En 1969, Vaillant le journal de Pif — qui ronronne trop au goût de ses rédacteurs — devient Pif-Gadget. Aux héros classiques, la rédaction, dirigée par Richard Médioni, souhaite ajouter de nouvelles séries comiques. C’est ainsi qu’« Horace, cheval de l’Ouest » voit le jour, aux côtés de « M. le magicien », « Couik » ou « La Jungle en folie ». Plus inspiré par les dessinateurs populaires italiens que par l’école franco-belge, Jean-Claude Poirier ose proposer un héros atypique : un cow-boy, et sa monture pas vraiment ordinaire, dont l’intégralité des aventures va être réunie dans deux superbes albums publiés par les éditions Revival. Le premier est déjà disponible !
Lire la suite...« Le Petit Bourreau de Montfleury » par Marty Planchais
À Montfleury, il y a un bourreau, mais pas de condamné à exécuter ; et c’est très bien comme ça ! La situation ravit le maître des hautes œuvres qui peut se consacrer à sa passion : la peinture sur toile. Il est confronté à un terrible dilemme quand on lui demande de trancher la tête d’un bandit. Doit-il obéir ou se conformer à sa nature pacifique ? Une chauve-souris de bon conseil et une petite fille débrouillarde le guident dans sa réflexion.
Montfleury est une charmante bourgade sise au cœur d’une verte campagne. Dans sa chaumière, un petit bonhomme, tout de rouge vêtu, mène une tranquille existence.
Il a hérité son métier de bourreau de son père ; mais, comme lui, il n’a jamais eu à l’exercer : les maires du bourg étant d’une grande bonté.
Sa hache lui sert à couper des bûches sur le billot et son grand couteau à découper les légumes pour son pot-au-feu.
Il peut sans contraintes excessives s’adonner à la peinture naturaliste, souvent inspiré des toiles de Van Gogh.
- Le petit bourreau de Montfleury page 7
Sa vie est bouleversée avec l’élection d’un nouvel édile démagogue qui entend reprendre les exécutions publiques pour prouver sa fermeté. Il reçoit un bon matin un courrier recommandé, lui demandant de venir en ville rapidement pour qu’il coupe la tête d’un délinquant. Il en est complètement bouleversé toute la journée et fait des cauchemars la nuit. Deux visites aggravent encore sa crise de conscience.
- Le petit bourreau de Montfleury page 9
D’abord, une petite fille vient frapper à sa porte au crépuscule. Elle lui demande de surseoir à l’exécution, car le condamné, son père, est innocent, victime des machinations du nouveau maire. Quand il sort à sa poursuite, dans la nuit, c’est une chauve-souris qui l’interpelle. Tiki s’adresse à la conscience du petit bourreau et, du haut de son arbre, entame une psychanalyse sauvage du tortionnaire par ascendance. Elle le guide avec humour vers une réflexion salutaire.
- Le petit bourreau de Montfleury page 27
Après avoir peint un paysage que n’aurait pas renié un Van Gogh dépressif, le petit bourreau se trouve face à son destin. À lui de choisir son avenir : peintre dans une grande ville ou assumer sa tâche d’exécuteur des hautes et basses œuvres.
Le récit truculent de ce petit bourreau, plus peintre du dimanche que guillotineur, est la première bande dessinée de l’auteur nantais Marty Planchais. Avec son trait rond, expressif, très coloré, il a bâti une fable amusée, intemporelle et subtilement profonde sur la valeur de la vie humaine, le sens de la vie, la justice et bien sûr la peine de mort. C’est pour cela que l’ONG, Amnesty International soutient cette œuvre qui aborde la question de l’indispensable combat contre la peine capitale.
- Le petit bourreau de Montfleury bandeau page 16
- Le petit bourreau de Montfleury bandeau page 18
Avec des références bien amenées aux poèmes de Rimbaud (« Le Dormeur du Val ») aux tableaux de Van Gogh (le « Champ de blé aux corbeaux » de 1890), « Le Petit Bourreau de Montfleury » est une BD que nous conseillons à tous les jeunes lecteurs de l’école primaire.
Pas de sentimental bourreau ni de chauve-souris psychologue dans notre prochaine rubrique, mais des monstres, des rats, des chats et le petit garçon sans peur de la série « Guiby ».
Laurent LESSOUS (l@bd)
« Le Petit Bourreau de Montfleury » par Marty Planchais
Éditions Sarbacane (12,50 €) – ISBN : 978-2-84865-912-1
J’ai adoré cette BD « jeunesse » que je viens de terminer après avoir rencontré (par hasard) l’auteur hier.
Super thème, joliment abordé et magnifiquement illustré. La gentillesse et l’humour dans « Le petit bourreau de Montfleury » reflète finalement bien Marty PLANCHAIS.
J’ai passé un beau (texte et image) moment avec le petit bourreau. Une BD très réussie! Prise hier et conseillé par mon libraire! Merci.