Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...Mon Lapin quotidien se paie (encore) une nouvelle formule !

Imaginez un journal dont chaque livraison change de formule, un journal au format géant 41 x 58 cm, un journal qui propose quatre pages de plus sans changer de prix. Ce journal, il existe : c’est Mon Lapin quotidien, dont le 3ème numéro vient de paraître !
Boudant la bande dessinée classique, tournant le dos à la BD reportage et au roman graphique, Mon Lapin quotidien est un grand espace de liberté de création offert à une impressionnante équipe d’auteurs, où se côtoient fondateurs de l’Association, pionniers de la nouvelle BD et nouveaux venus prometteurs.
Sous une étonnante couverture de Killoffer (rédacteur en chef du trimestriel avec Jean-Yves Duhoo), près d’une centaine de signatures (dessinateurs et auteurs de textes) démolissent avec jubilation les règles du genre.
Citons « Les Douze heures noires » par David B. (en double page centrale), « Les 90 minerves » de Joëlle Jolivet, « Les Beatles au sommet » de Vincent Vanoli, « Le Grand Je » de Rachel Deville, « HP » de Lisa Mandel, les strips de Lewis Trondheim, Morvandiau et Stanislas, « L’Histoire secrète de la musique moderne » de Charles Berberian, « L’Atelier » de François Olisleager, ainsi que des récits d’Edmond Baudoin, Rocco, François Ayroles, Andreas Kündig, Muzo, Ruppert et Mulot, Jossot, Stéphane Rosse, Thomas Ott, Étienne Lécroart, José Parrondo… sans oublier un rédactionnel riche au ton original et décapant.
Sans renier les idées des pères fondateurs, Mon Lapin quotidien expérimente, numéro après numéro, ce que pourrait être le magazine de bandes dessinées de demain. Les lecteurs semblent avoir adhéré et compris le projet, puisque le succès des premiers numéros permet au journal, dès sa troisième parution, de leur offrir quatre pages supplémentaires sans modifier le prix de vente.
Un prix déjà plus que compétitif (16 pages noir et blanc de format géant pour 4,50 €) qui devrait convaincre les curieux de tenter l’expérience de ce voyage sur des chemins encore vierges.
Moi-même, adepte d’une bande dessinée résolument classique, avoue trouver beaucoup de plaisir à les parcourir, même si, de temps à autre, le voyage est un peu rude.
On peut se procurer cette revue pas comme les autres en librairies ou par correspondance : L’Association, 104, rue Ordener, 75018 Paris (lhydre@lassociation.fr).
Henri FILIPPINI