« Dent d’ours T5 : Eva » par Alain Henriet et Yann

Proposant une intrigue passionnante et riche, ce cinquième et avant-dernier chapitre de la série d’aventures aéronautiques située durant la Seconde Guerre mondiale se conclut sur un suspens laissant le lecteur haletant.

En mai 1945, si le conflit est considéré comme terminé pour les Alliés, Hanna Reitsch, encore sous l’emprise de l’idéologie nazie, est bien décidée à réaliser l’ultime folie d’Hitler : larguer une bombe volante radioactive remplie d’uranium sur New York, dans le but d’en détruire la population.

C’est à bord du Silbervogel, une étrange aile volante conçue par les savants nazis, que la jeune femme espère venger le IIIe Reich, dont la fin est imminente. Dans cette optique, elle s’entraîne en Basse Silésie avec son copilote et ami d’enfance Werner Zweiköpfiger (un espion américain infiltré au sein de l’armée allemande), dans une base secrète dissimulée sous le château de Fürstenstein.

Les Russes, qui disputent le recrutement des savants allemands aux Américains, lancent leurs commandos sur l’usine souterraine. Malgré ces avancées décisives des alliés, les derniers fidèles du führer sont toujours décidés à détruire la grande cité américaine. En fin de compte, il est impossible de savoir si Hanna ira jusqu’au bout de sa détermination.

En parallèle de la trame principale, de judicieux flash-back permettent aux lecteurs d’en savoir plus sur l’enfance en Silésie dans les années trente des héros, alors amis inséparables, passionnés d’aviation et caressant le rêve de devenir pilotes : Hanna l’adolescente subjuguée par la doctrine nazie, Werner son bel amoureux et Max le jeune juif. Une belle amitié brisée par les nuages noirs qui s’apprêtent à déferler sur l’Europe.

Yann, passionné depuis toujours par ces années sombres, propose un scénario documenté, truffé de petits détails insolites et vrais, d’anecdotes étonnantes (comme l’installation d’une fausse station météo au Canada) qui renforcent la crédibilité du récit. Les dialogues précis et vivants sonnent juste, sans abreuver le lecteur d’explications inutiles. Alain Henriet, dont le trait réaliste restitue avec précision uniformes et engins de tous poils — et ils sont nombreux tout au long de cet album —, signe des pages d’une grande lisibilité, valorisées par les couleurs soignées d’Usagi. Un cahier de huit pages est offert aux lecteurs de la première édition de ce déjà classique de la bande dessinée d’aviation. Ceux qui prennent le train en marche peuvent découvrir le premier cycle de trois albums réunis par les éditions Dupuis dans une superbe intégrale (176 pages en couleurs, pour 35 €).

Henri FILIPPINI 

« Dent d’ours T5 : Eva » par Alain Henriet et Yann

Éditions Dupuis (14,50 €) – ISBN : 9 782 800 170 312

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