Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Adivasis meurtris » par Matthieu Berthod et Eddy Simon

Inde, état du Chhattisgarh, un état méconnu parce que créé en 2000, comptant tout de même 25 millions d’habitants. Mais l’essentiel tient en partie à sa population, les Adivasis, des aborigènes, autrement dit des natifs qui ont longtemps vécu en marge, reconnus cependant comme « tribus répertoriées » par l’État Indien. Leur sort est depuis une quinzaine d’années pitoyable, et c’est ce que raconte cet album…
L’Inde est géante et complexe et même à s’en approcher au plus près, elle reste incroyablement complexe, sinon insaisissable, et c’est tout à l’honneur de ce récit que d’essayer de nous aider à y voir plus clair sur la réalité d’un peuple autochtone pacifique, quasiment autarcique et pratiquant essentiellement une agriculture vivrière. Les Adivasis sont malheureusement soumis à des intérêts qui les dépassent, pris entre deux feux : d’un côté la lutte de militants maoïstes extrémistes, les Naxalites ; de l’autre, l’Etat indien qui veut faciliter l’exploitation du sous-sol riche en minerais au prix de déforestations et d’expropriations inhumaines.
Eddy Simon qui connait bien l’Inde pour y avoir vécu, joue la carte du reportage : chaque parti prend la parole et raconte de son point de vue les événements tandis que des témoins ou spécialistes apportent leurs commentaires. Mais la chose est claire : on pille les terres des Adivasis, on les spolie, on les massacre, bref on les fait disparaitre parce qu’ils dérangent l’exploitation des sous-sols ou qu’ils ne veulent pas participer à la rébellion des Naxalites. Bien qu’ils affirment représenter ces derniers, tout les oppose et les Adivasis le paient de leur vie.
Matthieu Berthod illustre efficacement et d’un trait souvent sec et élégant à la fois ce sujet d’actualité documenté et édité en collaboration avec Amnesty International qui signe d’ailleurs une postface soulignant « le tour de force de cet album ».
Rappelons qu’Eddy Simon a notamment publié les très bons « Rouge Karma » (voir notre chronique ici-même) ou « Confidences à Allah » (présenté également sur BDzoom).
Alors, bon voyage !
Didier QUELLA-GUYOT ([L@BD-> http://9990045v.esidoc.fr/] et sur Facebook).
http://bdzoom.com/author/didierqg/
« Adivasis meurtris » par Matthieu Berthod et Eddy Simon
Éditions La Boite à bulles (16 €) – ISBN : 978-2-84953-233-1