« Kiliwatch » par Éric Hérenguel & co

Paru en début d’année ce recueil d’histoires courtes autodistribué par les prometteuses éditions Caurette (1) met en scène une héroïne au caractère bien trempé et son ami robot Banjo : un duo détonnant d’aventuriers qui a le chic pour se mettre dans des situations bien compliquées, dont il se sort, en général, grâce à une bonne dose de gros calibres et de mauvais esprit !

Créé au début des années 2000 par Éric Hérenguel (le dessinateur et scénariste de la série d’heroic-fantasy parodique « Krän »), un épisode de « Kiliwatch » a d’abord été publié dans le magazine Ekllipse, avant de se retrouver dans Lanfeust Mag et de revenir, aujourd’hui, sous la plume et les crayons d’une équipe de scénaristes et de dessinateurs, à l’initiative de Jean-Christophe Caurette (l’un des fondateurs du Festival européen de la bande dessinée de Strasbourg « Strasbulles », également agent du dessinateur coréen Kim Jung Gi en Europe).

Le dessinateur d’un cycle de la « Balade au bout du monde », de « Nuit safran » ou d’« Ulysse 1781 », connu aussi sous le surnom d’El Rico, a donc repris les six premiers récits qu’il avait lui-même concoctés et a supervisé la création de sept autres de ces amusantes et dynamiques péripéties, aussi trépidantes que grivoises, sur fond de décors Far West futuristes.

Ce western de science-fiction sous acide rappelle un peu la série britannique « Tank Girl » : les vilains y étant aussi bêtes que méchants et les intelligences artificielles devant composer avec les petits tracas du quotidien. Dans la première histoire, par exemple, Kiliwatch et Banjo se lancent énergiquement à l’assaut d’un bus impérial. Arrivé à la hauteur de leur cible, le robot tire dans l’une des roues avec sa grosse pétoire, forçant le bus à s’arrêter. Tout ça, simplement pour refaire le plein d’huile de Banjo ! Après avoir remis à niveau les jauges, la jeune femme se rend compte que son pistolet est vide de toutes munitions : ce qui les oblige à dégager au plus vite…

Tout est du même acabit et les scénarios de Tom Gobard, Jérôme Lefévère, ou d’Hérenguel himself sont souvent complètement délirants ! Au niveau du dessin, on sent qu’El Rico s’est bien amusé à expérimenter divers essais graphiques. Quant à ses recrues pour les sept derniers épisodes, ils rivalisent tous d’invention et d’énergie ; que ce soit Thim Montaigne, Julien Ribas, Laurent Libessart, Ludovic Souillard, Jaekwang Park, Mig ou Emmanuel Bazin : avec eux, ça dépote !

Gilles RATIER

« Kiliwatch » vu par Thim Montaigne.

« Kiliwatch » par Éric Hérenguel & co

Éditions Caurette (18 € + frais de port : 2,40 €) – ISBN : 9 791 096 315 024

(1) Après quatre ans d’activités, Jean-Christophe Caurette a considéré opportun de scinder sa structure en trois : SuperAni (qui promeut principalement des dessinateurs asiatiques), la plateforme www.liberdistri.com qui distribue le travail d’auteurs s’autoéditant (comme Claire Wendling, par exemple) et les éditions Caurette qui se concentrent sur le travail d’auteurs franco-belges et sur les ouvrages de luxe mettant en valeur le patrimoine de cette bande dessinée. Ainsi, est sorti en fin d’année 2016, dans leur collection Retour aux sources, un splendide tirage géant proposant en fac-similé les planches originales de l’aventure de Valérian et Laureline « Les Oiseaux du maître », de Jean-Claude Mézières et Pierre Christin, avec des bonus exclusifs (comme une interview exclusive des auteurs et des tirés à part, voir http://caurette.com/valerian-les-oiseaux-du-maitre). Un fantastique travail de maquette et de reconstitution — dû à l’excellent Philippe Poirier — qui représente plus de deux ans de travail : mais avec la sortie imminente du film attendu de Luc Besson, le timing est parfait !

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