les dessins de l’auteure Nicola Scott sont très bons et peuvent à certains moment rappeler l’excellent Franck Cho, mais les passages interludes composés par Bilquis Evely vaudraient presque à eux seuls l’achat de l’album. Cette dessinatrice, encore rare en France en album, propose un travail tout simplement sublime. En bonus, Jenny Frison, une troisième dame de talent, nous ravît de splendides couvertures. Un concentré de féminité, 100 % jubilatoire.

Bonus :

Parce qu’il aurait finalement été trop simple de se limiter à une liste de 20 titres seulement et alors que l’on ne voulait pas omettre ces livres à fort potentiel patrimonial autour du comics, il sera de bon ton de rappeler que l’année 2017 aura vu ces splendides parutions, parfait cadeaux pour les amateurs. Tous les quatre ont été chroniqués sur le site :

- « Big John Buscema » par Florentino Lopez (Urban Books)

- « Krazy Kat : les quotidiennes 1934 » de George Herriman (Les Rêveurs)

- « Les Losers » par Jack Kirby (Urban Comics)

- « Tarzan : intégrale Joe Kubert » T1 par Joe Kubert (Delirium)

  Franck GUIGUE, avec la participation sympathique de Cecil MC KINLEY (*)

Galerie

9 réponses à 2017 en comics : et s’il ne fallait en retenir que 20 ? (Nos coups de coeur)

  1. Thark B. dit :

    Teufel !!! Argh ! Mais vous voulez la mort de mon faible compte en banque (déjà atteint de « fuites chroniques » irréparables), messieurs ?!? Sur cette superbe sélection (haut niveau, brav’haut !), il n’y a que 3 bouquins que j’ai eu le bonheur de lire, alors que tous ces albums donnent envie de se précipiter en librairie séance tenante ! (euh… vous n’avez pas des exemplaires en double ??… ^^)…
    Sans rire, les oeuvres choisies ici par votre duo de choc offrent un excitant et fascinant aperçu de la Créativité narrative et graphique contemporaire (ou patrimoniale). BD ou comics, peu importe, d’ailleurs, la plupart de ces auteurs sont inclassables et font allègrement se décoller les « étiquettes ». Et tous ont en commun de mettre en valeur la richesse inépuisable de cet Art Invisible, pathétiquement boudé – voire méprisé – par des intelligentsia médiatiques pour qui la « BD » fait et fera toujours tâche dans leur vision étriquée et désuète du Paysage Culturel…
    Bref… (Désolé, dès que je repense au traitement piteux – ou carrément inexistant – de la Bande Dessinée dans les « grands médias » (!), je m’énerve dans mon coin… ).

    Je profite de l’occasion pour adresser un clin d’oeil chaleureux à Cecil McKinley, en qui j’avais (enfin) trouvé un « complice »-via-commentaires pour partager avec jubilation certains plaisirs coupables ;) tels que la dégustation sans modération des gouleyants « EC Comics » (50′s), des croustillants « Warren publishing » (60′s), des enivrants Wrightson et autres Corben lovecraftiens, et tant d’autres. Hélas, « a pu » de McKinley sur BDzoom ! Gasp…
    Mais vous avez repris le flambeau avec enthousiasme, Franck, et j’espère continuer à découvrir à travers vos articles, un passionnant mélange de « mainstream acclamé » et d’ « Underground malfamé » ;) , en se fichant pas mal de certains esprits grincheux qui prennent un malin plaisir à épingler hargneusement des maladresses occasionnelles dans les chroniques plutôt que de commenter les créations en elles-mêmes et de décortiquer l’impressionnant travail des dessinateurs/scénaristes/coloristes (etc). Ce sont les oeuvres publiées et diffusées qui sont le coeur et la raison d’être d’un site comme BDzoom, une zone d’information et de partage où les rédacteurs/contributeurs s’investissent passionnément en y consacrant (bénévolement) une grosse part de leur temps libre.
    (j’étais un peu long, là, non ?… Sorry… ).

    Sur ce, je vais essayer de kidnapper un « vrai » père Noël, et la rançon demandée sera la totalité des albums sélectionnés, … et beaucoup d’autres ! (Bon, ok, je reconnais que ce n’est pas vraiment l’Esprit de Noël, mais que voulez-vous, j’ai relu la totalité des Tales from the crypt, Shock Suspenstories, Haunt of fear, Creepy, Vampirella et autres immondices magnifiquement réédités par Akileos/Delirium, et il se trouve que le docteur Fredric Wertham avait raison : ça a fait de moi un délinquant déliquescent ! ;) … Booouuuhhhh ! Honte sur moi ! :)

  2. Franck dit :

    Wow ! Et bien des commentaires comme ceux-là, on les prend volontiers, et on les garde bien au chaud, parce qu’il y en a pas toutes les semaines. Merci beaucoup d’avoir pris le temps de ces gentils mots Thark. Je me souviens moi-même de ces échanges dans les commentaires des longs et fouillés articles de Cecil, et suis aussi quelque peu « nostalgique » de cela. Ceci dit, si vous aimez les EC comics, Warren, Wrightson, et Corben, ne changez pas de site, surtout, car si il n’y a pas de « filiation  » directe entre Cecil et moi, je suis aussi un amateur de ces lectures alternatives, et depuis assez longtemps. D’ailleurs, je me permets de renvoyer humblement vers ces pages, que je leur ai dédiées : http://leblogd-hectorvadair.blogspot.fr/p/wrightson-corben-ec-warren-publications.html

    Ps : Ne gardez pas trop longtemps le père Noël auprès de vous, d’autres pourraient en avoir besoin ;-)
    Bien cordialement,

  3. Julien dit :

    J’ai envie d’ajouter I HATE FAIRYLAND tome 1 & 2 de Skottie Young. Gertrude forever avec sa faucheuse !

    • Marcel dit :

      Ah oui, je confirme, I hate Fairyland est un must !

      • Franck dit :

        Le peu que j’ai vu de « I Hate Fairytale » me fait penser à du « Tank Girl » sous acide (c’est dire), mais pour minots. Assez spécial quand-même. Mais bon, je vais lire ça de plus prêt, puisque vous insistez ;-) On serait pas ici dans un mix de genres assez proches de « Tony Chu » ou « The Goon » ?

        • Marcel dit :

          Je connais mal The Goon, dont je n’ai lu que le tome 1, mais on n’est pas vraiment dans l’esprit de Chew. Ici, c’est plus du cartoon un peu trash (mais pas de cul, hein). Ca détourne complètement les mondes féeriques, avec la jeune Gertrude qui passe en mode berserk (c’est pas vraiment pour minots, il y a même des variant covers où la série s’appelle Fuck Fairyland).
          Et les dessins sont excellents de dynamisme et de drôlerie.

  4. Marcel dit :

    Je me permets d’ajouter, puisque vous parlez de Jeff Lemire, l’excellent Descender, dont le tome 4 est sorti récemment.

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