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« Futura T2 : Garane » par Jean-Charles Kraehn

25/07/2016
Par Henri Filippini

Classique et carré ! Avec la publication de ce second volume, tous les éléments de cette passionnante saga fantastique sont en place. La grande aventure peut commencer… En bon élève de Jean-Michel Charlier, son maître revendiqué, Jean-Charles Kraehn distille la dramaturgie de son récit, soigne l’entrée dans l’intrigue de ses personnages, situe avec précision les décors dans lesquels ils vont évoluer…

Planète lointaine et oubliée, Futura est dirigée par les prêtres et le conseil des sages de Capital City qui imposent leur dogme. Selon l’histoire officielle, un terrible virus a ravagé la population d’une partie de la planète, région hostile désormais interdite baptisée Terra incognita. Trois jeunes gens curieux et rebelles, Chérine, Théo et Bart, bravent l’interdit, franchissant à bord de leur navette volante la frontière : une immense faille naturelle, pour plonger dans les gaz toxiques et les brumes épaisses. Après une arrivée mouvementée, traqué par des êtres difformes (Bart est victime d’un insecte géant), le trio croise la route de Garane : une jeune femme humaine qui leur propose de rejoindre Marsiphamanaghalia, l’étonnante capitale de son peuple. Pendant ce temps, le commandant Saroff, accompagné par la belle Xilae, traque les fuyards sur l’ordre du colonel Amala. Andy, dangereux criminel, est extrait de sa prison de Capital City par un groupe de conspirateurs qui souhaitent renverser le gouvernement et son conseil des sages…

Sans chercher à innover pour innover, Jean-Charles Kraehn capte l’attention du lecteur, multipliant les coups de théâtre, dévoilant peu à peu la personnalité des protagonistes, ajoutant régulièrement de nouveaux mystères. Après « Les Aigles décapitées », « Gil Saint-André », « Tramp », « Bout d’homme »… ou avec « L’Aviateur », Jean-Charles Kraehn confirme ses talents de scénariste classique. Son dessin clair et précis, aux couleurs lumineuses réalisées par son épouse Patricia, sans chercher la performance pour épater la galerie, sert l’histoire avec une redoutable efficacité. Entièrement dessiné sur palette graphique, une première pour Kraehn, cet album devrait séduire tous ceux qui apprécient les bonnes histoires : celles qui franchissent les modes sans autres prétentions que de distraire les lecteurs. Et c’est un art difficile auquel beaucoup se brûlent les ailes.