Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...L’underground US pleure Jay Lynch…

Né le 7 janvier 1945 à Orange, dans le New Jersey, l’auteur de « Nard n’Pat », Jay Lynch (qui signait parfois Jayzey Lynch), est mort le 5 mars dernier à 72 ans.
Il a participé activement au mouvement underground qui s’est emparé de la bande dessinée américaine au cours des années 1960.
Ses premiers dessins sont publiés dans les fanzines Wild et Jack High, alors qu’il étudie à l’Art Institute de Chicago.
En 1963, il collabore à Cracked, magazine inspiré par Mad, et apparaît en 1964 et 1965 dans Help ! auprès d’Harvey Kurtzman.
En 1967, il crée la série « Nard n’Pat » dans Chicago Seed : série qu’il poursuit dans son propre journal, Bijou Funnies lancé en 1968, et qui achèvera sa parution en 1973. Long nez, petite moustache, Nard achète le chat Pat sur les conseils de son psy, après le départ de sa femme. Plus intelligent que son maître, le chat, un tantinet gauchiste, lui fait endurer les pires tourments. Le succès est tel que le comix « Nard n’Pat » est publié en 1974 par Bijou Publishing Empire.
Ce n’est pas le cas en France où seules quelques pages sont proposées dans l’hebdomadaire BD des éditions du Square : voir B.D. : 59 semaines de bonheur… (première partie) et B.D. : 59 semaines de bonheur… (deuxième partie).
Ses planches et celles de Art Spiegelman, Skip Williamson, Justin Green… publiées dans Bijou sont réunies, en 1975, dans l’anthologie américaine « The Best of Bijou Funnies ». Aux grandes heures de l’underground, Jay Lynch a également collaboré à Yellow Dog, Pro Junior, Young Lust, Dope Comix, Mad, Arcade…
Outre le fait qu’il soit aussi l’auteur des textes de la série « Phoebe & the Pigeon People » chez Kitchen Sink (1979-1981) ou des petites bandes dessinées « Bazooka Joe » inclues dans des bubble gum (entre 1967 et 1990),
il se spécialise ensuite dans la publication de Trading Card, comme « Wacky Packages » et « Garbage Pails », publiés avec un certain succès en France sous le titre des « Crados ». Ses travaux seront réédités aux États-Unis par Dark Horse.
Son trait inspiré par les dessinateurs américains des années d’avant-guerre, comme Bud Fischer et George Herriman, dissimule des histoires politiquement incorrectes.
Jay Lynch enseignait au Chicago Art Institute et illustrait des ouvrages pour la jeunesse.