Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Nestor Burma » revient…

Belle surprise : « L’Homme au sang bleu », la onzième adaptation BD de « Nestor Burma », signée d’Emmanuel Moynot, nous arrive tout juste un an après sa précédente enquête (« Nestor Burma contre CQFD »). Et comme il est d’usage, celle-ci nous est d’abord proposée en prépublication sous forme de gazette.
Créé en 1943 par Léo Malet, pour la collection Labyrinthe des éditions S.E.P.E. (avec, comme 1er titre « 120, rue de la gare »), le détective de l’agence Fiat Lux arrive en 1981 dans le mensuel (À suivre) des éditions Casterman, sous le crayon de Jacques Tardi. L’auteur d’« Adèle Blanc-Sec » abandonne le personnage à Emmanuel Moynot, en alternance avec Nicolas Barral, dès le sixième album. Troisième enquête, initialement publiée en 1945 (l’action est située en septembre 1946 dans la BD), « L’Homme au sang bleu » conduit notre détective au caractère bien trempé à Cannes où son client, Monsieur de Falbrègues, vient de se suicider. Un curieux suicide, d’autant plus que Falbrègues distribuait de faux billets et fréquentait les casinos de Monaco. C’est en compagnie d’anciens collaborateurs de son agence, venus réchauffer leurs vieux os sur la Côte d’Azur, que Burma mène l’enquête au grand désespoir du très méridional commissaire Pellegrini… Suivre les pas du héros de Malet loin de Paris est un véritable bonheur.
L’album est annoncé aux éditions Casterman pour la rentrée, mais vous pouvez déjà savourer, pour un prix dérisoire (3 €), les 26 premières pages dessinées par un Emmanuel Moynot en grande forme. Un premier fascicule de 28 pages d’une série de trois au format tabloïd et en noir et blanc vient, en effet, de sortir (toujours chez Casterman). En complément, un rédactionnel nostalgique, en grande partie consacré au premier festival du cinéma à Cannes, permet de plonger dans l’année 1946 (année où naissait un certain Jacques Tardi). Le second fascicule est annoncé pour le 23 août, le troisième pour septembre.
Henri FILIPPINI