« Sacha et Tomcrouz T1 : Les Vikings » par Bastien Quignon et Anaïs Halard

Que faut-il pour qu’un gamin de 10 ans intelligent, mais un peu trop sûr de lui, s’ouvre davantage au monde et aux autres ? Oh rien, trois fois rien : un voyage dans le temps à l’époque trouble des invasions vikings, l’envie d’épater une belle et mystérieuse camarade de classe et, surtout, un chihuahua nommé Tomcrouz. En route pour un voyage fantastique, ludique et même parfois pédagogique avec ce jeune Breton têtu et un petit chien qui ne l’est pas moins.

Sacha est un garçon brillant, il aime susciter l’admiration des élèves et même de la maîtresse de sa classe quand ses expériences scientifiques réussissent. Les filles se démènent pour qu’il s’assoie à côté d’elles dans le bus scolaire, sous le fallacieux prétexte qu’elles ont besoin d’aide pour l’exercice de math. Mais, lui, il est intrigué, voire subjugué par la ténébreuse brune solitaire du fond du bus. Jade ne s’intéresse à ce premier de la classe un peu trop sûr de lui que lorsqu’il révèle le cadeau qu’on lui a promis pour son anniversaire : un rat, un animal intelligent qui pourra l’aider dans ses recherches scientifiques.

Sacha et Tomcrouz page 5

Il rentre donc confiant et heureux dans la demeure familiale isolée dans la lande bretonne : une maison d’aspect étrange dont le toit est composé d’une coque renversée de navire. Le sombre intérieur est encore plus original. Sacha passe devant une statue antique, puis évite une armure de chevalier médiéval avant que sa mère ne sorte d’un sarcophage égyptien pour le surprendre ! Cette antiquaire excentrique lui réserve une surprise encore plus grande : pas de rat comme cadeau, pas assez élégant, mais un petit chien : un chihuahua, bien peu obéissant. Pour se venger, gentiment, de sa cruelle déception, Sacha baptise l’animal du nom de l’idole de sa mère : Tomcrouz.

Sacha et Tomcrouz page 7

Le lendemain matin, Tomcrouz explore la maison. Il traîne dans le bureau du père — un spécialiste de l’alchimie parti découvrir les secrets de l’immortalité, selon les dires de son fils – et avale une gelée incandescente avant que Sacha ne l’empêche de commettre d’autres bêtises. Pour compenser l’absence du rat promis à Jade, Sacha décide de s’approprier, pour la journée, l’épée d’Ulfberth : une arme viking très rare que sa mère expose dans sa boutique. Le turbulent Tomcrouz lui saute dessus quand il manie l’arme : il expectore un peu de la gelée sur celle-ci. Sacha et son petit animal sont immédiatement transportés dans un lieu et un temps inconnus.

Sacha et Tomcrouz page 15

Après avoir marché sur un plateau balayé par un vent glacial, Sacha et Tomcrouz sont recueillis dans un village viking du moyen-âge. Sa possession d’une Ulfberth impressionne le roi local, mais Sacha ne sait pas se battre avec ! Qui est-il ? Un espion ennemi ou un nain protégé des dieux ?

C’est le début d’une aventure mouvementée, dangereuse et pleine d’imprévus. Mais en utilisant à bon escient son esprit de déduction et ses connaissances scientifiques, Sacha pourra réintégrer avec son chien le XXIe siècle. Il entrevoit désormais le moyen de voyager dans le temps et l’espace, et pourquoi ne pas retrouver son père perdu dans les méandres du passé ?

Fiche Prends en de la graine : l’épée d’Ulfberth

Pour son premier scénario publié, Anaïs Halard réussit son entrée dans le monde du neuvième art. Elle installe rapidement un univers cohérent autour d’un personnage en devenir. Car si Sacha Bazarec est un élève studieux et prometteur, il lui reste encore beaucoup à apprendre pour trouver sa place auprès des autres. Les expériences qu’il est amené à vivre lors de voyages dans le temps lui permettront de mettre en valeur ses connaissances et son intelligence, tout en lui apprenant l’humilité nécessaire pour développer de belles amitiés.

Pédagogue de profession — Anaïs Halard enseigne le FLE (français en langue étrangère) —, la scénariste agrémente son récit de deux fiches ludiques et didactiques fort bien amenées : — une fiche « Prends en de la graine » où la maman de Sacha propose une leçon d’histoire sur l’objet déclencheur du voyage, ici l’épée viking d’Ulfberth, — une fiche « Einstein » où Sacha explique une expérience scientifique réalisable par un jeune lecteur qui, dans son aventure, lui permet de se sortir d’une situation difficile.

Sacha et Tomcrouz page 41

Déjà remarqué dans plusieurs bandes dessinées, notamment pour son travail sur « Sixteen Kennedy Express », le talent de Bastien Quignon explose ici véritablement. Ses personnages fort bien détaillés se détachent sur des décors brumeux, souvent suggérés, aux couleurs pastel poétiques. Si son trait léger se fait vif pour les rapides déplacements de Tomcrouz, il parvient à créer une atmosphère envoûtante à partir de quelques objets, que ce soit dans la Bretagne d’aujourd’hui ou dans la Scandinavie médiévale.

Fiche Einstein : La fusée aspirine
Le premier volume des aventures de « Sacha et Tomcrouz » est une nouvelle pépite prometteuse de la collection Métamorphose. Les directrices de collection, Barbara Canepa et Clotilde Vu, soutiennent toujours une ligne éditoriale exigeante sur le plan de la qualité.

Qualité de l’œuvre elle-même, mais aussi soin apporté à l’objet livre : couverture avec vernis sélectifs et réalisations graphiques intérieures qui approchent de la perfection.

À vous d’ouvrir cet écrin pour suivre les improbables aventures de Sacha et Tomcrouz.

Laurent LESSOUS (l@bd)         

« Sacha et Tomcrouz T1 : Les Vikings » par Bastien Quignon et Anaïs Halard

Éditions Soleil, collection Métamorphose (16,95 €) – ISBN : 978-2-3020-4972-6

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