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Docteur Poche : retour sur la planète des chats !

08/09/2016
Par Henri Filippini

C’est grâce à l’éditeur grenoblois Mosquito, déjà éditeur des « Pixels » (quatre albums publiés), une autre création de Marc Wasterlain, que le brave Docteur Poche et tous ses amis sont de retour pour une longue aventure en deux volumes qui les conduit de nouveau sur la planète des chats.

Atypique, loufoque, originale, poétique, la série « Le Docteur Poche » voit le jour dans le n° 1938 de l’hebdomadaire Spirou daté du 5 juin 1975. Marc Wasterlain, assistant de Peyo sur « Les Schtroumpfs », anime ce nouveau personnage qui, avec quelques autres, participera au renouveau de la bande dessinée traditionnelle franco-belge. Si « Karabouilla » demeure l’épisode le plus émouvant, les deux aventures vécues par le toubib magicien sur la planète des chats (« La Planète des chats » et « Le Géant qui posait des questions ») restent les plus spectaculaires. Héros de huit grandes aventures et de gags dans Spirou jusqu’en 1990, de cinq autres épisodes plus infantiles aux éditions Casterman entre 1995 et 2000, le docteur au long nez a ensuite quitté le monde de la bande dessinée… faute de lecteurs, paraît-il. Le succès rencontré par les quatre intégrales récemment publiées (trois chez Dupuis, une chez Mosquito) semble avoir donné tort aux décideurs qui ont signé son arrêt de mort.

Dans ce premier album cartonné de 64 pages en couleurs, des extra-terrestres (des cochons Vorks) menacent la paisible population. On y croise des ours paisibles, des loups effrayants, des chiens gouvernés par le roi Brutus, et bien sûr des chats au château de Félinnesbourg, sans oublier des dragons, des robots et bien d’autres surprises nées de l’imagination fertile de Marc Wasterlain.

Permettre au gentil petit chat Ury de retrouver son trône au cours d’un combat sans merci où chiens et chats unissent leur force afin de bouter l’envahisseur, tel est la mission de notre héros.

Quel bonheur que de retrouver le cher Docteur Poche, Albert son serviteur, Tanenbaum la souris, Cromwell le chat, Ludo le jeune prodige, le professeur Cyclotron tout droit venu des aventures de Gil et Georges… et même les Pixels qui sont, eux aussi, de la fête.

Inutile de vous dire que le retour sur la septième planète de l’étoile de Bernard à bord d’une cabine téléphonique très british (façon « Doctor Who ») est un pur régal.

On retrouve, avec le même plaisir, le trait élégant et précis de Marc Wasterlain — celui que le grand André Franquin considérait comme son meilleur disciple —, ses histoires délirantes, son humour percutant, ses personnages attachants, qu’ils appartiennent aux gentils ou aux méchants. Ce retour du Docteur Poche est une des très bonnes surprises de cette rentrée.