Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...Une grande exposition BD proposée par le Mémorial de la Shoah !

Du 19 janvier au 30 octobre, ce lieu de mémoire de l’histoire juive durant la Seconde Guerre mondiale proposera une grande exposition à travers laquelle le public pourra découvrir la représentation du génocide des Juifs durant ce conflit mondial, à travers la BD. Un superbe catalogue, réalisé sous la direction de Didier Pasamonik et Joël Kotek, accompagne cet étonnant et incontournable événement artistique.
En présentant pas moins de deux cents documents originaux (des aventures de Mickey au « Maus » d’Art Spiegelman, en passant par « La Bête est morte ! »), le Mémorial de la Shoah propose un formidable outil d’éducation et de sensibilisation pour aborder l’Histoire contemporaine, et particulièrement l’holocauste. Pour parachever cette médiation, l’exposition « Shoah et Bande dessinée » s’accompagnera de nombreuses rencontres thématiques, tout au long de l’année.
La Commissaire générale de l’établissement (Marie-Édith Agostini), le professeur Joël Kotek et le journaliste Didier Pasamonik ont vraiment fait du très bon boulot ! Débutant avec une collection rare de dessins réalisés par des rescapés des camps de concentration, l’expo accumule des documents plus étonnants les uns que les autres et qui se révèlent être des témoignages inestimables de l’horreur des camps de concentration nazis.
Le très beau livre catalogue publié par Denoël Graphic (« Shoah et Bande dessinée : le dessin au service de la mémoire », orné en couverture de l’affiche signée Enki Bilal et que l’on pourra trouver en librairie dès le 27 janvier 2017) reprend bon nombre des planches et dessins mis en valeur pour l’événement. L’autre intérêt de cet ouvrage incontournable pour l’amateur, ce sont des textes érudits et passionnants qui se succèdent tout au long de ces cent soixante-dix pages. Pasamonik et Kotek, secondés par d’autres spécialistes comme Assaf Gamzou, Annette Wieviorka, Tal Bruttman, Jean-Paul Gabilliet, Martin Winckler, Paul Gravett, Pascal Ory, Laurent Mélikian, Lucie Servin, Benjamin Herzberg ou encore Art Spiegelman — himself ! —, y analysent les travaux de tous ces auteurs de BD qui ont représenté ce génocide.
Évidemment, ils s’attardent sur « La Bête est morte ! » d’Edmond-François Calvo, le « Master Race » de Bernard Krigstein et Al Feldstein (reproduit d’ailleurs dans son intégralité), la série « The Spirit » de Will Eisner (là encore, un épisode peu connu de huit pages est traduit pour l’occasion), une partie des « X-Men » de Chris Claremont (scénariste américain qui fera de Magneto un juif rescapé d’Auschwitz et qui se livre ici longuement à Philippe Guedj), « L’Histoire des 3 Adolf » d’Osamu Tezuka, « Hitler = SS » de Philippe Vuillemin et , bien entendu, sur le « Maus » de Spiegelman, à qui ils font justement la part belle.
Pour plus de détail sur cette grandiose exposition et sur cet exceptionnel catalogue qui l’accompagne, voir
Gilles RATIER