Ah, Noël à Paris ! Sa magie, ses illuminations, ses impressionnantes vitrines animées dans les grands magasins, ses repas gourmands en famille… Et pendant la trêve de Noël, on peut tout oublier ! Même les crises qu’un couple désabusé n’a plus l’énergie d’affronter… Au bout de 20 ans de vie commune, Ève et Simon se sont peu à peu éloignés et ne font plus que se croiser, entre le travail, les gosses et les obligations. Aussi, la perspective de faire une nouvelle fois comme si tout allait bien pour le réveillon leur semble bien compliquée… Laissant derrière eux la dinde, les beaux-parents et les enfants, le couple va s’élancer dans une drôle de nuit pleine de surprises, car Jim et Giuseppe Liotti nous livrent, ici, une véritable comédie romantique, digne d’Hollywood !
Lire la suite...« La Maison » par Paco Roca

L’Espagnol Paco Roca nous étonne, une fois de plus, avec un superbe album intimiste, au format à l’italienne. Après avoir traité avec intelligence de la maladie d’Alzheimer dans « Rides » (adapté sous le titre « Tête en l’air » en long-métrage animé, voir aussi Plus de lectures de BD du 26 mars 2007), il aborde, ici, le thème de la disparition d’un être cher à travers le souvenir, la nostalgie, l’héritage…
De son « Jeu lugubre » (sur une vie fantasmée de Salvador Dali) à sa « Nueve » (l’odyssée tragique de ses compatriotes républicains exilés, qui furent les premiers à entrer dans Paris le 24 août 1944, voir : « La Nueve » par Paco Roca), en passant par « Les Rues de sable » (voir : Plus de lectures BD du 18 mai 2009), ou par « L’Ange de la Retirada » par P. Roca et S. Dounovetz et « L’Hiver du dessinateur » par Paco Roca, Francisco Martinez, dit Paco, Roca tisse une œuvre sensible qui ne peut pas vous laisser indifférent.
En se basant sur sa propre expérience, le travail narratif et figuratif qu’il nous livre aujourd’hui dépasse la simple autobiographie, car il met en avant, avec habileté, l’émotion que suscite, après la disparition d’un proche parent, la dispersion des objets qu’il a rassemblés toute sa vie durant : un décor que ses héritiers ont côtoyé régulièrement pendant leur enfance.
Ainsi, relate-t-il, entre rangements et réparations, l’attachement de deux frères (José et Vicente) et d’une sœur (Carla) pour une maison de campagne que leur père a construite avec ses mains et a patiemment entretenue durant toute sa vie. Revenus dans cette demeure pour en organiser la vente, tous, placés dans des états d’esprit différents, se remémorent des souvenirs liés à tous les objets qui s’y trouvent, même les plus anodins.
Tout le sens du détail de l’auteur se retrouve dans des planches minimalistes, au format oblong et de couleurs à dominante ocre, qui se succèdent sans jamais suggérer le moindre ennui : son trait sobre, s’approchant d’une certaine ligne claire, enrobant de la manière la plus juste possible ce récit touchant, mais jamais pathétique.
Il a su le découper de manière fluide et originale, laissant au lecteur le temps qu’il faut à la réflexion, juste avant qu’il ne soit happé par la case suivante.
Gilles RATIER
« La Maison » par Paco Roca