En 1969, Vaillant le journal de Pif — qui ronronne trop au goût de ses rédacteurs — devient Pif-Gadget. Aux héros classiques, la rédaction, dirigée par Richard Médioni, souhaite ajouter de nouvelles séries comiques. C’est ainsi qu’« Horace, cheval de l’Ouest » voit le jour, aux côtés de « M. le magicien », « Couik » ou « La Jungle en folie ». Plus inspiré par les dessinateurs populaires italiens que par l’école franco-belge, Jean-Claude Poirier ose proposer un héros atypique : un cow-boy, et sa monture pas vraiment ordinaire, dont l’intégralité des aventures va être réunie dans deux superbes albums publiés par les éditions Revival. Le premier est déjà disponible !
Lire la suite...« Nobody T1 : Soldat inconnu » par Christian de Metter
Saison 1, épisode 1 : en ce qui concerne ce nouveau projet du talentueux auteur multifaces qu’est Christian de Metter, pour la belle collection Noctambule des éditions Soleil, la référence aux séries télés du petit écran est explicite…
Prévue en quatre opus (du moins pour ce qui est de cette première saison), cette enquête d’une psychologue chargée de réaliser une nouvelle expertise d’un meurtrier qui a reconnu son crime et qui réclame la peine de mort s’annonce passionnante. Trouvé un an plus tôt couvert de sang sur les lieux du forfait, et assis à une table en train de boire tranquillement devant le cadavre de sa victime (son coéquipier du FBI), l’accusé – un homme approchant de la soixantaine — est rapidement mis en confiance par la franchise et l’intérêt de cette jeune femme persuadée que quelque chose cloche dans le dossier. Entre quatre yeux, dans une salle sécurisée du pénitencier, elle arrive à convaincre cet imposant chevelu, tatoué et enchaîné qui affirme toujours être l’auteur du meurtre, de raconter son histoire, laquelle nous ramène longtemps en arrière : prémices d’une manipulation dont les ramifications se sont développées jusqu’au sommet de l’État américain.
Cette ouverture, déjà dense et complexe, annonce un projet de fiction polardesque plutôt ambitieux qui devrait comporter différents imbroglios savamment orchestrés et multiplier les fausses pistes. En tout cas, le prologue, déjà, est digne de l’inventivité des groupes de scénaristes de séries comme « True Detective », « Narcos » ou « Fargo » et, graphiquement, le travail de Metter est toujours aussi impressionnant : on y retrouve ces ambiances baignant dans des teintes de vert ou d’ocre qui sont un peu sa marque de fabrique (comme dans ses adaptations magistrales de « Shutter Island », de « Scarface » ou de « Piège nuptial ») et ce sens cinématographique du découpage qui n’appartient aussi qu’à lui.
Gilles RATIER
« Nobody T1 : Soldat inconnu » par Christian de Metter