« Les Petites Marées T3 : Rose » par Séverine Vidal et Victor L. Pinel

« Les Petites Marées » constituent une série scénarisée par l’auteur Séverine Vidal. Ce troisième volume est même l’adaptation de l’un de ses romans. Chacun des titres porte le prénom du personnage principal, mais, indépendants les uns des autres, ils sont réalisés par des dessinateurs différents. Ce nouvel opus, particulièrement touchant, est en outre un voyage au fil de l’eau…

Rose  est une lycéenne qui vit seule avec sa mère, laquelle est malade, très malade, au point d’être bientôt hospitalisée et de perdre peu à peu la mémoire. Heureusement, l’adolescente a des amis de son âge pour l’aider à s’évader : notamment Fran et son père qui vivent sur un bateau.

La vie de Rose est ponctuée par les hauts et les bas de sa mère (qu’évoquent des pages en noir et blanc, alors que le récit est traité en tons bleus). Un an plus tard, Rose finit par accepter l’idée d’une croisière avec la famille et des amis du père de Fran, direction l’Europe du Nord. D’abord Ostende, puis Amsterdam, les canaux, le Danemark, la Baltique, la Suède… et, régulièrement, Rose envoie des cartes postales à sa mère. Paradoxalement, la jeune fille apprend à vivre en groupe et à tester sa liberté dans l’espace particulièrement confiné d’un voilier.

Le dessin de Victor L. Pinel, jeune auteur espagnol, est à la fois efficace, délicat et contribue pleinement aux charmes de ce récit d’initiation, dont on aimerait quelquefois qu’il creuse davantage les états d’âme et les non-dits : ce qui doit être évidemment le cas dans « Lâcher la main », le roman dont il est inspiré.

Paru en même temps, en octobre, « Jules » est quant à lui consacré aux réactions d’un adolescent solitaire, en proie aux affres de l’adolescence, au bord de la mer entre drague et complexes. Comparativement, le premier titre de la série, « Mona », paru fin 2014, était beaucoup plus fort. À l’occasion de l’enterrement de sa grand-mère Suzanne, Mona, 16 ans, revient à Saint-Malo. Pourtant elle souhaite oublier ces lieux et Gaël, son premier amour, qu’elle aime toujours. Ce dernier tient un journal intime dont on découvre progressivement les pages, les sentiments, les doutes… Et c’est lui qui l’attend à la gare. Leur relation reste à la fois complice et ambiguë.

Au fil des heures et des conversations, les liens qui unissent les protagonistes se précisent et, sans avoir l’air d’y toucher, brossent une brochette de personnages à la fois ordinaires et attachants. Les réactions autour du décès de l’un de ses grands-parents laissent cependant place aux atermoiements liés à l’aveu pour Gaël de son homosexualité. Ce premier album de Mathieu Bertrand était graphiquement une très belle surprise : le dessin est sensible et rend très vite les lieux et les personnages sympathiques.

Le format carré et les couleurs bleutées des planches des trois titres de la série lui assurent une singularité évidente et leurs thématiques ne manquera pas de toucher le public qu’elle vise : les jeunes et leurs difficiles relations au monde.

Didier QUELLA-GUYOT  ([L@BD-> http://9990045v.esidoc.fr/] et sur Facebook).

http://bdzoom.com/author/didierqg/

« Les Petites Marées T3 : Rose » par Séverine Vidal et Victor L. Pinel

Éditions Les Enfants rouges (16 €) – ISBN : 978-2-3541-9089-7

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