On vous a déjà dit tout le bien que l’on pensait de la saga ébouriffante, délirante et jubilatoire « The Kong Crew » d’Éric Hérenguel… (1) Or, voilà que les éditions Caurette sortent une très belle intégrale de luxe de la trilogie (224 pages, dans sa version originale en noir et blanc grisé et en français) : une incroyable épopée hommage aux comics, aux pulps et aux vieux films fantastiques des fifties ! Ceci alors que le tome 3, cartonné et en couleurs, vient aussi à peine de paraître chez Ankama… La totale en noir et blanc ou les trois volumes en couleurs, vous avez donc le choix ! L’essentiel étant de ne pas passer à côté de ces aventures follement drôles, débridées et imaginatives, sous couvert de fable épique et écologique !
Lire la suite...« Les Aventures de Blake et Mortimer T24 : Le Testament de William S. » par André Juillard et Yves Sente
Plus que jamais inscrit à l’heure anglaise, l’intrépide duo forgé par Edgar P. Jacobs dans le journal Tintin (1946) s’apprête de nouveau à envahir les linéaires, appuyé par un fort merchandising venu célébrer les 70 ans de la licence. En cette fin d’année, la primeur est toutefois réservée au 24ème titre voyant Blake et Mortimer se pencher sur l’énigme identitaire liée à William Shakespeare, fameux dramaturge disparu il y a tout juste 400 ans. Entre Angleterre et Italie, et alors qu’une bande organisée terrorise Hyde Park, c’est une course contre la montre qui s’engage au fil d’énigmes tendues depuis des siècles…
Rappelons une évidence : avec 24 titres au compteur (11 du vivant de Jacobs et 13 par différents repreneurs, dont 6 par le duo Sente/Juillard), la série « Blake et Mortimer » figure parmi les best-sellers depuis plus d’une décennie. En 2008, « Le Sanctuaire du Gondwana » (tome 18), tiré à 600 000 exemplaires, s’écoulera en France à 266 600 exemplaires (chiffre à multiplier par 1,4 pour le rajout des ventes Belgique/Suisse). En 2012, « Le Serment des 5 lords » (tome 21) est le titre le plus vendu de l’année avec 250 000 ventes. Idem en 2013 avec « L’Onde Septimus » (235 500 exemplaires) et en 2015 avec « Le Bâton de Plutarque » (tome 23, édité à 500 000 exemplaires francophones et 40 000 exemplaires néerlandais), écoulé à 232 000 exemplaires dès le début 2015. Avec un sujet aussi ambitieux et passionnant que le cas Shakespeare, Yves Sente vise certainement juste dès le départ, au profit d’un scénario au parfum so british digne du précédent des « 5 Lords »
Pour ce 24ème opus, décliné en quatre versions différentes (classique, strips, éditions spéciales Fnac et Leclerc), André Juillard aura concocté autant de visuels de couvertures intrigants. Fidèles à la conception jacobsienne, ces visuels figent un instant clé et suspensif du récit : soit le moment précis où, à la lumière de leur réflexion et de leur lampe torche, les principaux protagonistes sont confrontés aux indices et énigmes laissés par l’illustre et mystérieux Shakespeare. Nous le savons par ailleurs, la représentation d’une femme en couverture aurait été hors de propos du temps de Jacobs (et d’Hergé…) ; paru en mars 2008, « Le Sanctuaire du Gondwana » osait déjà présenter Mortimer aux côtés d’une femme en pleine brousse africaine… sans pour autant transformer l’aventure en romance exotique digne du « Mogambo » de John Ford (1953). Les auteurs réintroduisaient alors le personnage secondaire de Sarah Summertown (découverte dans le 1er tome des « Sarcophages du 6ème continent » en 2003 ; tome 16), une romancière et archéologue devenue le grand amour de jeunesse du professeur Mortimer. Née de cette liaison, l’historienne de l’art Elizabeth Summertown (elle reste nommée McKenzie dans cet album, selon le nom de famille de son père adoptif) est désormais associée à son père biologique dans une (en)quête qui se double des tonalités du récit d’apprentissage et du roman policier, résolution d’énigmes oblige. Ultime pirouette, Mortimer ignore qu’il s’agit de sa fille, et seuls les lecteurs les plus observateurs sont donc placés dans la confidence. Sente et Juillard ne cachent pas que l’éditeur a apposé son veto sur le sujet, contrairement à leurs intentions.
Comme l’explique Yves Sente, pour les Anglais eux-mêmes, Shakespeare est la personne qui les représente le mieux, plus encore que la reine Elizabeth II, les Beatles ou James Bond. En résolvant l’énigme identitaire liée à cet écrivain britannique, Blake et Mortimer se hissent au-delà d’un débat qui oppose encore plus d’une soixantaine de théories parmi les universitaires et historiens. Résumons : né en 1564 et mort en 1616, Shakespeare aura écrit 37 œuvres dramatiques, dont « Le Songe d’une nuit d’été » (1595), « Le Marchand de Venise » (1597), « Roméo et Juliette » (1598), « Hamlet » (vers 1600) et « Othello » (1604). Si les documents officiels prouvent qu’un certain William Shakespeare a bel et bien vécu à Stratford-upon-Avon et à Londres, une polémique passionnée naît très vite sur l’identité du dramaturge. La question est posée par des personnalités prestigieuses (Walt Whitman, Mark Twain, Henry James ou Sigmund Freud) : tous doutent que le citoyen de Stratford nommé « William Shaksper » ou « Shakspere », homme de peu d’éducation, ait réellement composé les œuvres qui lui étaient attribuées, en particulier des textes aussi denses et référentiels. A l’inverse, à la même période, un poète et écrivain talentueux comme Edward de Vere (17ème comte d’Oxford) aurait pu collaborer avec un prête-nom et écrire une bonne partie de ces textes ; précisons encore qu’à l’époque élisabéthaine, les collaborations entre dramaturges étaient fréquentes. Quid dans ce cas du testament conservé par les archives nationales de Londres ? Il atteste également que l’auteur n’aurait pas écrit les œuvres qu’on lui prête : n’y figure curieusement aucune allusion à ses livres, manuscrits, pièces de théâtre, poèmes… De quoi laisser planer le doute ! Pour ceux qui voudraient pousser plus avant la réflexion, nous conseillons l’ouvrage « Shakespeare, combien de prétendants ? » qui fait le point sur les dernières données en la matière, ainsi que l’écoute de l’émission radiophonique « Au cœur de l’histoire », animée sur Europe 1 par Franck Ferrand.
« J’essaie toujours de construire des scénarios qui vont accrocher André et, j’espère, le motiver jusqu’au bout » explique Yves Sente non sans inquiétude. Mme si on pourra lui reprocher une excessive présence textuelle ou la quasi inutilité du rôle d’Olrik (en prison du début à la fin), l’album, redisons-le, se poursuit fort agréablement en raison des diverses énigmes proposées. Comme nous le découvrons en couverture, il y a d’abord cette pièce secrète (vénitienne) et se mannequin enfermé dans une cage vitrée depuis plus de 300 ans. Déposée près de lui, une mystérieuse lettre propose aux « Joueurs de l’esprit » de découvrir la véritable identité de « William S. »… Profitant d’un canevas scénaristique jouant sur deux époques (les années 1950 et le XVIIe siècle), André Juillard prend visiblement plaisir à renouer avec des ambiances dignes de ses célèbres « Sept Vies de l’épervier ».
Prépublié sous la forme de strips noirs et blancs dans Le Soir puis en planches couleurs complètes dans Figaro Magazine durant l’été 2016, le « Testament de William S. » devrait aussi être – sous son titre pour le coup symbolique – la dernière réalisation d’André Juillard sur la série. Pour les années futures, nous savons qu’Yves Sente a déjà concocté un diptyque intitulé « Menace sur Hong-Kong » (prévu pour 2018 – 2019) qui sera dessiné conjointement par Peter Van Dongen et Teun Berserik. De son côté, Antoine Aubin poursuit à son rythme « Huit heures à Berlin » (titre provisoire ; album prévu en 2017), suite lointaine du « Secret de l’Espadon » située dans les années 1960, sur un scénario de Jean-Luc Fromental et José Louis Bocquet. Enfin, n’oublions pas ce probable « Blake et Mortimer vu par… », 1er du genre dessiné par François Schuiten sur un scénario de Thomas Gunzig (l’intrigue aura comme décor principal l’immense palais de justice de Bruxelles ; titre prévu en 2017), ainsi que l’annonce de Jean Dufaux, désireux de donner une suite à son « Onde Septimus » parue en 2013. Cet album sera à son tour dessiné par Étienne Schréder et Christian Cailleaux.
Outre cet avenir sériel plus que prometteur, et faisant suite à des hors-séries tels « Juillard : 317 dessin » (2015) et « Les Trois Formules du Professeur Sato : découpage original », Dargaud enrichit sa collection « Autour de Blake et Mortimer » d’un neuvième copieux volume concernant « L’Héritage Jacobs » : passionnant de bout en bout, l’ouvrage de 224 pages établi une véritable chronologie des repreneurs, de 1946 à 2016 en passant par septembre 1996, date de la parution de « L’Affaire Francis Blake » (Jean Van Hamme et Ted Benoît), le premier essai post-Jacobs pleinement réussi, triomphe éditorial qu’il devenait impératif de répéter et d’égaler. Rédigé par Jean-Luc Cambier et Éric Verhoest (déjà coauteurs de « Blake et Mortimer, histoire d’un retour » chez Dargaud en 1996 et de « Le Monde de Franquin » pour Marsu Productions en 2004), « L’Héritage Jacobs » se décline entre analyse rétrospective des différents titres parus, interviews des auteurs (dont celle du regretté Ted Benoît) et décryptage making-of digne de la rubrique« L’Art de… ». Loin d’être une sinécure, le défi consistant à poursuivre le grand œuvre jacobsien s’avère être un autre « Piège diabolique » : le décès de René Sterne, les renoncements de Ted Benoît, de Van Hamme et de Chantal de Spiegeleer, le besoin de Juillard de ralentir la cadence au profit d’une plus grande régularité, rien n’aura entravé la concrétisation des albums. Les lecteurs seront un peu plus regardant et dubitatif sur la qualité des titres proposés, mais c’est une autre histoire…
Pour être complet, signalons en guise de clôture à cet article la parution imminente d’un nouvel hors-série (n°18) du magazine dBD intitulé « Blake et Mortimer : Mythes et conséquences ». Au menu : dossiers et entretiens exclusifs, images inédites, roughs et hommages. De quoi satisfaire les plus exégètes de la série jusqu’en 2017 !
Philippe TOMBLAINE
« Les Aventures de Blake et Mortimer T24 : Le Testament de William S. » par André Juillard et Yves Sente
Éditions Blake et Mortimer – version classique (15,95 €) – ISBN : 978-2870972427
Éditions Blake et Mortimer – version strips (19,99 €) – ISBN : 978-2870972458
Éditions Blake et Mortimer – version spéciale Fnac (19,99 €) – ISBN : 978-2870972458
Éditions Blake et Mortimer – version spéciale Leclerc (16,95 €) – ISBN : 978-2870972472
« Autour de Blake et Mortimer T9 : L’Héritage Jacobs » par Jean-Luc Cambier et Éric Verhoest
Éditions Blake et Mortimer (24,99 €) – ISBN : 978-2870972373
Bravo pour votre copieux article !
En grand fan de Jacobs, de son Art narratif et de sa virtuosité théâtrale où les mouvements, exaltés, devenaient des chorégraphies, je m’apprête à lire (avec un mélange d’envie et de « crainte »… ) ce nouvel album, qui – au vu de quelques pages prépubliées – me paraît une fois de plus assez statique et pauvre en action & mouvement, tant sur le plan du récit que du dessin…
On verra…
J’ai une question concernant la « parution imminente d’un nouvel hors-série (n°18) du magazine dBD intitulé « Blake et Mortimer : Mythes et conséquences » » que vous annoncez. Avez-vous une date plus précise ?
Bien cordialement, Thark B.
Logiquement, cet HS ne devrait plus tarder (demain ou samedi) ; une version cartonnée est également annoncée pour le 20 janvier prochain.
Et ne comptez pas trop sur cet album pour ce qui est des « chorégraphies » ou des « mouvements exaltés » : ce n’est à vrai dire pas le sujet de cette enquête (très) feutrée et shakespearienne jusque dans ses très longs dialogues.
Merci de votre réponse, Philippe.
… et à vrai dire, même en souhaitant rester le plus objectif possible, je n’attends pas de ‘miracle’, hein… Pour savourer de vraies atmosphères à couper au couteau et une fascinante dimension expressionniste, eh ben… je relis Jacobs ! ^^
Ceci dit, dans les 2 titres signés Ted Benoit/Van Hamme, (et aussi dans certaines planches d’Aubin), on retrouve quand même un peu ça, parfois. Alors j’ai vraiment hâte de voir ce que la collaboration Aubin-Bocquet/Fromental va donner !
Cet album est effectivement très statique; le dessin de Juillard est de plus en plus rigide ; le texte est trop lourd, il écrase littéralement les personnages placés sous celui-ci . Enfin, on suit en baillant les personnages qui eux-mêmes ne semblent pas tellement excités par ce bon William!
Quant au DBD, il n’est pas encore arrivé dans ma boîte à lettres
Je lis les albums hors « Jacobs », ce sont des beaux livres, MAIS en général, ce ne sont pas des Blake et Mortimer ! La tête de Mortimer ne me revient vraiment pas, la barbe ne correspond pas du tout à celle dessinée par Jacobs, et le physique devrait être un rien plus potelé… A part 3-4 albums, c’est toujours statique, regardez la densité dans « La marque jaune » ! Je regrette les attitudes théâtrales de Jacobs (« Ciel », By Jove ») avec les bras levés et le dos en arrière… L’album de sterne était si bien commencé, et puis, le drame ! Ca restera un morceau de chef-d’oeuvre.
Cet album n’est pas un Blake et Mortimer : c’est un récit théâtral, long, lent et soporifique. Le dessin est plat, sans relief, les personnages amorphes et les scènes bien trop statiques. Où sont les attitudes Jacobsiennes, les mains levées, « By Jove ! « , « Ciel ! « , avec le dos courbé en arrière ?? Attention, je n’ai pas dit que c’est du laid dessin ! MAIS ce n’est pas du B&M, personnages créés par Jacobs. J’ai dépensé 14 euros…
Sur le tome 24 j’ai lu à droite à gauche des trucs drôlement sévères!… Moi l’histoire m’a tenu en haleine et j’ai été très sensible à plusieurs challenges :
- se coltiner le problème de l’identité de Shakespeare et oser proposer une piste, imaginée certes, mais cohérente,
- assumer même à mots couverts l’hypothèse de la bisexualite dudit William,
- sous entendre, en clin d’œil, l’heterosexualite voire la paternite de Mortimer (en plus avec le plaisir partagé entre lui et Elisabeth on est à quelques doigts d’Oedipe …)
… entre autres choses, je trouve ça assez chouette et je me dis que c’est ca aussi « l’aventure » … Le dessin est très travaillé, on voyage dans le temps et l’espace : c’est le tome « post Jacobs » qui, sans grandiloquence, m’a le plus convaincu!
Cet opus mérite d’être traité pour ce qu’il est : comme un gros sac dont il ne sort que du vent ; cela dit, les aficionados comme nous tous, achetons quand même… Mais le reste du public, les enfants, les femmes (eh oui même les femmes lisent des bd), ne supportent pas ce genre d’album d’après ce que je constate depuis des années… Et préfèrent même les parodies de Barral à ces espèces de resucées insipides dont nous abreuvent Sente et consorts …
Je suis en partie d’accord avec Kroustilyon, concernant les attitudes théâtrales (les By Jove ! étaient trop fun…), et je regrette également qu’il n’y ait plus le « God save the King/Queen ! » traditionnel à la fin de l’aventure ! Un autre regret, c’est celui de savoir que Juillard va quitter la série, car j’adore son dessin…
Mais B&M ne doivent-ils pas évoluer eux aussi ? J’approuve la présence de Sarah Summertown, et j’applaudis à la découverte de la jolie Elizabeth McKenzie-Mortimer !
J’attends avec impatience les futurs albums, qu’allons-nous découvrir ou apprendre ?
Wait and see… and how exciting !
Déçu par cet album :
Trop d’incohérences dans le déroulement de l’action (grève des contrôleurs aériens qui tombe à pic, un photocopieur personnel (nous sommes en 1958), Olrik en prison anglaise, rappelons le, qui agit tranquillement (téléphone, visites de complices…) comme s’il était dans une prison sicilienne, etc. Il ne manque que le téléphone portable, mais le scénariste n’a pas osé…)
L’histoire est intéressante, mais
ce n’est pas pour la série de Blake et Mortimer, d’après Edgar P. Jacobs !
C’est un peu comme si Laurel et Hardy, personnages que l’on aime lorsqu’on les revoit, se retrouvent dans un film de Claude Sautet.
Grosse déception aussi.
Le dessin est raide, statique, filaire sans vibrations.
Que dire des fautes anatomiques, de position, d’échelle.
Et les mains ! By Jove les mains !…
On dirait que Juillard s’ennuie et bâcle. Oú est le dessinateur d’Arno ?……
Pour ma part je n’ai pas fini de lire l’ouvrage mais j’adhère aux remarques concernant les incohérences (photocopieuse par exemple) mais surtout page 41 vignette 6 « …., l’express de Londres arrive en gare de Santa Lucia à Venise ». Le tunnel sous la manche n’existait pas à cette époque, comment voyager de Londres à Venise en train à vapeur (et en plus il va vite, une nuit pour le trajet) ??
Jacob n’aurait pas laissé passer ça.
Blake et Mortimer selon Juillard reste fidèle à celui de Jacobs (sans doute plus « opératique ») concernant les « pauses figées » : la série n’est pas Arno et ne peut lui être comparée !
Concernant le voyage effectué par nos héros, voici quelques explications : on parle ici de l’Arlberg Orient-Express (1930-1962), que Mortimer emprunte et dont le tracé partait de Londres et Calais, continuait par Paris, Zürich, Innsbruck, Vienne et Budapest, avant de poursuivre vers Bucarest, Constantinople ou Athènes. Furent installées à Boulogne et Calais des gares maritimes munies d’un quai mixte (d’un côté le train, de l’autre le bateau !). Les passagers n’avaient qu’à traverser le quai pour monter à bord, et inversement à Douvres ou à Folkestone, détails lisibles par exemple chez Agatha Christie. Dans ce « Night Ferry », les passagers français et britanniques pouvaient donc prendre place dans le train à Londres et se réveiller le lendemain à Paris, le train ayant emprunté un ferry-boat pour traverser la Manche, avant de poursuivre son voyage sur le continent européen. Les affiches publicitaires de l’époque (et jusque en 1980) vantent le confort, l’exotisme et la coopération franco-britannique liés à cette belle réalisation.
Voir sur cette carte les trajets possibles : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/40/Orient-Express_Routes_Historiques_(fr).svg/660px-Orient-Express_Routes_Historiques_(fr).svg.png
Bien sur B&M n’est pas Arno, et les deux series ne sont pas comparables.
Mais avouons que cet exercice de style devient de plus en plus indigeste.
Aubin semble beaucoup plus à l’aise, à la fois dans le trait, le decoupage et la référence à l’original.
Neanmoins, afin de mettre fin à ces interminables remakes, boycottons en l’achat.
De même, la mise en couleur des Soviets ne présage rien de bon côté Tintin.
La BD est un art. Respectons les créateurs. Cessons de faire de l’argent sur leur dos.
Et cessons de citer Spirou. Franquin n’a pas « repris » Spirou, il l’a réinventé.
Les repreneurs de B&M ne les réinventent pas, ils les exploitent.
Sarah Summertown se tore la cheville, mais de quelle jambe la droite ou la gauche ?
Bonjour,
Je vois là des commentaires de purs nostalgiques intégristes !
Je viens de lire (tardivement ) cet ouvrage et je le trouve très largement au dessus de la moyenne de la production actuelle, et j’y retrouve tout le plaisir que j’ai eu à lire les originaux dans ma jeunesse.
Les invraisemblances sont très largement en dessous des élucubrations technologiques vues dans les premiers volumes.
Bref, du suspense, des rebondissements, un dessin parfait, un texte savoureux, et en prime des intrigues sentimentales !
Cet album à sans nul doute sa place dans la collection, peut-être même parmi les plus savoureux !
A lire absolument !
Vous pouvez certes comparer favorablement cet opus avec la médiocre voire vulgaire production de BD aventure/science fiction actuelle (du genre Marazano…); mais il s’agit tout de même ici d’une BD mythique, ce qui nécessite de fournir un effort particulier – et ce n’est pas le cas, ni dans le scénario, ni même dans le dessin! Les dessins rigides et sans vie sont pour moi une grande déception, compte tenu de la qualité habituelle du dessinateur. Je pense qu’il est un peu lassé de faire du Blake et Mortimer – dans ce cas, qu’il laisse la place à d’autres …